(3.)
FRANCE.
Paris, 25 octobre.
Le ministre de la marine a eu l'honneur
d'être reçu par le Roi des Belges.
- Mme la comtesse de Lipano a obtenu la
permission de passer l'hiver Paris.
-Voici, d'après le Bon-Sensquelques
nouveaux détails relatifs aux détenus évadés
de Doullens
Cinq d'entre eux ont été repris trois
lieues de Doullens sur la roule d'Abbeville;
en sortant de leur prison, les fugitifs se sont
présentés au nombre de dix chez le curé d'un
petit village un quart de lieue de la cita
delleet lui ont demandé un guide. Cet
ecclésiastique, dans la crainte qu'ils ne fussent
trahis, les engagea s'en passer et leur en
seigna leur chemin du mieux qu'il put; ils
gagnèrent donc seuls un grand village où ils
arrivèrent neuf heures. NJais là le bonheur
de se trouver libres les rendit tellement ex-
pansifs que la curiosité fut éveillée sur leur
compte et la singularité de leurs costumes,
leurs moustaches et le caractère prononcé de
leur physionomie les trahirent. Le maire de
la commune avait été déjà prévenu par la
gendarmerie et il se présenta escorté de la
garde nationale du lieu, pour les arrêter.
Avertis temps, ils se sauvèrent; mais ils
furent atteints au nombre de cinq dans les eu-
clos et prairies du village.
- On parlé d'une entrevue entre les em
pereurs d'Autriche et de Russie et le Roi de
Prusse, qui aurait lieu au commencement de
décembre dans une ville de Silésie. Il s'agirait
de prendre une détermination par rapport aux
affaires d'Espagne et de la Belgique, et ceci
expliqerail la présence du roi Léopold
Paris.
La situation de l'Espagne occupe spéciale
ment les cabinets. Toute l'Europe a les yeux
fixés sur Madrid; les correspondances d'am
bassades ne s'occupent que de ce vif et pres
sant intérêt.... La reconnaissance de don Carlos
sera, dit-on, définitivement adoptée. (La P.)
- Un bâtiment, arrivant d'Alexandrie, Tri
poli et Tunis, annonce que le prince de Join-
ville était attendu dans ce premier port, et
que deux vaisseaux égyptiens devaient aller
au-devant de la frégate qui l'amène.
- La Sentinelle en annonçant l'évasion
des treizes détenus politiques ajoute les cir
constances suivantes:
M. Reverchon a eu le malheur de se casser
la cuisse en courant celte descente. M. Caus-
sidière qui aurait pu se sauver, est resté pour
soigner ses compagnons d'infortune. MM.
Baune et Beaumont n'ont pas voulu fuir et
sont demeurés malgré toutes les sollicitations
qui leur ont été faites.
- Un courrier extraordinaire est arrivé
Bayonne le 19 5 heures du matin on ne
connaît pas officiellement le but de son voyage;
tnais on l'attribue de uouveaux événémens
qui auraient eu lieu Lisbonne. Le télégraphe
a joué aussitôt que le jour l'a permis. (Idem.)
- On écrit de Cordoue la date du 9
que depuis le départ des factieux la ville est
restée sans aucune autorité. Une junte, com
posée de six personnes, s'est hâtée de rétablir
les communications par le moyen des cour
riers. (Idem)
- Un journal annonce ce soirsur la foi
de correspondances particulières, que le gé
néral Alaix a battu complètement Gomez, dont
les troupes sont en pleine déroute. Celte nou
velle assez probable du reste, d'après l'ar
ticle de la Gazette de Madrid du 15, que
nous avons publé hier, mérite cependant con-
fiimation. [Journal des débats.)
- On écrit de Grenade 10 octobre.
Nous savons de bonne soui ce qu'une grande
quantité d'argent a été remise au général
A laix pour satisfaire la demande qu'il avait
faite. Ou dispose aussipour être envoyés
sa division, ceul vingt chevaux tous eu très-
bon état.
- On écrit de la frontière20 octobre.
Les carliste s'occupent avec activité de pré
parer leurs approvisionnemens d'hiver: des
avances de rations sont demandées aux villa
ges et vallées occupés par eux.
On assure que le général Peon a atteint la
faction de Sanz, qu'il l'a battue complètement
et qu'il lui a fait i3oo prisonnieis.
- Le Journal de Paris prétend que les
nouvelles du Portugal ont de l'importance,
en ce que toutes s'accordent présenter l'in
tervention anglaise comme imminente. Des
personnes que nous devons croire bien in
struites, dit ce journal, paraissent n'avoir
aucun doute cet égard.
- Le Sully dit le Garde Nalionnal de
Marseille a quitté Napels le i5. La fermeté
que montre le roi de Napels dans ces tristes
circonstances produit un excellent effet sur
son peuple.
Un de nos amis, qui arrive de Napels, nous
transmet des détails extrêmement curieux sur
la situatiou dans laquelle se trouve celle ville
depuis l'invasion du choléra. Dès que la moin
dre maladie se manifeste dans une maison
quelle que soit d'ailleurs la nature, le malade,
ses parens, les amis qui l'ont approché ses
meubles sont saisis et mis au lazaret de Nisita
un vitrier qui s'était laissé tomber d'une échelle
avait été transporté l'hôpital pour y être
panséles portes de l'établissement se sont
fermées sur lui, sous prétextequ'ifélailatteint
de la peste. Peste et choléra sont sinonimes
Napels.
- Le Progrès journal d'Arras donne les
détails suivans sur les évadés de Doullens
datés du ?3
Ceux des évadés qui n'ont pas été repris
dès le premier jour de leur fuite passent la
frontière. Les sous-officiers de cuirassiers de
la catégorie de Lunéville: Thomas, Stiller et
Caillé, ainsi que Chéry, ouvrier de la catégo
rie de Lyon conduits par un contrebandier,
après avoir traversé Lille entraient hier en
Belgique par Menio. En même temps. Décou
vreur, Tielement, Marignéel Crevât, les deux
premiers condamnés de juin et les deux au
tres condamnés d'avril, guidés par un paysao,
passaient la Lys entre Armentiéres et St-Ve-
naut. Si, au lieu d'avoir pris la roule d'Abbe
ville, Lagrange et ses quatre autres compa
gnons eussent pris celle de St-Pol ou celle
d'Arras, il seraient arrivés la frontière saus
aucun obstacle.
- On apprend de Durango (quartier-gé
néral de don Carlos), du 18, que depuis deux
jours un mouvement extraordinaire régnait
dans les environs. On voyait passer un grand
nombre de bataillons, avec de la grosse artil
lerie, des bombes ele., ce qui supposerait un
projet d'attaque sérieuse contre quelque point
fortifié. Pueute-la Reyna, Vittoria ou Bilbao.
Toutefois la destination de ces ttoupes eld'ar-,
tillerie est encore inconnue.
- On écrit de Paris, le 26 octobre
Hier le roi et la famille royale ont assisté
l'érection de l'obélisque du Luxor qui
parfaitement réussi. Le soir, le pyramidion et
la base de l'obélisque ont été illuminés, et de
nombreux spectateurs ont encoie circulé au
tour de ce monument. Ce matin la foule est
très-nombreuse autour du monument.
- On assure, dit l'Indicateur de Bour-
deaux du 23, que dans la soiiée d'hier M. de
Peyronnet est arrivé sou domaine de Mou-,
ferrant.
- Le bulletin officiel de Madrid, du i3,
publie la note suivante des personnes, qui,
la connaissance du ministère desaffaires étran
gères se sont expatriées, avec des passeports
sous des noms supposés et dont les biens
doivent être séquestrés. D. Antonio Alcala
Galiano. - Le duc d'Osuna. - le comte de
l orreno. - D. Ignacio Duran. - Le marquis
de Muaflores. - Le marquis de Sl-Féhce,
le duc de Rivas.
- On écrit de Béhobiele 20 au Phare
de Bayonne
Toute l'artillerie carliste de ce pays, avec
environ 200 charettes de projectiles, muni
tions, et autres effets est partie avant-hier
pour se rendre devant Bilbao. où l'on veut
effectuer une attaque sérieuse. Un colonel
d'artillerie français a offert dit-on don Carlos
de faire rendre ou de détruire cette ville sous
peu de jours, et c'est cette proposition qui a
donné lieu une convocation de généraux
qui doit avoir eu lieu aujourd'hui Durango.
- On mande de Grenade, la date du 1 2
Il a été découvert avant-hier une conspira-
lion dans la prison de cette ville parmi 70
ou 80 prisonniers faits Jaën leur plan était
de forcer les portes de la prisou d'obliger
tous les prisonniers às'enfuir, de désarmer les
sentinelles, assassinner le général et toutes les
autorités, piller la ville et rejoindre la faction.
Le conseil permanent a condamné êtte fu-