JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. MERCREDI, 28 JANVIER, i835 (XVIII™ Année.) Ëi>& 27. L'an 672 mort du pape Vitalien. 28. L'an r547 m°rt de Henri "VIIIroi d'Angleterre. Yikes, 28 janvier. (N° 1716.) L'abonnement ce Journal est, pour les villes et arrondissem. de Courtrai et d'Ypres, dejr.5-55 par trimestre, et de fr. 6-35 c. pour oute la Belgique, franc de port par laposte. Prix des Insertions en Petit- Romain, 17. et. par ligneet toutes celles en-dessous de 6 lignes, se paient ijfranc. OUVERTURE DES PORTÉS PB la ville. Du 16 au 5t janvier, 6 172 h. FERMETURE DES PORTES de la ville. Du 16 au 5i janvier, 5 1/2 heur. wltibeà. lu* 25 janvier. L'an i55<j, mort du roi de Danerndtk Christiern IL 261 L'an 258l'empereur Ma'ximin est tué par ses soldats. 1 BELGIQUE. v. i jpX'acquittement de la fille Devriendt par les as- de la Flandre occidentale a produit une mécontentement aussi prononcé, quoique plus morne que celui de la nommé Verraest Gand également accusée d'infanticide. 11 est résafté d'és1 débats Bruges que la mère de ta fillé DèVriendt' se trouve seule présente Fapcouolijement pét .quê cellè-ci avait avoué devant le juge d'instruction Ypres d'avoir introduit un coin du drap de lit dans la boûche de son enfant, et de lui avoir empêché la respiration' de cètte manière. Éès poursuites avaient été primitivement irrtenfSés-' contre la mère et la fille simultanément, mais snr un arrêt de non-lieu rendu par la chambre des mises en accusation la fille fut renvoyée seule devant Ieèi assises dé Bruges". Là elle se renferma dans un systêmé complet'de dénégation rétracta les aveux faits durant l'insthïction; et soutint que son enfant était vfehu mort au monde. Le défen seur, s'emparant de celte rétractation présenta cdmmè moyens, que les aveux faits devant le jirgé d'in'Struttion hé pouvaient aucunement être pris en considération, qufe rien ne prouvait 'que l'infanticide, su^ptosé vrai'eut été commis par la fille plutôt que par la mère, et que dans* le. doute, la justice devait s'abitenir de frapper. Certes, nous respectons la chose jugée comme dèvarifêtré irt*éVtÂ:âi>Ie, et comme devant ja mais mettre l'inculpée l'abri de foute poursuite ultérjtettremais cèla n'empêche nullement que nous nous éleyîons même en matière criminelle contre les généralisations d'idées erronées qui pourraient se glisser en routine au détriment des intérêts qu'a la société de prévenir l'impunité des crômés-. If hôui semble qufe l'âssèflion qug l^e jury ne doit avoir aucun égard aux àyeùx faits ayant le juge d'instruction et postérieurement changés ne peut pas être traduite en règle de droit et regardée comme telle. Le codé d'instruction criminelle ordonne que toutes les pièces du procès soient remises aux jurés au moment où ils entrent dans la chambre de leur délibération. Il n'en excepté que les dépositions écrites des témoins. Donc les procès-verbaux dies Peut-on imaginer maintenant que la loi ait en hiême temps commandé sur l'honneur aux jurés d'examiner les déclarations, les aveux, et les variations faites par les accusés devant le juge d'instruction et qu'elle leur ait en même temps jdéfendu de prendre ces déclarations et ces varia tions en considération La loi n'ordonnerait-elle pas là une chose contradictoire, ridicule, perni cieuse même dans son esprit Car, si le législateur avait eu des raisons pour que le jury se gardât de tirer aucune conséquence favorable ou défa vorable des aveux ou des dénégations et qu'il eût néanmoins permis qu même enjoint l'examen de ces aveux, il n'aurait qu'exposé le juré inutile ment trahgrgsser son devoir, par l'impression nécessaire que doit produire quelquefois la con naissance, des aveux successifs. Sans doute il est des momens de terreur, d'impression irrésistible, de violence, et les aveux échappés dans ces instans de trouble et révoqués depuis doivént être écartéscomme n'offrant au cun caractère de certitude. Cependant la question de savoir si les aveux ont eu lieu sous l'empire de ces circonstances ou autres semblables et si elles sont assez fortes pour détruire toute leur impor tance, est exclusivement d'apprécation entière ment de fait et rentrant par conséqnent essen- tiêllèmèht dâns le domaine des méditations du jury. Mais on conviendra qu'il est d'autres cas où les qui (loit décider. Qu'y-a-t-il déplus que la voix entrecoupée du criminel tremblant devant la victime quand le sang fume encore Alors qu'il n'a pu encore maitrîser l'horreur que le coupable s'inspire a lui-même et qui le décon certe au prime abord; alors qu'il n'a pas encore eu le temps d'amortir ses remords, de se créer un système, ae combiner un alibi, et de couvrir son visage des larmes d'une feinte innocence? C'est dahscet état d'ordinaire que le prisonnier figure et parle devant le,juge d'instruction. Qu'on juge raentenant si ce qui se passe là ne démontre; rien. Nous pensons que les aveux des accusés peu vent faire souvent une grande partie delà preuve du fait, soit qu'ils déclarent la vérité, soit qu'ils mentent. Quand ils déclarent la vérité, nons ayçns vu comment. Nous disons quand ils men tent, parce la fausseté des déclarations se trahit presque toujours tantôt des circonstances cpn- trouvées ailleurs par l'incohérence des déclara tions entre elles, qnelquefois par les variations dans les différens interrogatoires. 11 suit de ce qui jirécède qu'il est bien inexact de soutenir que les aveux durant l'instruction ne présentant aucun caractère de certitude, ne mé ritant aucune foiauêuné attention dans tous les cas. Si au contraire ces aveux peuvent mener la manifestation de la vérité et concourir former u«e solide conviction, nécessairement le jury doit interrogatoires subis par les accusés c'est-à-dire le rapport fidèle de leurs aveux et de leurs déné- en faire usage. Car le jury doit chercher la vérilé gâtions se trouvent parmi les pièces soumises par tous les moyens; quand il l'a trouvée, il le déclare quels que soient les motifs de sa convic tion toutes les preuves qui peuvent opérer sur ifa conscience sont indifférentes, et c'est lui d'exa miner et de discerner ce qu'il doit regarder comme preuve. Beaucoup de jurés tombent dans une erreur fâcheuseils cherchent souvent une démonstra,- tion impraticable, une congestion de preuves_qui ne se présente jamaisparce que les investigations de la justice s'élèvent bien un degré très haqt de probabilitémais rarement jusqu'à'l'évidence et prenant la plus légère obscurité pour un doutç, ils absolvent. La conviction qu'ij f^qt au jup,é est celle d'un homme honnête et libre, c*est-à-dii;e une conviction .humaine le cri de la comciejicè. Et le doute qui "doit déterminer le juré a lancgr un verdict d'acquittement est celui qui reste après avoir mûrement pesé la valeur des témoi gnages et écarté tout le prestige et le brillant d^ la défense; *ûn doute qui se dérobe l'attention la plus suivie, et qui surnage la méditation la plus profonde. A la fui des débats, il est bien rare qu'aucun doute ne s'élève, pareeque les plaidoiries ont momentanément effacé les témoignages, mais il est également rare que dâns le calme renaissant de la délibération, le doute ne puisse être vaincu. C'est par un recueillement réfléchi que le juré franchira la zone des hésitations et évitera ceq verdicts hasardés qui ébranlent la société et dé considèrent l'une d^s plus belles institutions hu maines. Des acquittemens scandaleux ont eu lieu il faudrait tomber des nues pour ne pas le recon naître les crimes de vol nocturne et d'assassinat ont marché cet hiver dans une progression crois sante, témoin les récits nombreux que nous en avons vus dans les journaux c'est aù jury de comprendre la hauteur de sa mission de mainte nir l'honneur et la tranquillité du pays, et de veiller que le sol de la liberté ne devienne pas la proie des malfaiteurs. Un certain Frutsaert ou Prutsaert cité comme témoin ayant comparu devant le tribunal soûl comme une toupie, le président l'a fait éconduire de l'audience par les gendarmes sans avoir déposé, et a défendu qu'on lui payât le salaire. Parmi les jurés désignés parla troisième série qui va s'ouvrir, se trouvent MM, ^erschaeve- Venin, et Breyne meunier, d'Ypres. La cause du nommé Flore est fixée au cinq de février. Cet homme attend la décision de son sort avec une frpide impassibilité qua l'approche du jour fatal ne déconcerte pas. M. Busscliop, ancien conseiller la section criminelle de la cour de cassation dç France sous l'empire, actuellement en retraite Bruges, est son oncle maternel. Beaucoup de per sonnes de villes voisines de Bruges se proposent d'aller assister aux débats. Mercredi dernier, un nouvel incendie a éclaté Dickebusch, près du Hallebastdans la ferme de Casleele. Six vaches ont péri avec les fourrages, les instrumens d'agriculture et toutes les étables. La perte s'élève de quinze cents deux

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Le Propagateur (1818-1871) | 1835 | | pagina 1