VILLE D YPRES.
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OUVERTURE DES PORTES
DE LA VILLE.
Du 1 au 3i mars5 heures
FERMETURE DES PORTES
DE LA VILLE.
Du I au 3i mars8 heures
FERM. DÉFINITIVE DES PORTES
DE LA VILLE.
Du 1 au Zi marsd 10 heures
BELGIQUE»
Ypres, 16 mars.
Liste de MM. les Jurés, pour la deu
xième série du premier trimestre des
assises, pour l'arrondissement d'Ypres.
MM. FonteyneCharlesmajor pen
sionné, Ypres; DonnyThéodore,
échevin, Ypres; Pandaele Jacques,
avocat, Ypres PandenbergheJacques-
Eugène, brasseui,à Renioghe; Uesbonney,
Jean-Baptiste membre du conseil,
Walou Masse/ierPierre, replier,
Waiou; Dejorchebrasseur, Passchen-
daele.
Jeudi, 14, a ru lieu, de la manière
accoutumée, au son du carillon et de la
grosse cloche, la distribution de prix an
nuels aux élèves de l'école dominicale, dite
Loye.» - Un nombreux auditoire, composé
de fonctionnaire publics, d'ecclésiastiques,
etc., y assistait. L'intéressante musique de
l'école des Orphelins embellissait cette
cérémonie scolaire, d'ailleurs si éminemment
utileet si propre répandre une noble
émulation parmi les élèves de la a Loye.
Les discussions, les débals, continuent
aux séances de la chambre des représentai.
Au commencement de la séance du 11, et
sur une moliou de M, Lebeau, vainement
combattue par MM. Dumortier 11 Pollénus,
la chambre a décidé, la majorité de 4°
membres environ contre 3o, que dorénavant
les séances commenceraient 10 heures du
matin.
La séance du 11 a failli devenir orageuse.
L'honorable doyen d'âgeM. Pirson se
laissant entraîner, malgré se vieillesse,
toute la chaleur de son patriotisme et de
son dévouement, et apostrophant les mânes
des combattans morts dans les glorieuses
journées de i83o, a émis cette crainte,
prophétique, peut-être, qu'au lieu d'avoir
une longue lignée, le prince Léopold ne
fût le premier et dernier roi de Belgique!!...
A ces parolesun violent tumulte s'est
élevé. Les ministres ont demandé le rappel
l'ordre de l'honorable M. Pirson. Mon
sieur Gendebien a pris la parole. Il s'est
résumé en ces mots, d'ailleurs si significatifs,
qu'au fond les paroles de M. Pirson
n'étaient que la paraphrase de la pré-
diction faite, eu 1831 par M Lebeau
(i) lui-même; savoir Qu'il dé~
fierait un prince quel qu'il fûtde
régner six mois en Belgique, sans le
Luxembourg!!...
L'honorable Pirsonenfin, s'est exprimé
en ces termes Je ne veux pas de
l'absolution que vous voulez me donner!...
Si j'ai eu tort, qu'on me rappelle l'ordre!
J'ai été menacé d'un rappel l'ordre, aux
états généraux. A quelle occasion? C'est
quand j'ai dit, la tribune, que, si le roi
Guillaume ne changeait pas de système
l'égard de la Belgique, la première oc
casion, elle se soulèverait, et qu'il la
perdrait!!... Mon discours est imprimé dans
le Moniteur du temps. On a provoqué
mou rappel l'ordre, et, après une heure
de discussion, il n'a pas eu lieu. Mon-
(i) On sait que le même M. Lebeau prophétisa aussi,
daus le tempsque nous aurions le Luxembourget
que nous ne paierions point la dette!! -▼ Et voilà, ce
pendantl'un des doctrinaires qui poussent, de toutes
leurs forcesau morcellementau vasselage du Pays
la paix tout prix et quand même!!!
&msw& M. "ssmms.
Ypre, un lustre est déjà descendu sur ma tçte
Depuis que de tes tours j'ai salué le faite
Pour la première fois
Depuis que, de tes murs ayant franchi l'enceinte,
Je vins te demander l'hospitalité sainte,
Et place sous tes toits!
Par les vents et les flots ma barque ballotlée.
Sur tes rivages futen ce temps-là, jetée
A travers mille écueils!
Dès que j'eus déposé mes errantes sandales,
Et que mon pied posa sur tes poudreuses dalles.
J'eus tes touchants accueils!
Pendant cinq ans que j'ai demeuré sur leur terre,
Tes enfants m'ont reçu comme on reçoit un frère
Qui revient d'un long cours.
Ypres, merci! merci des belles destinées
Que tu tissas pour moi durant ces cinq années,
Qui me semblent cinq jours!
Dans ton sein j'ai trouvé l'affable courtoisie;
Elle y semble avoir pris lç droit de bourgeoisie
Elle aime ton foyer.
Puis, j'ai vu l'amitié, divinité furtive,
Qui, pour moi, jusqu'alors, fut l'ombre fugitive s
Elle vint me choyer!.,.
La Poésie aussi, sur le bout de ses ailes,
De son feu m'apporta de célestes parcelles,
Eblouissantes d'or!
Mon âme alors s'emplit d'une clarté divine,
Je lus Hugo, Vigny, Béranger, Lamartine,
Et je pris mon essor I
J'étudiai longtemps mes sublimes émules;
Ensuite j'écrivis mes premiers opuscules.
J'entendis des bravos,
Les mots approbateurs de tes hommes d'élite;
Car ils applaudissaient une ombre de mérite,
En mes naissants travaux»
Je progressai•- Je vis l'envie, au regard louche,
Monstre impur qui flétrit tout ce que sa main touche
Je narguai ses clameurs!
Puis, j'entendis trois sots, trio crasseux, servile,
Clabauder contre moi! Plèbe jalouse et vile,
Que me font ses rumeurs?...
La persécution, un jour, viendra sans doute!.....
Je pars je la verrai, peut-être, sur ma route
Jeter de ses noirceurs....
Sur la terre d'exilRousseau perdit la vie
Béranger fit des vers Sainte-Pélagie
Contre ses oppresseurs!.
Sous la main du malheur je dus courber ma tête!
Dieu le veut-il encor Sa volonté soit faite -•
Quel que soit mon destin,
Ypres, je garderai la douce souvenance
De tes bous procédés ei de ta bienveillance!
Adieu!,... Je pars demain!!!
Ypres, 16 mars 1839,
LANCLOU,
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