Pouf! quelle chute! quelle finesse de pensée
et d'expression! Or depuis quand le dodu
n'est-il plus heureux? serait-ce depuis que
son grand monarque ne règne plus ici? Non,
c'est depuis que la peuple d'Y près est fatigué
de sps mensonges, de ses fadaises, de ses
turlupiuades, de ses obscénités, de ses infa
mies.
Deux chiens se battaient vendredi (37) au
milieu de la Grand'-Place. En deux minutes
il y eut plus de cinquante personnes alentour;
des boulangers avec leurs corbeilles, des
bouchers amenant du bétail de la campagne,
des ageuts d'affaires avec leurs fardes sous le
bras, des mat chauds de macarons, des ga
mins, des messieurs des dames, et tout cela
pendant une pluie battante. Oul-ils du temps
de reste les braves gens!
Qu'est ce qu'un homme deux fac»s?
Celui qui n'a pas de cheveux par derrière. -
Et uu homme pointilleux Celui dont le vi
sage est couvert de boutons.
- M. le procureur du Roi est entièrement
rétabli de l'indisposition qui l'a tenu éloigné
du tribunal depuis plusieurs semaines. 11 sié
gera vendredi(18, au civil. Les montagnards
de YYesiouite diraient qu'il fait mal de com
mencer par un pareil jour.
- Mm« Dalmotle est guérie de la fièvre
dont elle avait été atteinte Furnes. Les
maladies continuent regner dans celle ville.
Les ravagesen sont tels que les professeurs du
- Ai w i m ~X w J w mm i
- Le tribunal a appliqué la peine d'em
prisonnements Vermeersch et Vaudepuite
de Laughemarck pour sévices exercés sur un
sieur Bossar.
- Moyez boucher en celte ville, accusé de
vol sans qu'une ombre de culpabilité pesât
sur luia été acquitté sur-le-champ. M oyez
se trouvait a la Téte d'argent et y buvait sa
pinte. Soit farce, soit eneur, l'employé
Deconiuck lui poussa un panier couvert eu-
tre les mains au momeut où il prenait sa
canne pour s'en aller. Arrivé daDS la rue,
Moyez tâte le panier, le trouve rempli de
citrons, et joyeux du présent qu'il vient de
recevoir, il le porte chez lui. Mais c'était le
panier du cocher Devos, surnommé Berdutte
ou Berduddeet les citrons étaient destinés
«les personnes de Furnes pour qui il les
avait achetés. Beidutte prit la plaisanterie au
sérieux et s'adressa le soir même la police.
L'agent Debouck l'accompagna vers onze
heures de la nuit, et on alla frapper chez
Moyez qui étant déjà au lit, n'ouvrit point.
De là procès verbal de i'eulevement des ci
trons et du refus d'ouviir. Le lendemain
l'agent Debouck se piéseutu de nouveau chez
le boucher non pas pour reprendre les ci
trons, car il refusa de les recevoir, niais pour
intimider son homme et |e menacer d'une
poursuitecriminelle qui eut effectivement lieu,
ii serait bon que la police agii avec uu peu
moins de legèrelé l'avenir et ne vint pas
troubler le repos des citoyens pour ravaler
la dignité de la justice jusqu'à l'immiscer
dans des farces de taverne.
- Un mouchoir a été volé sur un des au
diteurs la dernière audience du tribunal
correctionnel.
- M. Bafcop, brasseur et assesseur Vla-
mertingbe, a été renvoyé de la plainte en in
jures verbales qui avait été formée contre lui
au tribunal de simple police, par le sieur
Dhondt, boutiquier et ageot d'affaires.
- On nous écrit de Vilvorde que toutes
les requêtes en grâce que les condamnés
adressent au Roi sont interceptées et demeu
rent sans résultat. Nous ignorons qui il
faut graisser la patte pour les faiie parvenir
IfUi destination. Cependant la constitution
doune au Roi le droit de grâce dans le
sens le plus absoluet il semble parconsé-
quent que chacun dût pouvoir y recourir.
- Les déserttous sont nombreuses dans le
corps de la légioo étrangère. Des déserteurs
arrivent nus, se font habiller et s'en vont.
Ils se promènent ainsi de pays en pays, et
vivent aux dépens de tous.
QUESTION DE DROIT. - U» volio» «t 0* t»a1t«*.
Nous appelions l'attention des lecteurs sur
la contestation suivante, qui présente uue
question des plus singulières.
Un policier subalterne de M. Thiers soup-
«aoK* port irniiar tlfi Paib lie
tramer contre le gouvernement de Louis-
Philippe, s'est introduit nuitamment et avec
effraction dans la demeure de l'individu, a
brisé sou secrétaire, et en a enlevé des papier
qu'on prétend contenir les élémens des char
ges les plus accablantes. Après cela, il a porté
plainte contre lui. Mais le particulier com
promis a dénoncé lui-même de sbire de la
police comme coupable de vol.
Yoici entre autres les moyens que celui-ci
emploiera, dit-on, pour sa défense. Vous
m'accusez de vol; mais qu'ai-je enlevé? pré
cisément ce qu'un voleur n'eut pas voulu
preDdrç. Je suis voleur, et ce que j'ai le plus
craindre, c'est que le propriétaire ne veuille
pas reconnaître les objets que j'ai emportés.
Le bris d'un secrétaire a sauvé peut-être le
gouvernement de sa tuiuc. J'avoue mon vol,
et je rn'eu glorifie, l'état tout entier est mou
complice. Peul-ou appeller vol l'enlèvement
d'une chose dont le propriétaire ne veut pas,
quand celui qui a perdu l'objet est digue du
supplice, et celui qui l'a pris, digne des plus
fortes récompenses! Si vous aviez été sur les
lieux messieurs qui des deux auriez vous
fait arrêter, du voleur ou du vole? Bieo des
villes ont été (irises par stratagèmeque
pouvez-vous reprocher celui qui sauve sa
(latrie par uu moyeu semblable? Les partis
s'agitent, les traîtres veillent, j'ai triomphé de
leur vigilance et de leur astuce. Je n'ai
caché mon aventure, je l'ai publiée au con
traire j'en ai fait rapport aux magistratsje
l'ai racontée tout le mondesur la place
publique et partout ailleurs. Un voleur ne
songe pas au bien public il agit dans son
propre intérêt, voilà le caractère du vol. Ce
n'était pas la demeure iuviolable d'un citoyen
que j'assiégeaismais le réceptable de nos
ennemis communs. Je devais attendre, dira-t
on, que l'heure légale fût arrivée, appeler les
autorités compétentes et rn'introduire régu
lièrement. Futile objection digne d'être
présentée seulement par ceux qui visent au
bouleversement du pays. Après avoir épié
nuit et jour les mouvements du conspirateurs,
('aurais du au moment du succèslaisser
échapper le fruit de mes peineset perdre
par mon indolence le seul instant de ma vie
où j'aie réellement servi le peuple. Non, le
salut de l'étal est la souveraine loi, c'est
cette loi que j'ai obéi.
Nous ne nous permettrons ici qu'une
réflexion fort simple c'est que le ministère
public pourrait bieu répliquer au mouebard
peu près sur le même ton: Depuis quaud le
gouvernement est il tombé dans uo étal de
démoralisation tel qu'i| doive être maintenu
par le crime? La nation serait bien déshono
rée si elle reconnaissait de devoir son salut
un voleur. La vindicte publique ne peut
donc laisser passer le fait impuni; l'honneur
du pays eu commande le châtiment encore
plus que les termes de la loi. On argumente
«les résultats du crime pour le justifier, mais
la culpabilité est indépendante dés suites
accidentelles «lu délit. L'accusé piétend que
ses internions n'ont point été criminelles,
mais il n'eu fouruil pas la preuve. Que s'il
u'a pris que des papiers, ii u'eu est pas moins
vrai qu'il s'est emparé de ce qu'il a pu, et
c'est après avoir reconnu l'inutilité de son
vol qu'il auia fait par dépil sa dénonciation.
La circonstance que ces papiers (trouvaient
précisément un complot contre la dynastie ré
gnante, doit être attribuée cette providence
qui protège les intérêts de la patrie plutôt qu i
la sagacité d'un malfaiteur, lise vante d'avoir
mis tu défaut la malice d'un traîne mais il
est d'autant plus dangereux la société a
d'autant plus d'Iutéiél de l'éloigner de son
se in. Le salut de l'état dépend de l'observa
tion de loisleur violaliou ne saurait qu'y
porter préjudice.
Resterait examiner si l'on pourra faire
usage de pièces illégalement et honleusernei l
obtenues, pour établir la culpabilité de l'in
dividu accusé de conspiration. Mais ceci
forme une difficulté distincte de la quesiw
précédente.
Bruxelles a novembre.
L. M. sout arrivées hier au château de
Laekeuhuit heures et demie du soir.
- M. le ministre de la guerre a décidé qu®
les ophtalmiques, eu congé de convalescence
dans leurs loyers y seront laissés jusqu'au