c sons; les corniches des colonnes, et les enta-- blemeos de l'architecture des théâtres qui avoisioenl le boulevard étaient garni de spec tateurs; la salle Franconides Funambules et de Madame Saqui se faisaient remarquer par une draperie noire qui bordait en long et en travers le devant de la façade. Vis à-vis la fenêtre où fut consommé l'attentat, se pres sait en se questionnant une foule de curieux. La 8e légion veuve du brave colonel Bieussec arrivait la dernière. Elle avait l'hon neur d'accompagner le convoi, et portait l'arme basse. Après elle venaient les voitures contenant les bedeaux et suisses de l'église Saint-Paulcelle contenant le clergé, toutes élégamment revêtus de drap ooir. Enfin, les chars funèbres: le premier se faisait distinguer par l'eclataule blancheur de ses draperies de soie et de ses festons; sur le cercueil recouvert aussi de soie blanche, on avait placé un voile blauc et une couronne de fleurs d'oraugers; on a deviué la jeune fille qui avait peine 16 ans!!! Les chars des gardes nationaux morts victimes de l'attentat se faisaient remarquer par la simplicité de leurs orncmeus par un faisceau de drapeaux placés aux quatres angles du corbillard. Les chars de MM. Rieussec, U tile et de Lâchasse de Vérigny, plus pompeusement ornés que les autres et tirés par quatre chevaux, étaient suivis de laquais portant les insignes de leur maison et de leurs gradeset conduisant le cheval richement caparaçonné qu'ils mon taient il y a huit jours. Chaque char était suivi des parens et amis de la victime. Le char funèbre qui portait le duc de Tré- vise apparaissait un peu plus distant des autress'avançant lentement traîné par six chevaux couverts de draperies. Le siège du conducteur en magnifique velours noire était richement brodé d'argeut; le corps du char pareillement en veloursétait marqueté de petites étoiles argentées; le char était surmonté d'un groupe en argent représentant des re nommées appuyées sur un tronçon dos dos et presque couchées, tenant une trompette en raaiu. Uu casque la François l" couronnait le tronçon. Aux quatre angles du char s'éle vait une armure de la hauteur d'un homme, et surmontée d'un casque ouvert la Bayard, MM.les ministres delà justice,des finances, de l'instruction publique accompagnés de 5 conseillers d'état, les dépulations de la cham bre des pairs, des députes, de la cour de cas sation, de la cour des comptes, de l'Univer sité, de l'Institut, de la cour royale, du corps municipal de Paris, du tribunal de première instance; du tribunal de commerce, suivaient immédiatement le char. A près ces dépulations, marchaient 5 légions de la garde nationale de Paris, deux bataillons d'artillerie, un ba taillon du 46e de ligne, a escadrous de la garde nationale cheval, a escadrons de hus sards. Le cortège était terminé par les dépu- talions des ouvriers de Paris et un escadron de garde municipale. Toutes les légions étaient au grand complet de leur effectif, les hommes non habillés oe manquaient même pas dans les rangset por taient comme leurs camarades uu crêpe au bras et un bouquet d'immortelles dans le ca non du fusil La garde nationale de Versailles est arrivée tout eutière 9 heures. Oes nom breuses dépulations de celles de Rambouillet, Fontainebleau, Sentis, Compiégne, Rouen, etc., etc., etc., s'étaient réuuies leurs cama rades de Paris. Soixante-dix quatre-vingt mille citoyens en armes formaient la haie sur toute l'étendue des boulevards, et couvraient l'immense esplanade des Invalides, le quai de la chambre des députés et place de la Con corde. Tous les régimens de la garnison assis taient la cérémonie funebre, comme ils avaient assisté la revue du 38. Les officiers portaient le crêpe au bras et l'épée. A 11 heures seulement la tête du convoi était arrivée la hauteur de la rue de la Paix. La reine et les princesses, en graud deuilet leurs dames d'honneur sont montées en ce moment en voilure et se sont rendus l'église, où M. l'archévêque était déjà arrivé avec tout son clergé. Le roi et les prnices sont moutés achevai, ainsi que tout l'état-majorquel ques minutes après le départ de la Reine. Les chevaux de S. M. et de L. A. R. étaient ca paraçonnés de velours noir. S. M. et les princes furent reçus la porte royale, dite Porte Doréepar le gouverneur, le sous-gouverneur et l'étal-major des Inva lides. Les chars traversèrent lentement les cours de l'hôtel, toutes tendues de draperies noires semées d'étoiles d'argent et de couronnes d'immortelles. Euavaulde la porte principale on avait élevé quatre obélisques, dout l'ai guille était brisée. Sur ces obélisques tendus de noir et décorés d'attributs funèbres brû laient des torches. Dans toute l'étendue de la première cour régnait depuis la grille jusqu'à la hauteur du second étage, un portique pa reillement tendu de noir dout les colonues supportaient des flammes bleuâtres. Tous les corps furent déposés sur des es trades dans la cour de l'église. Le roi, les princes et tous les grands corps de l'état vin rent tour tour jeter de l'eau bénite sur les quatorze cercueils. Le roi resta dans la cour jusqu'à ce que l'absoute fut terminée et ue rentra dans l'église qu'au moment où le cor tège tout entier put le suivre. La plupart des membres du corps diplo matique étaient dans la tribune pour laquelle ils avaient reçu des invitalious au nom du roi. M. l'archevêque de Parisentouré de tout son clergé, célébré l'office des morts. Un chœur composé des preovcrs artistes de Paris, uu nombreux orchestre conduit par M. Ha- beneck aîné, faisait entendre des symphoaies qui produisaient le plus grand effet. A trois heures et demie, le roi est sorti de l'église et a passé en revue la garde nationale et les troupes de la garnison sur l'esplanade des Invalides et dans le jardin des Tuileries. La garde nationale en ce moment a pu s'a bandonner tout l'élan de son enthousiasme qui n'était plus retenu par la majesté de la cérémonie funèbre. - On nous apprend l'instant, dit l'Im partial, que la justice est parvenue saisir tous les fils qui se rattachent l'attentat du 38 Cette assurance lui est donnée par une personne en position d'être bien informée. - Ou mande de Péronne qu'un voyageur sans papiers, d'une mise suspecte, et portant une blessure la tête, a été arrêté il y a peu de jours dans celle ville. Il a déclaté qu'il se rendait en Belgique. Du y. M. Odillon-Barrot est arrivé aujourd'hui Paris. Il est allé ce soir aux Tuileries, où il a été reçu avec beaucoup de cordialité par le roi et par toute la famille royale. Il est revenu ensuite chez M. le président de la chambre des députés, où ses collègues se pressaient autour de luiet lui témoignaient les espérences qu'ils avaient placées eu sa pa role pour la défensedans ces graves cir constances des principes de l'opposition con stitutionnelle. MM. Havio et Bricqueville, députés delà Manche, sont arrivés hier; M. Letnarrois, député du même département, les avait déjà précédés de deux jours. Quoique le roi soit très-fatigué depuis l'atteniai du 38 juillet, et qu'il ail entendre chaque jour un grand nombre d'adresses et de deputalions, il reste tous les soits avec sa famille pour recevoir les députés qui revien nent Paris. Presque tous les députés se soot rendus auprès S. M. le soir même de leur arrivée. Les membres de l'opposition con stitutionnelle ont été tous fort bieu accueillis au château. Du 8. - Hier, dans la soirée, le roi a dooné uue longue audience M. de Talley- raudet M. le grand-défendaire de la cour des pairs. - On a remarqué, le jour du cortège, parmi la suite du roi, plusieuis officiers an glais et belges, enti'autres le major d'artille rie belge Kessels, et le majrtr belge Lock- mans, ce dernier venant de l'Afrique. - La maison du boulevard du Temple, n* 5o, où s'est commis l'attentat du a8 juillet, va, dit-on, être achetée par la ville de Paris, et démolie pour faire uo passage entre la rue basse et le boulevard. - Il est question d'élever une colonne de 5o pieds de hauteur en face de la maison du crime aupiés de l'arbre où le maréchal Mor tier est tombé; les noms des victimes y seront gravés sur le marbre en lettres d'or. - Le choléra semble perdre de sou inten sité mesure qu'il s'éteud dans l'intérieur des

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Le Propagateur (1818-1871) | 1835 | | pagina 2