cil/ celui de meure le Rhin en communication
avec le Weser.
FRANCE.
1 Paris, 1# juillet*
Le Toi a reçu de S M. le roi du royaume
tini de la Grande-Bretagne el d'Irlande une
lettre de félicitations sur la conservation des
jours de S. M. Cette lettre a été remise au roi
en audience parliculiète par S. Exc. M. le
comte Granville, ambassadeur de S M. bri
tannique (Moniteur.)
- M. de Naundorf qui avait été reconduit
la fiontière, \ieni d'être ramené el écroué
de nouveau la Conciergerie où il sera appelé
en police correctionnelle pour preuve lui êl.e
faite qu'il n'est point le fils de Louis XVI. Le
préfet de police lui a fait subir un interroga
toire.
- On remarque dans une lettre de Perpi
gnan qu'à la nouvelle de l'assassinat commis
sur la personne du roi, un rassemblement
s'est formé autour de la maison qu'habite le
pèie d'Ahbaud el que les plus teinbles me
naces mêiées aux cris de: f^ive te Roi! se
sont fait entendre: un conirn ssaire de police
sut venu temps n'a pas eu de peiue faire
Comprendre la foule que 1rs ciinies sont
personnels et que les païens d'Alibaud ne
sauraient eu partager la solidarité. L'inter
vention du commissaire de police n'a pas été
toutefois assez prompte pour empêcher que
quelques pierres n'aient été lancées.
- Pendant que Me Ledru présentait la défense
d'Alibaud, on a remarqué que M. le vicomte
d'Houdelot, l'un des juges, dessinait le por
trait de l'accusé. La police ayant défendu
la lithographie de reproduire les traits d'Ali
baud, le uoble pair aura voulu le conserver
pour lui et ses amis.
- L'art été a été, immédiatement après l'au
dience de la cour des pairs, lu Alibaud par
le grdïier en chef de la cour.
Le Journal des Débats annonce ce matin
que le condamné n'a manifesté aucune émo
tion.
- Le g au soir en rentrant dans la prison,
Alibaud était si faible qu'il a paru un moment
complètement évanoui, le directeur de la pri
son lui a fait potier de prompts secours il est
possible que la fatigue de l'audience el la cha
leur du jour aient produit ce résultat. A dix
heures il a pris un bouillon. On assure qu'il
a passé une nuit tiès-agitée.
- Le discours prononcé le g par Alibauda
donné lieu des mesutes extraordinaires. Des
envoyés du préfet de police sont allés dans
les bureaux de divers journaux déclarer que
la police était décidé faire saisir les feuilles
qui contiendraient l'allocution prononcée par
l'accusé.
Une grande partie de journaux l'ont pour
tant inxéié. Nous citerons le Bon sensle
Nationalle Droit, le Charivari, la Re
nomméela Frtsic, la France. Le Mo
niteur, la Gazette des Tribunaux, les
Débats, le Constitutionnel, le temps la
Gazette de Francene l'ont point donné.
Le Messager qui se trouvait dans une posi
tion particulière, a prolesté. Le Courrier
français y a fait des suppressions.
- On lit dans le Moniteur:
Des journaux du soir déclarent qu'ils n'ont
pas inséré le discours d'Alibaud d'apiès une
défense fotmeile qui leur eu aurait été signi
fiée.
Le fait n'est pas exact. Un agent de l'au-
toriié s'est en effet présenté dans les bureaux
des journaux du soir pour engager leuis ré
dacteurs s'abstenir de la publication d'un
discours qui pot tait les caractères de la plus
odieuse provocation.
Mais aucune sommation n'a été faite qui
puisse autotiser les imputations d'illégalité
dirigées contre l'administration dont la seule
iuleution était de s'adiesser aux seniiraens de
haute convenance qu'elle aimait supporter
dans les rédacteurs de ces feuilles.
- Le i t au malin, cinq heures, Louis
Alibaud a subi, sur la place S1 Jacques, le
supplice des patricides.
L'autorité avait, comme l'exécution da
Fieschi, tMorey el Pépin, déployé un appareil
militaire inaccoutumé. Des ordres avaient été
transmis, dans la nuit, par l'élal-major de la
place, tous les corps de la garnison, pour
leur enjoindre de se rendre, musique et tam
bours en tête, quatre heures du matin, sur
la place S1 -Jacques el dans les rues adjacentes.
De foi ts détachemens de tous les corps el de
toutes armes étaient échelonnés, depuis ia
barrière S'-Jucques, dans un rayon d'un
quart de lieue, et un triple mur de bayou-
tieties interceptait le passage dans toutes les
rues qui aboutissaient au lieu de l'exécution.
L'iustiument de mort avait été dressé
trois heures du malin. Quelques sergens de
ville circulaient sur la place S'-Jacques eu
attendant l'ai rivée de la troupe.
A cinq heures moins trois minutes il s'est
fait un mouvement général, annonçant le fatal
collège qui, parti du Luxembourg et ayant
suivi l'allée de 1 Ohset vatoire et la rue de
l'Enfer, a débouché au grand trot par le
boulevard Saint-Jacques. Alors, le cercle
s'est ouvert, et le cortege a péuétré dans l'en-
ceinte. Eu tête huit gardes municipaux
cheval précédaient le cabriolet dans lequel
étaieul M. Sajou huissier de la cour des pairs
et un commissaire civil chargé par la cour
de constater l'exécution de. son airêt; puis
deux voilures de place ou se trouvaient divers
ageus de l'autoritéenfin la fatale charrette
étaient le condamné, le prêtre, l'exécuteur
des hautes œuvres el un de ces aides.
A cinq heures moins une minute, la cha-
retle s'est ariêlée au pied de l'échsfaud.
L'exécuteur, son aide el l'abbé Gtivel sont
descendus et ont reçu le condamné qui est
descendu aptes eux.
Alibaud avait la tête enveloppée d'un crêpe
qui lui voilait complètement la face. Sur ses
épaules éluil jetée une longue chemise blanche,
dont la couleur se confondait avec celle de
son pantalon de coutil blauc, le même qu'il
portait le jour de l'artêl. Ses pieds nus étaient
logés dans de mauvaises pantoufles.
Alibaud a franchi, d'uu pas assuré, les
degres de l'échafaud Alors, la tête toujours
enveloppée d'un voile noire le dos tourné
l'échafaud, il s'est teuu débout, et M. Sajou
a lu l'ariêt haute voix. Alibaud, le janet
tendu, et sans donner le moindre signe d'é
motion, a écouté silencieusement Celle lecture
qui a duré deux minutes, mais quand M.
Sajou a prononce la dernière phrase, Alibaud
s'est ecne: Je meurs pour la liberté
Puis, l'exécuteur a ôlé le voile noir. Ali
baud était pâle; la partie antérieure de sa
chevelure n'avait subi aucuu changement.
L'exécuteur lui a fait faire volte-face, l'a fixé
sur la planche, et Alibaul a dit: Je meurs
pour la liberté!.... Périsse la tyrannie
Deja bouclé sur la planch Alibaud faisant
un eflori et projetant ses derniers regards sur
la troupe, a dit: Adieu mes bravesadieu!
Une st-conde aptês tout était terminé, et a
cinq heures quatre minutes, une charielleest
paitie portant au cimeliete les dépouilles du
supplicié. (Constitutionnel.)
Alibaud rentré dans sa prison après le pro
cès a écrit une lettre son père, il l'a remise
ouveite l'un des gardiens de sa prison.
- Le to au matin, M. Lediu, sur l'invita
tion de M. Gasparin, se rendit auprès d'Ali
baud pour l'engager se pourvoir en gtâce.
M. Ledru, lui répondit le condamné, je
comprends le sentiment qui vous a porté me
faire uue pareille proposition, mais j'ai la
conviciion de mon devoir el je n'y manquerai
pas.
M. Ledru envoya néanmoins une demande
en grâce Neuilly; le to au soir il alla de
mander M. Sauzel des nouvelles de cette
démarche Monsieur, dit le garde des-sceaux
M. Ledru malgié la géueiosité du cœur du
roi, S. M., a été forcée de se reudre l'avis
unanime de son cous» il. Il rte faut rien espérer.»
Un ami qui accompagnait l\l Ledru ayant
fait obseiver qu'une parente d'Alibaud était
dans l'intention de réclamer les dépouilles
mortelles du supplicié et qu'il importait
qu'elle fût prévenue avec précaution, el quel
que temps avant l'exécution de l'artêt. - Eh
bien, alors qu'elle se hâte, dit M. Sauzel; elle
ue p'ut uop se hâter....
Le to minuit, ou savait dans Paris que
la génétosité du cœur du roi n'avait pu avoir
son cours, el que le dtoil de giâce, dont il
peut user, d'ailleurs, sans consulter son con
seil, ne serait pas exercé.
- On assure, mais beaucoup de personnes
croient que c'est une mystification que la
duchesse de Beny est passée Paris, il y a
trois jours. Des ordres oui été donnés, dit on,