le trouva quasi expirant et aida le placer sur un matelas que l'on avait étendu par îerre. Penet déclara Vendenhemel qu'il avait reçu une blessure de Debaere étant de bout près de la cheminée, et la seconde en le terrassant» Le sang avait jailli sur le devant de la cheminée la hauteur de trois ou quatre pieds. Le médecin Vandermeersch et le chirur gien Petyt furent aussitôt appelés près de Penet, ils jugèrent ses blessnres tellement dangereuses, et son état tellement allarmant qu'ils n'osèreut lui administrer le moindre remède avant qu'il n'eut reçu les secours de la religion. D'après le rapport des médecins la blessure qui s'étendait de l'hypocondre droit vers la colonne vertébrale, dans la direction de bas et haut, a été sondée trois pouces de profondeur et pouvait l'être plus profondé ment encore. Les plus grands soins furent prodigués a Penet, et lui-même, d'après la déclaration des médecins, fit tout ce qu'on peut exiger d'un malade pour parvenir une prompte guéri- sou. Le dixhuitième jour il put se lever et se promener dans sa chambre l'aide d'un bâton. Du reste Penet n'a fait aucune dénoncia tion charge de Debaere; le ministère public, informé par la rumeur publique, a agi d'office. Traduit eu justice Debaere reconnut qu'il a porté plusieurs coups de couteau Penet le ii juillet dernier, mais il soutint qu'il a portés ces coups étant dans le cas de la légi time défensequ'ils étaient commandés par la nécessité actuelle de sa propre défense. Qu'a près qu'il cul tiré son couteau, qu'il l'eut ouvert, qu'il en eut menacé Penet, celui-ci s'est jeté sur lui, l'a terrassé, l'a maltraité avec le genoux au point de vouloir lui casser les côtes, de vouloir lui enfoncer la poitrine, en un mot de vouloir l'assassiner, et que sans l'aide de son couteau il ne serait point sorti vivant de la maison de Penet. Qu'il n'a porté les coups qu'étant lerrasé, lorsque Penet était genoux sur lui el le maltraitait, lojsqu'il voyait qu'il ne pouvait pas se débar rasser différemment de Penet. Debaere prélendit en outre que Penet a été le premier agresseur, que c'est un homme colère, emporté, dangereux, que plusieurs fois, et sans aucun motif, il a gravement maltraité des personnes paisibles, que der nièrement encore, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Courtrai, un mois de prison pour mauvais traitements exercés en plein jour sur un nommé Develter. En effet plusieurs témoins cités, la requête de De baere, vinrent plus ou moins corroborer par leurs attestations les imputations faites par Debaere contre Pecet. Mais d'autre part des témoins amenés par Penet, déclarèrent qu'un jour, il y a vingt ans decelaDebaere eut une difficulté au ca baret avec un nommé Masscbelien au sujet d'une partie de jeu de boules, qu'il s'emporta au point qu'il prit son pistolet et lira sur Masschelein, que le plomb alla frapper la muraille de la chambre. Une autre jour De baere eut une difficulté avec un nommé Bon- naert encore au jeu de boule, il ménaça aussi Bonnaert de lui brûler la cervelles'il bou geait d'une semelle. Cette fois il ne tira point son pistolet, mail il mit la main dans la poi trine feignant d'y teoir un pistolet. Debaere a déclaré au tribunal qu'il tenait sa boîte lancettes, et uniquement dans l'intention d'intimider celui avec lequel il avait des difficultés. Penet de son coté soutient qu'après avoir menacé de jetter Debaere sur la rue, il est allé de l'autre coté de la chambre, qui est très spacieuse, près de la cheminée, que De baere l'y a suivi, et lui a porté, là, le premier coup par den ière dans la cuisse, que se sentant blessé, il s'est reloruué pour désarmer Debaere et qu'en le terrassant il a reçu le second coup dans la poitrine; que du reste il n'a poiut frappé ni maltraité Debaere. Un incident a égayé un instant l'auditoire, Me Beke, avocat de Penet, prétendit qu'il eut été impossible Debaere, étant couché terre, avec Penet genoux sur lui, de porter avec la même main un coup de couteau Penet par derrière et pardevant, et pria M. le président d'en faire faire l'expérience. Aussitôt Debaere de se coucher tout de son long devant le bureau, choississant lui même sa position et disant Penet: mettez vous a genoux sur moi de telle manière, Penet le fit; Debaere essaya de porter les coups, mais il ne put atteindre la blessure dans la poitrine; voyant, qu'il s'était trompé, il changea de position, fit passer Penet de l'autre coté, el de celle manière il put atteindre beaucoup plus facilement la blessure par devant el en même temps celle donnée par derrière. Quant la déposition de la femme Penet et de la servante, les seules qui se trouvaient dans la maison avec les combattans, lorsque les coups ont été portés, l'on ne peut rien en conclure de positif. La déposition qu'elles ont faite devant le procureur du roi, le lendement de l'événement, n'est pas en tous points conforme celle qu'elles ont donnée devant le juge d'instruc tion et ces dépositions différent encore de de celle qu'elles firent devant le tribunal. Tantôt elles<*>ul vu porter les deux coups, tantôt elles n'ont vu donner qu'un des deux coups. Tantôt Penet était encore debout lorsqu'il renvait les coups, tantôt il était tout- à-fait penché sur Debaere qui était déjà moitié terrassé. Delà incertitude et obscurité pour le ministère public qui a déclaré très-in génument au tribunal qu'il n'y voyait que du leu, (d'autres y voyaient des blessures graves1, raison pour laquelle il appella sou aide le principe de justice: dans ie doute, abstiens toi. El pariant de là il s'abstint de prendre des conclusions quelconques. Nous pouvons assurer, sans craindre d'être démenti, qu; personne dans tout l'auditoire el dans tout i. tribunal, autre que M. le substitut, n'a doutt un instant que Penet ait reçu le at juillet deux blessures graves, et qne le prévenu Debaere ne soit l'auteur de ses blessures. Debaere lui-même ne le révoqué pas en doute mais ce qui pourrait paraître douteux, c'est de savoir, si ces blessures ont été faites dans la nécessité actuelle de sa propre défense. Or, c'est au prévenu établir, prouver l'état de légitime défense dans lequel il prétend avoir agi, et il faut dire que Debaere n'y a point coraplettemeut réussi, puisque le tribu nal l'a condamné un mois de prison, seize francs d'amende, deux cents francs de dom- magee intérêts envers la partie civile et aui frais. Debaere interjelté appel de la rigueur avec laquelle le tribunal a sévi contre lui, Penet appelle de la modération du tribunal a lui accorder des dommages intérêts moindres que ne som les frais de sa maladie, nous, sommes curieux de voir comment le ministèrer public envisagera le sentence du premier, juge. Bruxelles26 novembre. Il y a eu la cour un dîner de Gocouverts, où assistaient L. A. S. les princes de Saxe- Cobourg, plusieurs ministres étrangers, et des membres du sénat et de la chambre de! représentans. - Le ministre de l'intérieur fait connaître que l'ouverture de la section du chemin dr ter de Malines Termonde est fixé au lundi a janvier prochain. Les prix des places et le! heures de dépat t seront ultérieurement an noncés. - Dans un moment où tant de plaintes s'é lèvent sur le haut prix de la houille, autan', dans l'intérêt de l'industrie que des classe! pauvres, une mesure analogue celle qui vient d'être prise Brugesserait digne dr nos magistrats pour la capitale. Parmi le; réclamations que l'élévation de nos droits d'octroi ont soulevées daus ces dernières an nées, il y en a peu d'aussi fondées que celle! qui sont relatives aux droits d'entrée sut le charbon; il n'y en a pas que les circonstan ces aient mieux justifiées. Le houille paie l'entrée Bruxelles 5o centimes par hectoli tre. Le poids de l'hectolitre varie 80 et 90 kilogrammes; la taxe est donc d'environ 6 fr. par 1000 kilog, qui, tous frais de trans port compris el rendus aux portes de la ville, ne valent pas même aujourd'hui plus de is fr. en commune, prix d'achat. Sur cette base, l'octroi est de 4° P# c"' mais cette proportion devient énorme, lors que le droit s'applique au charbon de lerrt que les industriels employenl pour leurs ma chines vapeur, ou que les gens peu aises consomment pour leur usage domestique, l'époque où le tarif actuellement existant t' institué, celle sorte de charbou, qui est t-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1836 | | pagina 2