de paille récoltés cette année qui ne pou
vaient tarder de prendre feu si un jeune gar
çon n'avait temps aperçu la mèche et appelé
les gens de la maison qui. comme on le pense
bien, s'empressèrent d'écarter l'objet destruc
teur.
- Les petits télégraphes mobiles, qui ser
vent des opérations de bourse et qui com
muniquent de Paris Bruxelles, jouent tou
jours autour de nous. Tous les jours ou voit
de petits drapeaux blancs hissés sur le Monl-
Houy et des signaux eu répètent d'autres
qu'on voit sur les hauteurs du Cambrésis.
Les signes faits sur le Mont- Houy sont leur
tour imité spar un homme placé a la chajielle
de Sr-Druon de Sébouig, lequel correspond
avec un autre de Boussu en Belgique. Ou
assure que cette correspondance aérienne ap
partient M. Lefebvre-Meuret sénateur
belge. Echo de la Frontière.
FRANCE.
Paris, 5 novembre.
Strasbourg, 5o octobre i8â6, 8 heures du matin-
Le général commandant la 5e division militaire
M. le ministre de la guerre.
Ce matin, vers six heures, Louis Napoléon,
fils de la duchesse de Saint-Leu qui avait dans
Sa conjidence le colonel d'artillerie Vaudreya
parcouru les rues de Strasbourg avec une partie
dePour copie: L'administrateur des lignes
télégraphiquesAiïhonse For.
Le conseil des ministres s'est réuni chez le
roi. Le a de ce mois, dix heures du malin,
la malle de Strasbourg est arrivée. M. de
Franqueville, aide-de-camp du lieutenant-
général Voirol, commandant la 5e division
militaire, a apporté le rapport du général,
qui annonce la lru immédiate de tentative
criminelle.
Monsieur le ministre, ma dépêche télé
graphique de ce malin vous a fait connaître
laleuiaiivecoupabledu jeuue Louis-Napoléon
Bonaparte pour ébranler la fidélité des trou
pes de la garnison de Strasbourg, et comment
celte échaufiourée a échoué devant la noble
et courageuse couduite de nos soldats.
Ce jeune homme, accompagné de quel
ques aventuriers, parmi lesquels se trouvait
M. le commandait! Païquiu, en uniforme
d'officier-général,elconduit par M. Vaudrey,
colonel du 4° d'artillerie,qui, par ses manœu
vres coupables, s'était fait suivre par une
partie des sons-officiers et soldats de son régi
ment, s'est présenté chez les autorités pour
cherchera les entraîner, et, après avoir an été
le préfet, a fait cerner mou hôtel par des
canonniers.
Un piquet commandé par M. Parquin
s'est établi dans mou salon; mais des canon
niers fidèles et braves, éeoutaui ma voix et
guidés par les sentimens du devoir et de
1 honneur, m'out enlouié, et bientôt cheval
au milieu d'eux, sabre eu main, je me suis
rendu la citadelle, où j'avais fait levet le
pont-levis, et où j'étais certain de trouver un
régiment fidèle, le 6« de ligne, qui a fait
partie du camp de Compiègne, et dont les
braves, en se rappelant nos jeunes princes
m'ont accueilli aux cris de vive le roi! et ont
montré un enthousiasme qu'on ne rencontre
que sur les champs de bataille, en présence
de l'ennemi. Cet enthousiasme s'est commu
niqué comme un feu électrique parmi toute la
garnison: les canonniers du 4ei qu' avaient
un instant obéi aux ordres coupables de leur
colonell'ont également partagé.
«J'ai fait mou entrée eu ville la tête du
r6« de ligne, et me suis porté la préfecture;
mais déjà le préfet avait été debvié par des
officiers d'artillerie que j'avais envoyés chez
lui.
Pendant ce temps, Louis-Napoléon, avec
le colouel Vaudray et uue faible partie de ses
soldats encore égarés, s'est reudu au quartier
Finckmatt, occupé partie brave 4^®; là, il a
cherché les faite manquer leur serment,
mais vainement. Le lieuleuaut-colouel Ta-
landier, prévenu par mou aide-de camp, M.
le chef d'escadiou de Franqueville, avait pu
se rendre piécipitammeul Finckmatt, où il
ue lui a pas été difficile de faire comprendre
son régimeut (qu'on cherchait ébranler)
qu'on le trompait; le brave colouel Paillol et
tous ses officiers arrivèrent aussitôt Finck
matt. Dans une minute Louis-Napoléon
Bonaparte et les misérables qui avuieul pris
parti pour lui ont été arrêtés, et les décora-
tious dont ils étaient revêtus oui été arrachées
par les soldats du 46e.
Après les avoir fait conduire la prison
de la ville, escortés par le 4ô'»et avoir assuré
la sûreté de cet établissement, je me suis rendu
snr la place d'Armes; j'ai passé les troupes eu
revue, qui ont, en défilant aux cris de mille
fois répétés de vive le roi! montré aux en
nemis de nos institutions combien le roi et la
patrie pourraient compter sur leur fidélité et
leur dévouement.
D'apiès le dire du colonel Vaudrey
personne que lui et le jeune Louis Bonaparte
ne connaissaient leurs projets. La justice in
forme; toutes les mesures militaires sont piises,
et je puis répondre au gouvernement que nos
soldats ne se laisseront jamais ébiauler dans
leur fidélité, et qu'ils seront toujours digues
de la France et du roi Louis-Philippe.
- Le rapport de M. Choppiu d'Arnouville,
préfet Ou Bas- Rhiu confn me tous ces faiis
et ajoute que la population de Strasbourg a
témoigué uue indignation profonde Les au
teurs de la sédition essayaient en vain de la
provoquer pas uu babitaut ne s'est associé
euxet ne se trouve compromis a leur suite.
Les meneurs arrêtés sont au nombre de huit,
savoir
Le prince Napoléon Louis-Bonaparte
âgé de vingt huit ans, né Paris; Parquin
Denis-Charles), âge de quarante-neuf ans,
officier de la Légiou-d'Honaeurdomicilié
Paris le comte de Gricourt Raphaël)âgé
de viDgt-trois aDS, officier d'ordonnance de
Louis-Napoléon, né a Paris, logeant Stras
bourg hôtel de la Fleur Oe\Querelles
Henri-Richard Sigefroid âgé Ce vingt-
cinq ans officier d'ordonnance du même
prince Louis, né Neuviller Bas-Rhin
demeurant Strasbourg, rue de la Fontaine,
d° a4; yaudrey Claude-Nicolas), né
Dijonâgé de cinnquante-un anscolonel du
4e régiment d'artillerie, en garnison Stras
bourg, et y demeurant place S^Etienne;
Laity François-Armand-Rupert né
Lorient,âgé de vingt-quatre ans lienlenant
au bataillon de Pontonniersdomicilié
Strasbourg, rue du Paicliemin, n° 26; Bois
son Anioine-Marie-Augusiin né Pon-
tarlier (Doubs), maréchal-des logis la 8«
batterie du 4e régiment d'artillerie; Bro
Eléonore 1, âgée de 28 ans, attachée la
maison de la reine Hortense. La justice est
saisie, et informe activement.
- Nous lisons dans une feuille du 2 au matin:
Le prince Napoléon-Louis Bonapartefils
de l'ancien roi de Hollande, est né le 20 avril
1808. Il a reçu son éducation militaire au
camp de Thoun, dans le canton de Berne, que
la Suisse forme tous les ans pour l'instruction
des officiers du génie et de l'artillerie. En
1331 il prit avec son frère une paît active
l'insurrection des patriotes Italiens en Ro-
magne. Forcé d'abandonner l'Italie, il tra-
veisa la France avec sa mère, et, avant de
quitter Paris, il adressa une lettre Louis-
Philippe, dans laquelle il demandait servir
dans les rangs de l'armée française. Après
avoir fait un voyage en Angleterre, il revint
en Suisseau mois d'août i83t. Une dépu-
lation envoyée secrètement de Varsovie,
vint lui offrir un commandement dans l'armée
polonaise. La prise de Varsovie l'empêcha de
partir. Quelques temps apiès Louis Bona
parte publia une brochure intitulée: Consi
dérations politiques et militaires sur la
Suisse. A celte occasion, le gouvernement
helvetique lui accoida le litre honorifique de
citoyen de la lépublique suisse. Dans le mois
de juin i8J4i Louis Bonaparte fut nommé
capitaine d'artillerie au régiment de Berne, il
a publié, en 18 16, un ouvrage intitulé: Ma
nuel d artillerie pour la Suisse.
- Voici quelques nouveaux détails sur la
tentative d'insurrection qui a eu lieu a Stras-
bouig dimanche dernier; nous croyons pou
voir en garantir l'au 1 heu 1 ici té
Il païaît que le jeune prince Louis-Napo
léon Bonapaite était arrivé Strasbourg
depuis la veille, et qu'il avait trouve uu asile
dans la maison de la demoiselle B10.
Le malin de bonne heure le prince revêtit
son uniforme militaire. C'était uu babil de
drap vert, semblable celui que pot tait
l'empereur Napoléon culotte blaiicbe, bottes
l'écu^ère, petit chapeau; les plaques et le
grand cordon rouge sur l'habit. Le piince se