ai ta«»tâ©4tiwa. JOURNAL DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. SAMEDI, 21 MARS, i835. XVIII»* Année. (N° 1781.) L'abonnement ce Jomeal est, pour les villes et arrondissem. de Courtrai et d'Ypres, defr.5-35 par trimestre, et defr. 6-35 c. pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Prix des Insertions en Petit- Romain, 17 et. par ligney et toutes celles en-dessous de 6 lignesse paient 1 franc. OUVERTURE DES PORTES de la ville. Du 16 au 3i Mars, 5 heures. FERMETURE DES PORTES de la tilli. Du 16 au 5i Marsd 7 172 heures f?évui 11&edt Mais. - iq, 1529. - Les Luthériens tiennent une assemblée Spireen Allemagne. C'est de ce jour qu'ils commencèrent d s'appeler Pro testa ns d cause de certains points qu'ils pros- teslèrent de défendre, conformément la con fession d'Augsbourg. - 20, 1727. - Mort de Newton- 21 1722. - Mort de Jean Tolland auteur anglais. f - i H x1 I - 1 Ypres, le 18 mars, i835. ÉCONOMIE POLITIQUE. - II» ARTICLE. Coup-d'ail sur le système de douanes belges et examen de la brochure portant le titre OriHios de M. PIERRE CASSIERS d'Akveas. Dans un article précédent en date du 7 de ce mois, nous avons avec M. J.-P. Cassiers soutenu, que notre système de douanes, qui pouvait con venir au royaume des Pays-Bas de i8i5, était ruineux pour la Belgique de i83o. Nous avons indiqué la pensée qui selon nous doit dominer la nouvelles loi dédouanés, dont nos chambres législatives doivent s'occuper im médiatement après le rapport de la commission d'enquête. Cette pensée la voici Liberté pour liberté, restriction pour restriction. 1 Nous avons laissé entrevoir, que ce qui man quait la Belgique pour continuer h marcher sans entraves dans la voie de prospérité où elle est attirée irrésistiblemet pour sa situation to pographique, ses capitaux, la fertilité de son sol et l'activité industrielle de ses habitans, il lui fallait un commerce maritime direct avec les pays d'outremer qui produisent les denrées dont elle a besoin, et consomment les produits européens qu'elle fabrique. Pour atteindre ce but, c'est dire: ces relations directes, nous avons dit qu'il fallait créer une marine marchande et encourager le haut com merce par des primes ou des restitutions de droits imposer sur certains produits coloniauxnous allons dans cet article donner cette opinion quelques dévcloppemens. M. Cassiers propose d'imposer, par exemple tous les cafés qui entrent en Belgiqué et qui seront livrés la consommationd'un droit de a5 3o centimes et de restituer 20 25 centimes aux expéditions par navires indigènes. Pour amener les autres nations nous offrir des avantages réciproques, il propose d'accorder h ces nations une restitution de droits équiva lente aux faveurs dont elles feraient jouir notre pavillon chez elles, ou dans leurs colonies. M. Cassiers énumère divers autres ar.ticles co loniaux qui pourraisnt être imposés; mais nous nous borneroni citer le seul article café, afin de mieux faire comprendre la pensée éminemment économiste d'un de nos plus patriotes armateurs d'Anvers. M. Cassiers est peut-être le premier négociant armateur de la Belgique qui ait osé annoncer pu bliquement qu'il avait foi dans l'avenir brillant et prospère de sa patrie régénérée. Nous partageons ses espérances et ses - vues commerciales. Nous sommes convaincus que ce qu'il manque la Belgique pour ne pas s'arrêter dans le cours de ses prospérités agricoles et manufacturières cest un commerce d'outremer qui lui appar tienne, dont les opérations soient en rappprt avec ses besoins de consommations et d'exportation. Pour, rendre cette vérité sensiblequ'on nous permette une comparaison. Supposons que pour aller aux Indes au lieu de l'Océan, nous ayons traverser un^désert. Al léchés par l'espoir de faire avec les Indiens des échanges importans, nous aviserions certes des moyens de communication. Vite des canaux, des chemins defer seraient réclamés par les agricoles, les fabricants, par toutes les classes enfin, puisque le pays en masse y compris les propriétaires et pro létaires y seraient intéressés. Un canal et un chemin de fer sont la vérité des moyens de communication; mais cela ne suffit pas. Sur un canalil faut des bateaux. Sur un chemin de ferdes wagons. Eh bien! sur la mer, il faut des vaisseaux 3ui veut la fin veut les moyens. Si vous voulez es débouchés vos manufactures ayez des vais seaux et des maisons de commerce ou des comp toirs aux deux Indes et autres contrées lointaines. Comment Vous avez cette communication la merla nature vous l'offre gratuitement et vous laissez aux autres nations le droit de vous ran çonner. Vous consentez payer des droits énor mes k vos voisins les Hollandais qui sont les entrepreneurs de bateaux et de wagons et qui font pour vous en éviter l<* peine le transport la commission de toutes les marchandises colo niales dont vous avez besoin; tandis qu'eux, ne vous achètent rien en échange et vous laissent l'excé dant de vos produits (comme l'on dit vulgaire ment) sur les bras. Le haut commerce concourt k la production bien autrement que par le trans port: cette proposition le plus classique en écono mie politique quoique fort juste, est néanmoins fort incomplète. Vous laissez k vos rivaux et qui plus est k vos ennemis mettre en poche tous les bénéfices qui résultent de ces opérations; bénéfices du reste que vous dédaignez. Sans paraître en comprendre l'in— portance pour vos terres, vos fabriques vos arts et métiers et votre commerce intérieur. Votre ardeur est si grande labourer vos terres, k distiller du genièvre dont vous regorgez, k faire tourner les rouages de vos fabriques, afin de pro duire et toujours produireque vous oubliez les avantages de ce haut commerce. Vous paraissez même ignorer que c'est lui et lui seul qui peut vous procurer des débouchés coristans. L'indus trie commerciale concourt k la productiondo même que l'industrie manufacturière; en élevant la valeur d'un produit pair son transport d'uni lieu dans un autre. (1) Ainsi, messieurs les fabricants, cessez vos plain tes éternelles n'importunez pas le gouverne ment ni les chambres, afin d'obtenir des secours en argent et des lois restrictives de douanes sur les articles que vous fabrique i. Toutes ces faveurs ne seraient que de vains palliatifs; Car si vons avez une exubérance de vie industrielle qui vous tourmentele seul remède' k cette production prodigieuse, c'est d'étendre vos relations d'outremer c'est d'avoir des en trepreneurs qui se chargeront de mettre k la portée de tous les consommateurs des 4 parties du inonde, les articles que vous produirez d'une manière et k un prix qui leur conviennent. Tel que vous avez des entrepreneurs de roulage et des marchands en gros et en détail dans l'in térieur dn pays pour mettre ces mêmes produits k la portée des consommateurs indigènes. Le gouvernement doit aide et encouragement k toutes les branches qui concourrent au bien- être général du pays; mais il ne doit k aucune classe, k aucune branche d'industrie une protec tion exclusive. Si nous sollicitons avec M. Cassiers des primes pour la constructions de navires des droits sur les denrées coloniales qui nous sont importées par nos ennemis les Hollandais; et restitution de ces droits k nos propres navires ainsi qu'à ceux de nos amis qui traiteront favorablement notre commerce: ce n'est pas dans la vue d'enrichir nos armateurs; mais c'est i° pour les empêcher de s'expatrier et pour ouvrir des débouchés nouveaux k tous nos produits. Quand on recherche quelles ont été les causes de l'extension si rapide qu'avait prise l'industrie cotonnière dans les io années qui précédèrent la révolution de i83o, on est forcé de convenir que c'est la société dite maetschappy qu'était dû en grande partie l'écoulement de cette masse de toiles de coton que Gand fabriquait. Quelles opérations faisaient la société de com merce? elle envoyait directement nos produits aux Indes et en ramenait en échange des denrées coloniales. Pourquoi M. les fabricants ne sollicitent-ils pas en faveur de haut commerce d'Anvers, les avantages dont il jouissait ci-devant i° La prime sur la construction des navires; et 2° la restitution d'un droit k établir sur le café compenserait les avantages que nous offrait l'entrée libre de nos tissus de coton Batavia. Telle est l'opinion de M. Cassiers. Cette opinion a besoin d'être bien comprise Sour être appréciée. Nous engageons 110s hommes 'état k la méditer; jusqu'ici elle n'a pas encore été réfutée. (1) Économie politique,4.-8" P- L t .\.r .VA'

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Le Propagateur (1818-1871) | 1835 | | pagina 1