POÉSIE. MAI.
3
M. L. N. nous prie de faire connaître
que M. le baron Adolphe de Coyel, gen
tilhomme de la chambre de S. M. le roi
de Suede, qui avait sousciil pour un exem
plaire la publication des poésies sous le
titre Amertumes et Consolationsa
révoqué sa souscription.
FRANCE.
la plus grande abnégation de la part du
clergé, c'ef-i-dire, son abslension en tout
ce qui touche la vie politique et le temporel
Nous avons annoncé, dans l'anté
pénultième numéro, la publication prochaine,
par souscription ouverte, de Poésies par
M. Roullou Français, sergent-major au
8« de ligne. Nous sommes informés
que d'officieux amateurs, ou, plutôt, cen-
serusnous imputent reproche, ce
sujet, d'avoir passé sous silençe, n'eût-ce
été même qu'une simple meutioD, qu'un seul
souvenir de rappel, le talent poétique d'uu
autresous-officier,compatriote de l'auteur de
ces Poésies: - le sergent Auguste Lanclou,
que nous avons tous conuu ici Yphes,
et avec qui, personnellement, nous étions
îiésjd'amitié et de sympathie!... Ce reproche,
si, toutefois, c'en est un, n'est point
fondé. D'aboid, personne, ni mieux, ni
plus souveut que nous, n'a rendu, hautement
et publiquement, justice au beau talent de
M. A. Lanclou. Ensuite, n'avons-nous
pas écrit, en toutes lettres, au numéro du
Propagateur dont il s'agit a Nous
rendrons compte de cet opuscule? les
Poésies de M. Rculleau. Or, qu'est-ce
dire, sinon que nous attendons i'œuvre,
pour parler, pertinemment, de l'ouvrier, de
l'auteur?... D'ailleurs, la concurrence, et,
partant, le parallèle avec M. A. Lanclou,
n'est pas peu de chose etcertesc'eût
été rendre plus qu'un mauvais office, M.
Roulleau de soulever par anticipation
une telle question Quoi qu'il en soit,
que les «officieux censeurs» se tranquillisent
l'occasion, nous ne la leur escamoterons
pas, par la raison, toute simple qu'il est
de notre devoir de journalistes, de critiques,
de mettre, propos de productions litté
raires, MM. Lanclou et Roulleau litté
rairement en présence. Qu'en dites-vous,
MM., et faisons-nous bien de temporiser....
sans être, pour cela, des Fabius Cunc
tator?... Et puis, tout vient point,
qui peut attendre....» Et voilà!... Donc,
prenez patience, s'il vous plaît, nos maîtres....
et au revoir!... L. D. W.
Bruxelles, 4 mai.
Nous apprenons que MM. Dujardin
Douny, van Caillie, commissaires belges et
M. Depoucq, secrétaire, se préparent
retourner incessamment Utrechl. Selon
toute apparence, les travaux de la com
mission reprendront leurs cours vers la fia
de la semaine prochaine. On ne désigne
point de remplaçant pour M. Liedts.
Beaucoup d'intéressés la liquidation
souffrent des ajournemens successifs, vo
lontaires ou forcés, qui entravent la marche
des négociations complémentaires du traité
de paix. M. Mercier, nouveau ministre des
finances, ne peut oublier que là est la plus
belle partie de la tâche qu'il a acceptée.
Nous nous sommes trop hâtés d'an
noncer l'entier* révocation de l'airèté qui
a réduit les appointemens des officiers de la
réserve. La nouvelle mesure qui vient d'être
prise, n'a d'autre objet que de fixer la solde
des officiels de la réserve qui n'ont pas
eu d'avancement depuis le 6 septembre r 83 r
c'est-à-dire depuis la première réduction
de solde opérée par M. Ch. de Brouckère.
Ainsi les officiers de la réserve nommés
avant celte époque aux grades qu'ils occupent
encore, touchent la solde suivante Colonel,
7,100; lieutenant-colonel, 5,3oo; major,
3,6oo; capitaine, a,800. (1) Observ
On sait qu'une expositiop d'art doit
avoir lieu Bruges, le i5 juin prochain.
La direction rappelle, ce sujet, aux artistes
belges et étrangers que les ouvrages doivent
être adressés l'académie, francs de port,
avant le 5 du même mois.
La chambre des représentans a voté,
le 4, par 60 voix contre 3, le projet de
loi relatif l'amnistie. Les opposans sont
MM. Desmet, B. Dubps et "Vandenbosch.
Elle s'est ensuite occupée de la loi sur la
compétence civile.
Nous apprenons que plusieurs arrêtés
viennent d'être soumis le signature du
Roi, l'un de ces arrêtés met la pension
M. Soudain de Niederwerlh, administrateur
des prisons et des bureaux de bienfaisance
au miuistére de la justice. Un autre nomme
M. Duguiolle,secrétaire général du ministère
de l'intérieur, la place d'administrateur
des cultes et des bureaux de bienfaisance,
etenfiu uu troisième porteque l'administration
des prisons sera jointe celle de la sûreté
publique dirigée par M. Hody.
On écrit de Paris, 3 mai
La proposition de l'honorable M. Remilly,
relative aux fonctionnaires publics, a été
examinée hier par les bureaux de la chambre.
Celle proposition a donné lieu une dis
cussion vive et animée; personne ou presque
personne ne s'est prononcé en faveur de
la proposition (elle que M. Remilly l'a
formulée. M. Thiers blâme positivement
l'exclusion des fonctionnaires comme une
idée absurde; en admettant l'élargissement
du cercle des incompatibilités, il s'est pro-
Doncé pour l'ajournement de cette propo
sition la session prochaine.
On lit dans le Moniteur parisien
Une tentative d'insurrection carliste vient
d'avoir lieu sur plusieurs points des pro
vinces du Nord de l'Espagne. Celte dé
monstration était prévue depuis quelque
temps, et le gouvernement français prévenu
de la part que devaient y prendre plusieurs
Espagnols réfugiés sur notre territoire, avait
pris des mesures pour les empêcher de se
rendre dans les provinces.
L'insurrection, qui n'a pour moteurs que
des officiers carlistes sans ressources et des
moines irrités de la perte de leurs privilèges,
ne trouve aucune sympathie dans les masses.
Les populations se joignent même tout
entières aux troupes pour poursuivre les re
belles. Ceux-ci manquent d'argent, d'armes
(1) Noui y reviendrons au numéro prochain.
et de munitions, et tout fait présumer que,
réduits leurs propres forces, ils ne tar
deront pas abandonner leur entreprise
désespérée.
Paris4 mai.
Un temps magnifique a favorisé la cé
lébration de la fête du roi. Dès le matio,
la population s'est portée aux Tuileries,
sur la place de |a Concorde embellie de
ses deux nouvelles fontaines, et aux Champs-
Elyées où étaient des orchestres de danse,
des mâts de cocagneetc. La foule se
portait surtout au Gtand-Carré, pour y
jouir du spectacle des pantomimes militaires.
Les mêmes réjouissancss avaient également
lieu la barrière du Trône. La statue de
la Liberté posée depuis deux jours sur la
colonne de Juillet, rassemblait autour d'elle
les nombreux promeneurs et les amis de
l'art et de la gloire nationale. Un sentiment
de joie et de sécurité profonde se manifestait
de toutes parts.
A quatre heures S. M. a reçu le corps
diplomatique.
Les illuminations et les feux d'artifice
ont clos les réjouissances de celte belle
journée.
Des distributions de secours domicile
odi été faites dans les douze arroudissemens
par les soins de l'autorité municipale.
MM. Laffitle et Arago, désignés par
le sort pour faire partie de la députation
chargée de se rendre auptès du roi, l'oc
casion de sa fête, u'out pas cru devoir se
rendre au château.
Ce u'est point de la petite vérole
qu'a été affecté M. le comte de Paris, et
qu'est affectée M"°« la duchesse d'Orléans;
c'est de la rougeole.
On écrit de Bayonne, 39 avril
Il règne une grande fermentation dans
la Navarre et les provinces basques. Le
feu de l'insurrection qui depuis quelque
temps semblaient être éleint, parait vouloir
tout d'uu coup se rallumer. L'aspect des
provinces est menaçant. Un grand nombre
de troupes christines ont été réunies et
concentrées brusquement Irun. Il est
difficile de dire ce qui pourrait arriver d'uu
moment l'autre.
Voici venir le temps d'errer l'aventure,
Au soleil printanie, par les septiers des champs,
Pour s'épanouir l'âme la verte nature,
Et recueillir les sons que la terre murmure,
Et les traduire dans nos chants.
Voici venir le temps où refleurit la rose,
Où le ciel se revêt de son beau manteau bleu
Où rayonnepartout où notre qeil se repose
Où l'on entend biuire, eu fond de toute chose,
Le nom magnifique de Dieu!
Partout, dans la vallée, au haut de la montagne,
Dans la plaine, où se tord, comme un ruban d'argent,
Le ruisseau qui serpente travers 1a campagne
Mai réyeille sou orgueet l'écho l'accompagne j
Et nous, écoutons son beau chant!