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ANGLETERRE.
jugement qui avait rejeté le retours en ga
rantie contre le gouvernement, par suite des
condamnations prononcées contre la ville
pour cause de pillage.
Le 5 mai, a eu lieu l'ouverture du cbemin
de fer. Cette grande fêle de l'industrie a été
célébré avec solennité.
Une bonne partie de la garnison était sur
pied et se trouvait distribuée autour de la
construction qui doit devenir l'entrepôt la
musique de la Grande Harmonie de Bruxelles
alternait avec la musique des guides et celle
du ac régiment de ligne.
Ou remarquait parmi les étrangers venus
pour preudre part celle fête. M. Sléphenson,
celui qui a le premier appliqué la vapeur la
locomotion des voitures sur les chemins de
fer; MM. les présidens des régences de Co
logne et d'Aix-la-Chapelle, deux ingénieurs
des provinces rhénanes, MM. le consul belge
Londres, le consul de Bavière et le consul
anglais Ostende, et beaucoup d'babiians
d'Aix-la-chapelle, Cologne, Liège, Gand, etc.
A i i heures et demie, les persounes invi
tées ont pris place dans les voilures qui leur
étaient réservées.
La foule attendaitil était midi: le roi est
arrivé entouré des ministres, des chargés
d'affaires d'Autriche, de France, d'Angle
terre, de Pruses,el du Brésil.
Bientôt une salve d'artillerie anuonce le
départet la Flèchelocomotive remorquant
sept wagons pavoises aux couleurs nationales
et portant les principaux fonctionnaires des
différentes administrations, des officiers su
périeurs de l'armée, des magistrats, des in
génieurs en costnme ou en grand uniforme,
et un grand nombre de dames parées d'élé
gantes toilettes, ouvre la marche et part avec
rapidité.
Le Sléphensonremorquant également
trois chars-à-bancs couverts et quatre dili
gences, dans lesquelles sont placés les mem
bres des deux chambres, les ministres elle
corps diplomatique, ue larde pas la suivre.
L'Eléphautremorqueur d'une grande
puissance, part le dernier et traîne après lui
seize chars, dont neuf décorés de bannières
aux armes des provinces et pavoisésaux cou
leurs nationales, ornés de draperies et de
guirlandes. Le Dombre des voyageurs était
de 900. Il était midi 37 minutes au moment
du départ.
MM. de Ridder et Simons ont dirigé les
travaux et les mouvemeus. Au départ de
Bruxelles, M. de Ridder était sur fa Flèche
M. Simons est parti ensuite avec le Sléphen
son.
Les trois voilures ont été d'une vitesse
inégale, la Flèchea fait le chemin de Brux
elles Malines en 45 minutes, le Sléphenson
en 5o, et l'Eléphant en 55. l'Eléphant est
arrivé une heure aa minutes.
Uo petit parc d'artillerie se trouvait Vil-
vorde; il a salué le cortège de trois coups
de canon, et l'harmonie de Vilvorde, au
milieu de toute la population, l'a également
salué au passage.
Arrivé au bord du canal de Malines Lou-
vain, l'endroit où sera plus tard construit
un pont pour la continuation du chemin de
fer, le cortgée descendu des voilures, a tra
versé le canal sur un petit pont de bateaux
et s'est rendu sous une tente élégante élevée
en face de l'enceinte circulaire où gisaient le
socle, la pierre de fermeture et le fui de la
colonne millitaire, prêts être mis en place.
Là un grand cercle s'est formé, et M. le
ministre de l'intérieur, accompagné de ses
collèguesmessieurs les miuistres des finan
ces, de la justice et de la guerre, de M. le
ministre d'état de Mérode, de MM les chargés
d'affaires, de MM. les présidens du sénat et
de la chambre des représentai, s'est alors
avancé sur le socle de la colonue et y pro
noncé le discours.
Le temps a été on ne peut plus favorable
celte cérémonie qui peut ouvrir une nou
velle ère de prospérité pour la Belgique.
Tout s'est passé dans le meilleur ordre
aucun accident n'est venu troubler le plaisir
que ressentaient acteurs et spectateurs de
celte scène imposante.
A 10 heures un très-beau feu d'artifice
a été tiré la porte de Schaerbeek. On a sur
tout remarqué, parmi les pièces, une colon
nade sur le fronton de laquelle brillait un mé
daillon représentant le prince royal au ber
ceau.
Cette réjouissance populaire avait attiré la
foule la rue Royale dans tonte sa longueur,
les boulevarts la roule étaient couverts de
monde.
- M. le docteur Chanlrain qui a eu l'hon
neur d'accoucher. S. M. la reine, a reçu du
roi cette occasion une bague en brillans au
chiffre de S. M.
Londres 6 mai.
M. O'Connell a publié dans les journaux
de Dublin sur une longue lettre adressée
ses consliluans et au peuple irlandais en gé
néral. Il y avoue qu'il soutiendra avec dé
vouement l'administration actuelle. Voici les
termes dans lesquels il s'exprime: et Je u'ai
fait avec eux ni conditions, ni stipulations.
11 me suffit que leurs intérêts politiques,
ainsi que leurs principes politiques, s'identi
fient avec la cause d'un bon gouvernement
et de la justice due ma chère patrie.
A l'égard de l'église et des accusations
contre les catholiques, il dit:
On reproche aux catholiques l'intention
de piller l'église protestante en Irlande. Tout
ce que nous voulons, c'est d'en réduire le
temporel de manière suppléer aux besoins
dn culte de tous les protestans. Quelle absur
dité de la part de nos adversaires Nous fai
sons toutes sortes de concessions, nous vou
lons que l'instruction religieuse et tous les
secours soient données aux protestans d'Ir J
lande. Tout ce que nous demandons, c'est
d'employer autrement l'excédant du temporel,
et cela nos adversaires l'appellent pillage et
vol. Le protestantisme se compose-l-il donc
de sinécures! Est-il nécessaire pour le bien
de ce cultede salarier des centaines de mi
nistres qui n'ont aucun devoir remplir!
Voici le dilemme où les Anglais anlipapistes
sont placés. Ou ils doivent avouer que le pro
testantisme a besoin de sinécures dans ses
ministres pour se maintenir, et alors ils dé
gradent la sainteté de leur culte une pro
fession vulgaire et mercenaire ,ou ils doivent
déclarer que l'emploi de l'excédant des reve
nus ecclésiastiques pour le bien de l'instruc
tion morale et religieuse, détruit le protes
tantisme.
3DS13. Sa&MSv
Mademoiselle de Bussy avait épousé, par in
clination, M. le comte d'Harcourt, colonel de
dragons, au service de France. Leur fortune n'a
vait été pour rien dans le choix des deux époux
car la famille de M11» de Bussy était fort ancienne,
mais peu aisée et le colonel n'avait d'autres res
sources que celles de son état. La guerre fut dé
clarée et M. le comte d'Barcourt fut obligé de
quitter son épouse chérie, et de voler la défense
de son pays.
Pendant les premiers mois qui suivirent le dé
part de son mari, Eugénie reçut exactement de
ses nouvelles; mais cette correspondance sa seule
consolation, fut tout coup interrompue. Le
journal annonça officiellement que le régiment
s'était couvert de gloire dans une charge de cava
lerie des plus brillantes; mais qu'une partie du
régiment était restée sur la placeet que le colo
nel avait disparu. On conçoit les inquiétudes de
la jeune épouse et la douleur qu'elle éprouva de
la perte présumée de son époux; mais ses inquié
tudes se changèrent bientôt en certitude en rece
vant une lettre dans laquelle un officier de son
régiment lui annonçait avoir vu son colonel
frappé d'un coup de feu la poitrine, tomber sous
les pieds des chevaux: il ajoutait cependant que
son cadavre n'avait pu être retrouvé après l'ac
tion, parce que les ennemis avaient sans doute
emporté sa dépouille mortelle comme un signe
de triomphe.
Eugénie fut au désespoir elle pleura amère
ment l'époux qu'elle avait réellement aimé, et
vécut pendant trois ans entièrement retirée du
monde, dans le seinde sa famille. Ce fut-là qu'elle
rencontra un jeune notaire, son ancien ami d'en
fance, et qui eût aspiré jadis sa main, s'il avait
eu la charge qu'il possédait alors. Son attachement
pour MU» de Bussy ne s'était jamais démenti, il
respecta sa douleur; il ne lui avait pas encore
parlé d'amour; lorsque la paix fut conclue et les
prisonniers échangés de part et d'autre, M. d'Bar
court ne s'y trouve pas. Sa mort paraissait dès-
lors incontestable il y avait six ans qu'il avait
disparu et la justice avait prononcé son absence
avec toutes les formalités déterminées par la loi.
Charles crut alors pouvoir se prononcer; il de
manda avec instance la main d'Eugénie et finit
par l'obtenir. Le temps avait apporté nécessaire
ment un soulagement réel la douleur de fa jeune
femme; ses regrets étaient devenus moins vifs,
quoique non moins amers mais elle sentait qu'à
vingt-quatre ans elle ne pouvait se condamner
un veuvage éternel. Elle se maria donc.