Une rixe déplorable a eu lieu hier vers 5
heures du soir la société de la Concorde.
Déjà dans la matinée M. de Warenne, oflicier
de cuirassiers, s'était présenté au local de la
société, demandant M. Meldepeuningen. On
lui répondit que M. Meldepeuningen ne s'y
trouvait pas, et M. de Warenne partit. Dans
l'après-dînéele capitaine Lucaswaguemes-
tre près l'état-major de la 3e division, accom-
pagué dudil M. de Warenne el de M. de
Graeve, officier au 16e régiment de lignea
fait irruption dans le salon de la Concorde
où il a aussi demandé M. Meldepeuningen; ce
dernier était encore absent. Alors le capitaine
Lucas s'«st mis invectiver contre les per
sonnes présentes el les tiaiter d'orangistes:
M. Julien Boone est arrive de la salle man
ger, en sifflant le capitaine Lucas s'est éctié
qu'il ne voulait point être siffléet s'est livré
quelques voies de fait. Une rixe s'est engagée
entre le capitaiue Lucas et plusieurs membres
de la Concorde le capitaiue a tiré son épée
M. Boone a reçu deux blessures la tête, M.
Xavier Delcroix eu a reçu une au bras. D'au
tres sociétaires sont allés quérir la garde qui
est bientôt survenue et a mis fin la lutte. M.
Lucas et ses amis se sont retirés.
Peu après est survenu le lieulenaul-major
de place Bood avec l'ordre du commandant
de place d'arrêter M. Lucas Ignorant où
celui-ci pouvait s'être rendu, il a stationné
quelque temps devant le local de la Concorde
dans la pensée que le capitaine Lucas pour
rait bieu y reparaître; ce qui, eD effet, a eu
li u. M. Boon a fait connaître M. Lucas le
mandat dont il était chargé Lucas l'a suivi
mais la foule se trouvait si graude sur leur
passage, qu'ils ont été obligés d'entrer l'es
taminet le Petit-Palaisl'autre bout de la
Place d'Armes. Sortis de cet estaminet, ils
ont encore été suivis de la foule dans la rue
du marais, el, si nous en croyons nos rapports,
des hommes armés venus de la Place d'Armes
auraient alors menacé le capitaine Lucas, qui
doit même avoir reçu quelques horions. Le
lieutcnaut Boon, ayant rencontré en chemin
un oflicier de la garnison et plusieurs sous-
olliciers, les a requis de lui prêter main-forte,
et est parvenu ainsi couduire Lucas sa
demeure, où il a été mis aux arrêts.
Le commandant de place n'a pas borné là
son intervention. Il a fait mener MM. Lacas,
de Warenne et de Graeve la maison de
sûreté civile el militaire, et s'esl rendu la
société de Concordepour assurer les socié
taires qu'il maintiendrait la'tranquillité publi
que envers el contre tous, et que justice
Serait faite.
Le Constitutionnel ajoute qu'on raconte
que M. Lucas s'est fait annoncer M. Met-
depenningen, comme responsable d'un article
du Journal des Flandres par lequel M.
Meldepeuningen s'était dit offensé.
- Pour prévenir lesaccidensqui, de temps
autre, oui lieu sur les chemins de fer, un
Anglais, M. Pearson, recommande l'emploi
d'un moyen aussi simple qu'ingénieux. Il
consiste placer devant chaque roue de la
machine locomotive, un peu au-dessus de la
hauteur des rails, des garde-obstacles en
forme de pelle, disposés de manière enlever
ou détourner les objets extérieurs qui se
trouveraient sur la ligne de marche du convoi.
L'essai de ces garde-obstacles a été fait et a
un succès complet sur les chemin de fer de
Slochton Darlington, où dernièrement une
grosse pierre, que des malveillans avaient
placés sur les railsa causéja mort de l'ingé
nieur chargé de la direction de la machine
locomotive et la ruine de plusieurs ebarriols
du convoi.
- Le rg au matin, 10 heures et demie, ont
eu lieu les obsèques de M. le géuéral marquis
de Cbasieltr, graud écuyer el aide-de-camp
du Roi.
- Les pensions ecclésiastiques, civiles et
militaires seront payées dater du 8 août;
celles de la caisse de retraite dater du 14 du
même mois.
- On écrit d'Anvers, le 19 juillet:
Hier, un des employés de l'administration
du Rail-way en voulant dévancer une lo
comotive a eu les pieds engagés sous les roues
de celte lourde machine. On dit néanmoins
qu'il en sera quille pour quelques blesssures
peu graves.
FRANCE.
Paris, 16 juillet.
On prépare en ce moment une chapelle
ardente dans l'intérieur de l'hôtel des Invali
des pour une messe qui doit être célébrée le
37 juillet. Ou assuré que S. M. et la famille
royale y assisteront. Jdes Débats.)
- On écrit de Bayonne le 13 juillet
Le général Evans, a échoué devant Fonta-
rabie qu'il a assiégée pendant deux jours avec
sept mille hommes de troupes et le feu de 4o
ou 5o pièces d'artillerie. Les carlistes les ont
forcés la retraite el les ont poursuivis l'épée
dans les reins. De la rive française de la Bi-
dassoa, on voyait les carlistes, officiers et
soldats, achever les malheureux blessés que
les Anglais étaieut forcés d'abandonner. Une
centaine d'Anglais ont été faits prisonniers et
fusillés sur le champ de bataille.
- Un sieur Alibaud, propriétaire Saint-
André département de l'Hérault vient d'adres
ser la chancellerie une demande en chan
gement de uom.
- La Quotidienne annonce que Mme la
duchesse d'Angouléme est tres-malade.
- On écrit de Bordeaux, au Journal des
Débatsle 14 juillet
M. de Chéveius est très-malade. Contre
l'avis de son médecin, il a voulu, dans les
grandes chaleurs, aller donner la communion
Saiute-Foy; il en est revenu indisposé.
Contre les mêmes avis, il a assisté dimanche
dernier au Te Deum, N'aurais-je que deux
heures vivre, a-t-il dit au général Jani'n,'
je veux appeler les bénédictions du Ciel sur
le roi el sa famille. Pendant la solennité, il
fut obligé de se retirer la sacristie et se
trouva très-mal. Depuis, le mal a empiré;
cette nuit, une attaque de paralysie a frappé
tout un côté du corps et principalement les
organes du cerveau. Depuis ce matin, il ne
parle plus; l'Extrêrae-Onctiou lui a été don-
uée. La foule se porte l'archevêché. Les
médecins ne gardent aucun espoir. M. de Ché-
verus était d'une loléreuce rare el d'une vertu
vraiment évangelique.
Un journal annonce ce soir que M. de
Chéverus est mort.
- L'arrivée Bordeaux du beau navire te
B algue rie venant de Canton a confirmé les
avis reçus précédemment de Chine sur la pé
nurie et la cherié des thés. On écrit de ces
contrées, qu'il ne faut plus compter sur l'espé
rance d'avoir désormais des thés aux prix des
anciens. La liberté rendue au commerce des
royaumes unis de commercer en Chine amène
annuellement Canton de 3o 4o navires et
autant d'acbéteurs, contre 8 10 navires et
un seul acheteur que la compagnie anglaise
employait ordinairement. La consommation
de la Orande-Bretagne est aussi considéra
blement accrue depuis la diminution des droits
des consommations; si on ajoute ses causes
de hausse la téduction d'un tiers de la récolte
dernière, on justifiera les prix excessifs qu'on
a été obligé de payer pour le chargement du
Balguerie.
- Ou écrit de Bologne7 juillet.
Le pape vient de décider que les mesures
adoptées en 1831 par le cardinal Bernetti
pour maintenir l'ordre dans les légations de
Bologne el Ferrare, de Ravenne et de Forli,
la suite des bouleversemens politiques de
cette époque, n'étaient plus nécessaires main
tenant, et que l'administration serait rétablie
sur l'ancien pied, c'est-à-dire qu'elle serait
ietirée de mains des laïques pour être exclu
sivement confiée des légats ecclésiastiques.
ALLEMAGNE.
Francfort, 17 juillet.
S. A. R. le duc de Bordeaux est parti le 14,
de graud matin, de Pillniiz'pour Tœplitz.
- On écrit des frontières d'Italie la Ga
zette cl'yfugsbourg que S. S. le pape avait
invité les princes fiançais venir Rome et
qu'ils avaient accepté celte invitation, lorsque
par suite de l'attentat d'Alibaud ils sont re
tournés immédiatement Paris. O.» assuie
qu'Ancône sera prochainement évacuée.
- On écrit de Vienne, le 9 juillet
Le silence qu'on gardait ici sur le mariage
du roi de Naphs avec l'aichiduchesse Thérèse,
dont il a été si souvent question dans les
journaux, nous faisait croire que ce projet de
mariage avait été abandonné, ou plutôt qu'il
n'avait jamais été agité. Maintenant cepenr