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ces représentations étant restées sans effetle
gouvernement espagnol avait expédié son
ambassadeur Naples des lettres de rappel,
et de son côté, l'ambassadeur de Naples
Madrid, a reçu presque simultanément de son
gouvernementl'ordre de prendre ses passe
ports. C'est, nous assure-t-on, envers l'am
bassadeur de Naples seul qu'a été prise cette
mesure et non envers les chargés d'aflairss
de plusieurs gouvernemens.
- Un journal de Madrid dit qu'on s'est
trop bâté d'annoncer l'absence de Martinez de
la Rosa, et qu'il est encore dans celte capitale.
P. S. 5 heures moins un quart. - Les der
nières nouvelles que nous recevons de Madrid,
annoncent qu'on s'attend une modification
dans le cabinet de Madrid, et qu'on craint
beaucoup une émeute. Il existe quelque mé
sintelligence entre Mendizabal et ses deux
collègues Calatrava et de laCuadra. Il paraît
probable que ces derniers vont se retirer du
ministère et que Mendizabal les remplacera
par des hommes tout-à-fait dévoués.
- On lit dans le Journal des Débats
Le chargé d'affaires d'Autriche Madrid
vient d'être rappelé par son gouvernement, et
a demandé ses passeports.
On prétend aussi que le chargé d'afîaires
de Sardaigne a demandé son passeport et a
quitté l'Espagne.
Le chargé d'affaires de Prusse Madrid
n'a pas encore suivi l'exemple de ses collè
gues, et l'on remarque beaucoup de prudence
dans les démarches de celte puissance vis-à-
vis de l'Espagne.
- Des lettres de Manresa annoncent qu'une
conspiration ayant pour but de livrer aux
carlistes le château de Cordona, vient d'être
découverte. Quelques liabilaus, des moines,
des prêtres, des caporaux et un canlinier, ont
été arrêtés. L'instruction de celte aflaire a
déjà commencé et on ne doute pas que les
coupables ne soient promptemeot châtiés.
- La ville de lîcquena a été élevée au rang
de ville tiès-noble et très-loyale en récom
pense de la bravoure avec laquelle elle a ré
sisté l'attaque des bandes de Gomez.
- Un décret de la reine,en date du 21, con-
tre-signé par M. Gill de Cuadra, remet en
vigneur la loi rendue par les cortèsde Cadix,
le 10 aoûtqui abolit les preuves de noblesse
exégéesauparavant des prélendans aux divers
grades de l'armée et de la mariue.
- Une circulaire du ministre de la justice
rappelle leur poste tous les magistrats; ceux
qui ne s'y trouveiont pas dans le délai de 20
jours seront considérés comme démissionnaires
ANGLETERRE.
Londres 4 octobre.
Le Morning-Post a reçu des lettres de
Lisbonne du 25. Il n'était rien arrivé d'im
portant mais plusieurs personnes de distinc
tion s'occupent de soumettre la reine une
remontrance contre la subversion du système
établi par don Pedroet on disait que M.
Van de Weyer avait exposé de la manière la
plus catégorique la nécessité d'implorer l'as
sistance de l'Angleterre, alléguant que toute
atteinte portée ce système soit par la pro
mulgation de la constitution ou autrement,
devait être considérée comme un mouvement
miguéliste suscité par l'ennemi commun du
Portugal.
L'anniversaire de la mort de l'empereur a
été célébré dans un triste recueillement. La
reine a assisté la cérémonie.
Les journaux ministériels attaquent vive
ment M. Van de Weyer, qui a beaucoup
d'influence la cour.
Les troupes ont été payées pour un mois.
Des capitalistes oui offert de l'argent un taux
très-élevé.
Une guérilla miguelisle a battu 1000 hom
mes de troupes et parcourt les campagues en
proclamaut don Miguel.
- La princesse Victoria reçoit l'éducation
la plus étendue. Elle parle avec facilité et
élégance, presque tous les langues modernes
de l'Europe; elle fait des ptogiès daus l'étude
du latin, si surtout dans les mathématiques;
elle est aussi très-bonne musicienne. Celte
princesse aura obtenu l'âge de la majorité
l'année prochaine.
- Deux régimens vont être expédiés pour
Gibraltar. L'un de ces régimens sera cantonné
afin d'ètie piêl agir eu Espagne ou en i'or-
liiizal, si les ciiconstances le rendent utile.
o
-On écrit de S'-Sébastien, ie 2b septembre:
Le 8e régiment de la légion anglaise a été
passéen revue hier. Celte légion est amplement
pont vue de v ivres, quoiqu'il 11'ail pas été
formé de magasius considérables. L'indisci
pline n'existe plus. La solde est exactement
payé tous les jours. Il est arrivé des habits
qui ne devront eue distribués que dans un
mois, parce qu'on n'en a pas besoin en ce mo
ment. 2400 liv. soulariivées aujourd'hui;
le reste des 25,000 qu'on s'est engagé
fournir la requête du colonel Lancey est
pics d'être remise. La légion gardera la dé
fensive jusqu'à ce que le ministre de la guerre
(Rodil) seia parti pour l'Arragon (ou a déjà
annoncé son dépait de Madnd). et y agira
contre les rebelles qui y sont encore. On s'at
tend ce qu'il se mettra ensuite la tête de
l'aimée du Nord, et portera avec cette armée
et la légiou anglaise réunies, uu coup fatal au
parti cai liste.
- A Oporto, la moitié des conceilliers mu
nicipaux n'a pas piété serment la constitu
tion l'autre moitié a prêté seiment en faisant
des réserves. Le patriarche de Lisbonne a en
joint l'archevêque de Lacédémone de faire
piêter au clergé le set ment la constitution
de 1820. L'aichevêque a répondu que ne
voulant pas lui-même prêter serment la con
stitution, il n'entendait pas exiger le sermeut
des ecclésiastiques soumis sa juridiction.
O
NÉCROLOGIE SUR MADAME MALIBIUIÏ.'
Marie-Félicité Garcia est née Paris en
1808, de parens espagnols. Son père, Manuel
Garcia, compositeur distingué, grand acteur,
grand chanteur, et surtout graud maître de
chant, fil lui-même l'éducation musicale de sa
fille. Si elle possédait le sens musical, ce qu'on
appelle l'oreille juste, et que le travail ne
saurait donner, en revanche, elle avait un
organe défectueux une voix rude, sourde,
revèche. Garcia ne se rebuta point mais la
pauvre eufaui paya cher les leçons précieuses
qu'elle reçut dans la maison paternelle. Ses
premières années d'étude furent tristes passer.
A peine était elle sortie de l'enfance qu'on la
fit monter au théâtre. Ce fut Londres, et
dans de petits rôles, qu'eurent lieu ses pre
miers débuts. Bientôt après, Maria suivit son
père New-York. Là, n'ayant pas plus de
seize dix-sept ans, elle épousa, toujours
obéissante, un négociant français d'un âge
mûr, mais qui passait pour opulent, et qui
devait, en la tirant de sa famille, la tirer aussi
du théâtre. Heureusement pour l'art et pour
elle-même, il n'en fut pas ainsi. Atteint par
des revers de fortune, M. Malibran déclara
bientôt sa jeune épouse que son rêve de
grande dame était fini, et qu'il fallait redeve
nir artiste. Alors, sous ce nouveau nom qu'elle
devait rendre si célébré, Maria rejrarut sur
a scéue de New-Yotk, côté de son père.
Un travail opiniâtre le sentiment de sa force
et le besoin, faisaient chaque jour croître et
grandir sou talent. Elle sentit qu'elle pouvait
briller sur une scène plus vaste, devant un
public plus ami de sou art: elle vint a Paris.
Rossiniqui l'avait entendue toute enfant
balbutier ses premières grammes au piano de
Garciareconnut aussitôt la portée de son ta
lent, et prédit l'avenir qui l'attendait. Après
s'être essayée dans le salon de Mme Merlin;
devant un auditoire, Mme Malibran monta
sur celte scène de Paris, redoutée des artistes
les plus consommés. C'était en 1827; elle
avait alors dix-neuf aus. Son début eut lieu
dans la grande salle de POpéra français où
l'on jouait Sëmiramide pour le bénéfice de
Galli. La jeune cantatriceapplaudie avec
transport dès qu'elle eut traversé le théâtre
d'un pas noble et gracieux, dès qu'elle eut fait
euteudre les premiers acceus de sa voix puis
sante, s'éleva des hauteurs nouvelles, et
prit un rang, d'un accord uuanimeparmi
les lalens de premiers ordres.
Elle fut immédiatement engagée comme
prima dona au Théâtre-Italien. Depuis lors,
sa vie d'artiste n'est qu'une suite de succès
non-interrompus, de triomphes toujourscrois-
sans. Elle a parcouru, comme uu triompha
teur, la France, l'Italie, l'Angleterre, une
partie de l'Allemagne.
Il y a huit mois, ayant fait rompre son