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VILLE DTPRES.
MERCREDI, 17 AVRIL, 1809.
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BELGIQUE.
THEATRE.
(N° «47.)
L'abonnement ce jocrxal est, pour les villes et
arrondissemens de Courtrai et d'Yprès, de fr. 4 p»1'
trimestre, et de fr. 5 pour toute la Belgique, franc
de port par la poste.
Prix des Insertions en Petit-Romain, 17 et. par
ligne; et toutes celles au-dessous de 6 lignes, se paient
un franc.
OUVERTURE DES PORTES
pe la ville.
Du 1 au 3o avril, 1 p. heures.
FERMETURE DES PORTES
de la ville.
Ou i au 3o avril, 8 heures.
ferm. définitive des portes
de la ville,
Du l au 3o avril10 heures.
Ypres, 17 avril.
^3" La chambre des mises en accusation
de ta cour d'appel de Bruxelles, dans sa
séance du 10 avril courant, vient de ren
voyer M. Adolphe Bartels devant les assises
de la province de Brabani, séant Bruxelles.
Les débats de ce procès, les révélations,
les incidens qu'il ne peut manquer de soulever,
sont de nature piquer vivement la curiosité
publique.... Du reste, c'est là, notre avis,
un de ces procès de presse que le gou
vernement, mieux au courant de l'opinion
publique, et, surtout, de ce qui se passe,
eût très-prudemmeut fait de ne point mettre
en avant.... Car, au bout de tout cela,
nous prévoyons un nécessaire, un imman
quable acquittement.... Nous verrons bien!...
Bruxelles 15 avril.
Trois déserteurs hollandais soDt arrivés
Bruxelles, venant de Nimègue, tous trois
sont tambours deux appartiennent la
i8« afdeeling et l'autre la ae. Ils seront
dirigés sur Ypres pour être incorporés dans
la légioo étrangère.
M. Auguste Haessebroucq d'Ardoye
(Flandre occidentale), élève l'université
de Gaod, et M. Hanoné, élève l'université
libre de Bruxelles, et élève interne l'hô
pital Saint-Jean, viennent de subir leur
examen de docteurs en médecine avec la
plus grande distinction.
Le 8 de ce mois, Mme Crahay, ac
coucheuse-jurée Herstaly a délivré la
femme de Herman Jourdan, de la même
commune, de trois enfans jumeaux, qui
ont reçu les noms de Léopold-Philippe-
Louis.
On écrit de Courtrai, ir avril
L'arrivée de M. de Keyserpeintre
d'histoire, Anvers, notre compatriote, a
été l'occasion d'une véritable ovation. Le
bourgmestre, M. Béthunelui a offert le
logement. La société de musique lui a donné
une sérénade. Les principaux artistes lui
ont donné aujourd'hui un banquet.
Enfin, dimanche passé, i4, les artistes
dramatiques sous la direction de M. Delacroix,
ont clôturé, définitivement et sans remise,
leurs représentations en cette ville. La troupe,
éventuellement réunie, se sépare, et chaque
sociétaire, vu la dissolution du pacte, s'en va,
qui par-ci, qui par-là, et ainsi de suite....
Du reste, ce sont là de ces mutations, de ces
migrations qui se renouvellent partout et
chaque année théâtrale.
On a donné, pour la clôture, Angèloou
le Tyran de Padoue, drame en 4 actes, par
Victor Hugo et Le Manteauou le Rêve
du Mari, comédie-vaudeville en un acte.
En général, ces deux pièces ont bien marché.
Au fond, la petite pièce, pour nous servir
du mot technique, n'est qu'une agréable,
une spirituelle bluette.... mystificative. Elle
est en vers, ou, si l'on veut, riraée. Ici,
nous ferons remarquer que ces MM. et Dames
disent moins bien les vers que la prose. A
grand' peine est-ce si la nuance poétique
ou, plutôtrhythiniques'aperçoitse laisse
saisir.... Certes, on ne doit point débiter les
vers avec l'emphase d'un magister, d'uu régent
de rhétorique; mais encore ne faut-il pas les
bredouiller absolument comme de la prose....
Deux écueils sont là Ni trop, ni trop
peu.... Quand on n'évite Charybde, que
pour aller sombrer dans Scyllaeh bien
on dit mal les vers.... Et voilà!...
Revenons Angélo.
Ce drame de Victor Hugo, quelque haut
placé que soit le nom du poète, est jugé, et
irrévocablement jugé!... C'est encore, là, une
de ces conceptions excentriques, manquées,
de la dramaturgie moderne!... En un mot,
c'est le sempiternel refrain des coupesdes
poignards, des Barbe-Bleue du mélodrame de la
Porte Saint-Martin
Le rôle du tyran de Padoue. et, nous
lui rendons cette justicela faute n'en est
{tas luin'est pas un de ceux dans
esquels brille le plus M. Delacroixd'ailleurs
comédien du premier ordre.,.. Sans doute, il
est atrocement froid.... mais il y a du froid
là.... et voilà précisément ce qui glace et tue
En outre, on doit avoir fait subir des coupures
Angélodont l'acte IV, Ressuscitéearrive
Dieu sait comme, et, c'est le mot, escamote
la péripétie, ou dénouement. Déjà, lors
de l'avant-dernière représentation, on avait
rais Kean sur le lit de Procuste, et on lui
avait amputé tout le V" et dernier acte;
rien que cela c'est-à-dire, le dénouement
tout entier!!,..
Enfin M""' Bénard-Tisbéet Pougin-
Catarina Bragadiui, ont fort bien joué, la
première surtout. Mm" Pouginqui a
beaucoup d'âme et de sentiment, doit soigner
son débit. Elle parle et trop bas, et trop vite.
M. Théodore-RodoNo, a qui, lui, on serait
en droit de reprocher le défaut contraire, a
mis, cette fois, moins d'apprêt, moins de lenteur
dans sa prononciation, plus d'entrain, plus de
chaleur dans son jeu.... Couragecourage 1
M. Théodorel jouez toujours ainsi, et d'ho
norables succès vous attendent
Nous avions compté ne plus revenir sur le
compte rendu du Théâtre. Grand nombre
d'abonnés et de lecteurs nous ayant manifesté
le désir que nous rendissions compte de la
clôture, nous avons cru devoir accéder leur
vœu, et remplir leur attente.
On nous annonce, pour dans les premiers
jours de mai, l'arrivée de la plupart des
artistes du théâtre de Bruges, que nous
connaissons déjà, réunis en société. Très-
probablement, ils joueront l'opéra, la comédie
et le vaudeville. L. D. "W.