nieraient une mère poursuivant le ravisseur de
sa fille. C'était vraiment admirable!.... La cause
paraissait douteuse, et la victime du larcin
faisait des efforts sublimes pour convaincre le
tribunal; pour armer le ministère public, ce
qui n'est presque jamais nécessaire; pour ébranler
même la conviction du défenseur, ce qui n'est
pas possible, vu que les avocats ont nécessai
rement la certitude de l'innocence de leurs
clients. Le corps du délit fut exhibé. Le drap
fut détaché et levé; et des paniers où ils étaient
blottis, les lapins s'élancèrent sur le parquet et
s'y livrènent a leurs joyeux ébats. La gravité
des juges n'a pu les empêcher de se lever de leurs
sièges pour voir, par-dessus le bureau, ces petites
bêtes mignonnes, reconnaître leur taille, examiner
la couleur de leurs robes et s'assurer si tout
cela était bien conforme aux déclarations des
témoins. En vérité un lapin domestique est si
doux, si égrillard, si sensible aux caresses, qu'on
est bien forcé de l'aimer; et puis ses chairs
ne sont pas dédaignées par tout le monde, sa
peau est employée, et la femelle est d'une
fécondité proverbiale!... Tout cela n'explique-
t-il pas la conduite de notre plaignante?
Cependant une vieille femme, longue et maigre,
couverte d'un mantelet en guenilles, ayant le
nez aquilin et pointu, la bouche de travers,
les yeux comme deux charbons brûlantsune
femme eu un mot qui serait sorcière, si nous
étions encore dans le siècle où l'on croyait aux
liaisons avec le démon, est venue déposer que,
passé quelques semaines, elle avait vendu au
prévenu des lapins qui peuvent bien être ceux qui
sautillaient devant le tribunal. Ainsi toutes les
déclamations de la plaignante sont devenues
inutiles. Le tribunal a prononcé une sentence
d'acquittement.
La cour d'assises de la Flandre-Occidentale
en son audience de 12 de ce mois, a condamné
Charles-François Tyberghem, âgé de 29 ans,
employé de la douane, né a Ménindemeurant a
Houthem, déclaré coupable d'une tentative
de meurtre commise volontairement sur les
personnes de Jacques Lambert et d'Apolline
Lambert, fermiers audit Houthem, a la peine
des travaux forcés h perpétuité, a l'exposition
et a la marque.
On lit dans tÊcho du Nord, du 11,
Cabréra est arrivé a Lille ce matin a sept
heures, dans une voiture particulière il a été
conduit en arrivant a la préfecture, et de l'a
a la citadelle, lieu de sa destination.
M. le ministre des travaux publics, tenant
faire cesser les réclamations qui se sont
élevées contre l'application des tarifs du
transport des marchandises par le chemin
de fer, a, nous assure-t-on, chargé une
commission de lui faire un rapport développé
sur le mérite de ces réclamations et de lui
proposer les changements nécessaires. Nous
croyons savoir que l'on s'occupe déjà de
ce travail. [Commerce.)
Des administrations communales avaient
soulevé la question de savoir si les rôles
des taxes personnelles dans les communes
rurales doivent être dressés sur timbre. Le
déparlement des fiuances, ayant été consulté
sur ce point, vient de faire connaître que
les rôles dans lesquels les habitants sont taxés,
soit titre de contribution personnelle, soit
titre d'impôt sur les chiens ou un autre
litre, peuvent être écrits sur papier libre,
pourvu que les registres, sur lesquels les
recettes sont relevées, soient eu papier timbré.
Il n'en est pas de même des registres des
octrois qui constituent des registres de recette.
Les derniers sont sujets au timbre de di
mension indépendamment du timbre par
ticulier de a5 centimes pour chaque quittance
au-dessus de 10 francs, et la tenue d'un
registre auxiliaire, par lequel, par exemple,
011 relèverait le total des recettes de chaque
jour, fût-il sur limbre, ne pourrait dispenser
de la tenue d'un registre principal sur papier
timbré.
On lit dans une lettre de Paris, adressée
l'Eclair
Louis-Philippe aurait, si j'en crois cer
taine infot mations, dit l'un de ses conseillers,
s'il faut la guerre, autant vaut que ce soit
sous mon rrgne que sous celui de mon fils;
le feu roi de Prusse a voulu laisser, dit-on,
les soucis d'uue conflagration possible son
successeur; je veux léguer au mien la paix,
même raffermie par quelques dangers courus,
si on ne peut les éviter.
On écrit d'Anvers, ro août
Nous apprenons l'instant même que le
modèle en plâtre de la statue de Rubens,
sorti des ateliers de M. Geefs, vient d'arriver
amené par un chariot spécial.
Nous avons annoncé hier que M. Wierlz,
peintre d'histoireavait été le premier au
concours littéraire qui avait été ouvert pour
l'élege de Rubens. Le même sujet en vers
avait été mis au concours, et c'est M. Louis
Rudtgeerts, professeur l'Uuiversité de
Louvain, qui a emporté la palme.
L'exposition dite Album de Rubens
s'enrichit chaque jour d'oeuvres uouvelles.
D'après ce que l'on nous écrit, on forme
en ce moment Mous un riche album qui
doit y être envoyé sous peu de jours.
On assure qu'outre l'atelier de monnayage
qui fera partie du cortege d'inauguration
il y aura encore un atelier d'imprimerie.
Les odes faites pour la circonstance seraient
composées et imprimées pendant le trajet et
distribuées aux assistans. On va même jusqu'à
désigner l'imprimerie laquelle on emprun
terait la presse et les caractères. Si pareil
projet existe, on pourrait avec l'assentiment
du propriétaire, faire usage d'une presse
dont s'est servi Platin et qui existe encore
dans l'imprimerie de M. Morétus. Ce serait
là augmenter encore l'importance d'un pareil
spectacle.
On écrit de Gand, le ro août
M. Lieds, ministre de l'intérieur, est
arrivée ce matin en cette ville. Il a été
reçu dans la station du chemin de fer par
M. le gouverueur de Schiervel. La chambre
de commerce doit avoir une conférence avec
le ministre.
On écrit de Liège, 10 août
M. Rogier, ministre des travaux publics,
est arrivé hier vers 7 heures du soir, Ans,
par uu convoi spécial il était accompagné
de MM. Masui, directeur des chemins de
fer en exploitation, Grosfils, ingénieur, et
Chantrell, directeur des transports des mar
chandises. A son arrivée MM. les ingerieurs
Simons et Maus l'ont accompagné sur les
travaux jusqu'à Liège. Il s'est rendu im
médiatement après Chaudfontaineoù il
se trouve en ce moment aujourd'hui il se
rendra Verviers, en parcourant la ligne
du chemin de fer. On croit qu'il sera de
retour Liège mercredi prochain,
On écrit d'Anvers, n août
Un accident arrivé hier, pendant le dé
chargement de la statue, apportera uu léger
changement l'ordre des fêtes de Rubens.
Hier, dans l'après-midi, on déchargeait,
sur la place Ste-Walburge, une caisse con
tenant une partie inférieure de la statue. Elle
était soulevée 5 on 6 pieds de terre, lorsque
le crochet de fer qui portait celle masse, se
rompit. Comme rien n'avait été disposé pour
amortir une chûte qu'on ne pouvait prévoir,
le choc fut assez violant pour endommager
grièvement la statue. Les jambes ont été
brisées, la surface du bloc a été fortement
altérée et les apparaux de fer qui soutiennent
intérieurement la masse furent courbés. Bref,
il faut au moins huit jours M. Geefs pour
réparer ce dommage.
La statue ne peut donc être réparée et
mise en place samedi prochain; mais, comme
nous venons de le dire, rien De sera changé
l'ordre des fêles que cette seule disposition
la statue qui, d'après le programme, devait
être découverte le i3 ne le sera que le mardi
a3, jour de la fête de la reine, ce qui devait
avoir lieu pendant la cérémonie spéciale de
l'inauguration le samedi i5, est également
ajourné au dernier jour des fêtes.
Le bâtiment sera lancé sur la rive gauche de
l'Escaut, comme il a été annoncé, le même
jour i5. Enfin, le feu d'artifice sera égale
ment tiré samedi sur l'Esplanade.
Toutes les autorités, académiques et sociétés
littéraires qui ont reçu des invitations et qui
sont disposées se rendre samedi i5 l'i
nauguration sont priées de changer leurs dis
positions et d'ajourner leur arrivée au mardi
23.
L'affaire des sieurs Tack et Backeljao,
qui a été appelée, le 12, devant la cour
d'assises de Btabaul, a été remise une autre
session, cause de l'absence de deux témoins.
Le Belge, en rendant compte de ce
qui s'est passé le 11 après-midi, rapporte
que le sieur Kats et consorts s'étaient réunis au
local du meeting flamand, l'estaminet de
Rederue Rampart des Monnés, c'est de
là qu'ils se rendirent vers trois heures aux
Petit-Carmes. Ce journal ajoute que vers
gheuresun groupede jeunesgarçons parcourut
la rue Haute en proférant des cris séditieux,
puis ce journal continue ainsi.
Le soir, vers 10 heures, un attrou
pement considérable s'était réuni dans la salle
du meeting français, l'estaminet du Chien-
Vert, rue Haute, MM. les commissaires
Stuckens et Hérault, accompagnés des agents
de police Estaquet, Huart, Vanderbruggen,
Dasbeek et Spits, se rendirent dans cette salle