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VILLE D'YPRES.
(N<> aSôg.)
MERCREDI, i3 MAI, i84o.
XXIIIme Année^
EïSSOt®E.
B E L G I O G E. juin au 5 juillet1792et traduit du flamand, Voici l'extrait, pr traduction, des Annales
1:1
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TILLE D ll'REES.
y On apprit, le même jour (18), que la manuscrites d'Ypresouvrage flamand de
1 mai. ville d'Ypres et les environs, bien qu'il n'y notre respectable archiviste, contemporain et
Nous nous empressons de publiereût pas de siègedétail rendue sic aux témoin oculaire de ce qu'il rapporte. Qu'on
au Feuilleton de ce numéro, une nouvelle Français,» nous crûmes voir, dans ce passage, le mette en regard des quelques lignes du
communication de M. J.-J. L., notre infatigable une assertion au moins hasardée. Nous en chroniqueur courtraisien et il sera facile de
et savant archiviste. Nul doute que cet article, référâmes a celui qui, mieux que qui ce soit, se convaincre que la ville d'Ypres et les
et les suivans qu'il a bien voulu nous pro- pouvait nous fournir des renseignemens précis, environs ne se sont pas rendus aux Français,
mettre, n'intéressent, au plus haut point, le et, au besoin, redresser, sinon l'erreur mani- toute reddition supposant une défense pré-
Public yprois en particulier, et, en général, tous feste du moins la version tronquée du alable. Dépourvue de garnison la ville
ceux qui s'occupent de notre histoire nationale, chroniqueur de la quinzaine dont il sagit surprise, a dûde toute nécessité, laisser le
A ce propos, ayant In, dans le numéro du &I. J.-J. L. passage libre aux troupes françaises. Elle ne
6 maides Petites Affiches de CourlraiNous avons vuavec plaisirque nos s'est donc point rendueet celles-ci n'y ont
dans un Récit des événemensetc.du 17 prévisions étaient justes. même pas maintenu garnison.
FEUILLETON du PROPAGATEUR. l'ancienneté de celte ville jadis si popu- de cette anomalie, Schrieckius et Marchantius
leuse et si florissante par l'industrie de ses disent quedans les décrétâtes du pape
habitants il dit, sous tannée 880, qu Ouden- Honorius IX, cette ville est nommée Ypretum,
bourg, RodenbourgOostbourg, Thourouldénomination quiselon Sandéruslui est
Fumes le monastère de Brouckbourg venue des arbres que les habitants appellent
BoulogneHékelsbéke, fVormhoutGroene- iepen, les Hollandais, ypen [ou iepen), et
berg [Berg-Saint-IVinoc), fVaten, Cassel, les Français, ypréauxet qui, dans tous
Bailleul, Steenvoorde, Poperinge (1), Y près les temps, croissent, en grand nombre,
II. et autres villes, furent détruites par les dans ses environs et 20 que le premier de
L'origine de la ville d'Ypres se perd Normands. On peut donc conclure, de celle ces auteurs ajoute que cette ville a aussi
dans la nuit des temps. Buzelind'après assertion, que, vers la fin du neuvième été nommée Uppre, ce qui, dit-il, eu égard
Goropius Bécanus, croit qu'on peut la fixer siècleYpres était déjà une ville. Nous sa position, veut dire qu elle est bdtie sur
avant le temps de Clotaire II (1), roi des ajouterons ici que, sur ce point intéressant, une éminence. Il y a des historiens qui
Francsqui régna en Neuslriede 584 aussi bien que sur les accroissements et pensent que la ville a reçu son nom de
628. L'infatigable Sandérus, dont la Flandria les dévastations de cette cité, il se trouve, la petite rivière /'Ypreleed (1), tandis que
illustrata est un monument éternel de ses dans nos précieuses archives localesdes d'autres prétendent, sans doute avec moins
doctes investigations, est d'opinion qu Ypres, notions anciennes qui sont en harmonie de probabilité, que la ville a donné le
ville, bourgouchdleau, existait déjà, lorsque avec opinion des auteurs que nous avons sien la rivière qui la traverseet qui,
saint Victrice, Capôtre de la Morinieprêcha invoqués. étant navigable dans les temps où Ypres
Tévangile dans le voisinage de CominesQuant l'origine et a l'étymologie de était l'apogée de sa splendeur, contribuait
où, en 484, il remporta la palme du martyre. son nom, Ypres, qui, chez les auteurs puissamment étendre ses relations corn—
Meyérus (2) vient l'appui, pour constater latins flamands et hollandais, est ortho- merciales.
(1) Thierry, Note pour la a" édit. de ses Lettres sur graphié de différentes manières, nous ferons Poilà ce que nous avons cru devoir dire,
TBistoin de France. Ce savant veut qu'on écrive chlother, remarquer i° quequoi qu'il en soit avant de passer aux faits historiques que
la terminaison airedit-il, étant germanique. Zz27 t.-
Nous savons, de bonne source, que M. Fidèle (1; L'orthographe usuelle est PoperingheP operingue, Il publier.
Delcroix s'occupe, en ce moment, de la traduction fran- cause de la prononciation française. Mais, puisque le
çaise des Annales de Meyérus ce sera rendre uu service g, outre ses trois sons ordinaires, dur, mouillé et doux, (1) Ou, mieux, peut-être, Ypcrleed, en français Yperlée.
bien important l'histoire. J-J. L. comme dans gagnage, a d'autres prononciations acciden- Yperletetc. car, quoi que puisse mettre en avant le
D'autres savants annalistes et philologues ortho- telles, telles que la dure, dans Gesmer, et celle de dji, savant et compétent auteur de cet article, Ypre en
graphient Klother, comme ils écrivent Klodowigpour dans gin (eau-de-vie de grain, en anglais), pourquoi cette flamand, ne dérive point normalement de' Ypenou
C lorisetc. Toutefois, nous ferons observer, en consonne ne conserverait-elle pas son inflexion dure, Iepen. Puis, pre, pour per, n'est guère une désinence
passant, que la terminaison aire n'est pas essentiellement même avant e et (y), dans les mots provenants des flamande. Nous estimons donc queconformément
germanique. Elle indique souvent, en français, une langues où y est toujours guttural, ou dur, comme en l'étymologie et l'usage le plus général, Yperen doit
lacine latine ou grecque. flamand? avoir la préférence sur Ypre. L. D. W.