A peine arrive's au milieu de cette foule le
sieur Spits reçu un coup de stylet au cœur.
Soudain plusieurs personnes se ruèrent sur
la police.
Une masse de peuple prit fait et causse
pour elle. La bagarre devint générale la
maison du Chien-/Sert fut prise d'assaut
et dévastée. Force resta ainsi la loi et
l'aide d'un détachement de la gendarmerie
plusieurs de ces malfaiteurs ont été arrêtés
et rois la dispositions de M. le procureur du
roi. Vers les r t heures M. Spits succombé
sa blessure. Il laisse une femme et plusieurs
enfants.
On assure qu'un grand nombre d'arres
tations ont eu lieu aussitôt. Les individus
arrêtés ont été amenés la Permanence où
ils ont été interrogés. Les uns ont été écroués
aux Petits-Carmes, les autres sont restés
détenus i'Amigno.
Bruxkllïs, j3 août.
Le 10 midi a eu lieu, la chambre
des notaires, la vente des bijoux et parures
délaissés par Mme Malibran. Le public était
fort nombreux; ou y remarquait des dames
de notre plus élégante société, Une montre
de dame (Bréguet) répétition, ornée de
brillantsa été acquise par une dame au
prix de 800 fr.; une superbe et grande
broche en diamants a été vendu i,38ofr.,
un bouquet en brillants, 1,625 fr.; un bouquet
avec 8 perles fines, 1,325 fr.une fer
ronniers enrichie de brillants-eméraudes
perles et rubis, i,3a5 fr. une paire de
boucles d'oreilles eu brillants et pendeloques,
1,710 fr.; une paire de boucles d'oreilles
en diamants avec 4 pierre, d'une dimension
extraordinaire. 3.goo fr,
La Gazette dEtat de Prusse con
tient une ordonnance qui permet l'archevêque
de Posen de rentrer dans son diocèse.
On écrit de La Haie, 10 août
RI, Dietz a inventé une machine vapeur
de la force de 3o chevaux, destinée l'as
sèchement du lac de Haarlem, dont l'inventeur
prétend qu'elle puiserait 100,000 pieds cubes
d'eau par jour.
On écrit de Paris, 9 août
Aussitôt que le gouvernement a été in
formé de l'événement de Boulogne, l'ordre
a été informé de l'événement de Boulogne,
l'ordre a été envoyé de transférer Louis
Bonaparte au château de Ham; cet ordre a
été exécuté ce matin. Aujourd'hui, huit
heures et demie. Louis Bonaparte a quitté
Boulogue, sous la garde d'une escorte. Le
but de cette translation a été uniquement
de mieux assurer la garde du prisonnier et
de le priver de toute communication avec
ses complices; mais il est et demeure compris
avec eux dans une instruction commune. Il
a été prescrit de prendre des mesures pour
isoler, autant que possible, chacune des per
sonnes arrêtées ensemble dans la matinée du 6,
et pour rendre praticable et efleclif le sécret
auquel l'autorité judiciaire pourra les sou
mettre.
Voici les noms connus jusqu'à ce moment
des personnes arrêtées avec le prince Louis
Le général Montholon, le colonel Voisin,
le colonel Parquin, le colonel Bouffet-Mon-
(aubon, le commandant Mesonan, M. Laborde,
ex-commandant de la place Cambrai. M.
Persigny, M. Lombard, M. Aladenize, lieu
tenant au 42*> décoré de juillet.
Les arrestations opérées Paris le 6
et le 7, s'étaient élevées huit trois per
sonnes contre lesquelles ne se présente aucune
charge ont été rendues la liberté le 8. Parmi
les personnes demeurées en mandat ,de dépôt,
se trouvent la dame dont cous avons annoncé
hier l'arrestation, et qui est Mm« Salvage de
Favérolles, ancienne dame d'honneur de la
reine Hortense récemment arrivée Londres,
et M. Bacchiocci, chambellan du roi de Wur
temberg- Une visite domiciliaire a eu lieu, dit-
on, dans l'hôtel de M. le duc de Pmais
aucune saisie n'y aurait été opérée.
Voici, d'après le Moniteur parisien
les principaux extraits de l'interrogatoire que
M. Davy, sous-inspecteur des douanes de
Boulogne, a fait subir au premier capitaine
du paquebot anglais Fdimburgh- Caslle,
capitaine James Crow, bord duquel se trou
vaient embarqués Louis Bonaparte et sa suite.
Cet interrogatoire a eu lieu en présence de
Copuel, interprêle-juré
D. Quel jour avez-vons quitté Londres?
R. Avant-hier 4 a°ùt, neuf heures et
demie du matin.
D. Avez-vous remarqué que ces messieurs
aient bu pendant les dernières heures qu'ils
sont rester bord?
R. Il ont bu énormément, et je n'ai jamais
vu plus boire qu'ils l'ont fait et de toutes
espèces de vins.
Le Capilole, journal dévoué la cause
napoléonienne, désavoue l'échauflourée de
Boulogne, le priuce était mal conseillé, dit
ce journal, il élait enveloppé de funestes influ
ences, et malgré nos avis, des instigations
funestes ou eu plus d'empire sur un esprit
amoureux des hasards que les conseils de
l'expéiience et de l'afïecuon.
M. Alexandre Dumas qui est actuel
lement Florence, vient de recevoir de S.
M. le roi de Suède la croix de Gustave Wasa.
On ne compte en Europe que 18 personnes
décorées de cet ordre, parmi lesquelles figurent
3 français.
Les arts viennent de faire une perte
irréparable. Le 27 juillet dernier, le grand
tableau de van Dyck, placé dans le musée
grand-ducal Florence et réprésentant Char-
les-Quint cheval, s'est détaché de mur et
dans sa chute, a brisé le chef-d'œuvre de la
statuaire, la statue de l'Apollon du Belvédère.
FRANCE. Paris, i3 août.
Le gouvernement a reçu le rapport de
M. le sous-préfet de Boulogne, sur la tentative
et l'arrestation de Louis Bonaparte.
L Annotateur de Boulogne nous expli
que pourquoi les complices de Louis Bonaparte
avaient mis a leurs shakos le n° du 4°e de
ligne. Ce régiment se trouve en garnisoD
Duukerque; on voulait donc persuader au
42e en garnison Boulogne que le 40e s'était
rallié l'Aigle vivant de Napoléon III.
Le colonel Voisinest, dit-on, celui qui a
tiré un coup de pistolet sur le capitaine du
32e qui a refusé d'écouter la voix du jeune
Bonaparte. Le colonel Voisin, en se sauvant
vers les falaises, reçu trois coups de feu,
une balle lui a traverse la poitrine. Cependant
ses blessures ne sont pas dangereuses, dit-on,
les balles n'ayant atteint aucune partie vitale.
On remarque que le priuce Louis jetait
aux enfants qui le suivaient et au peuple
des pièces de cinq francs neuves et l'effigie
de l'Empereur.
Voici le décret que M. Louis Bonaparte
a publié son arrivée Boulogne et qui
devait être répandu dans toute la France
décret.
Le prioce Napoléon, au nom de la nation
française, décrète ce qui suit
a La dynastie des Bourbons-Orléans a
cessé de régner.
La nation française est revenue son
devoir.
Les troupes sont relevées de leur ser
ment de fidélité.
Les chambres des pairs et des députés
sont dissoutes; un congrès national sera
convoqué du prince Napoléon Paris.
Français! je vois devant moi l'avenir
brillaut de la patrie. Je sens derrière moi
l'ombre de l'Empereur qui me pousse en
avant; je ne m'arrêterai que lorsque j'aurai
repris l'épée d'Austerlitz, remis les aigles
sur nos drapeaux et le peuple dans ses droits.
f^ive la France!
Signé Napoléon.
Boulogne, le 1840.
Le général Montholon, faisant fonc~
tions de major général. - Le colonel
Voisin, faisant fonctions d'aide
major général. - Le commandant
Mesonan, chef d'état major.
Le Constitutionnel fait remarquer que
M. Louis ne se contentait pas de répandre
des proclamations en style d'écolier, pour
remuer le peuple français; il avait dans sa
poche un gouvernement tout fait.
Le Journal des Débatsrepousse
les allégations de quelques journaux qui
croient que M. Louis Bonaparte était soutenu
par l'étranger dans sa folle entreprise.
Le National observe que l'opinion
publique ne s'est nullement émue de la nou
velle de la folle tentative de Louis Bonaparte.-
Il exprime l'espoir que cette expédition sera
la dernière de ce jeune homme mal instruit
et regrette que le saog ait coulé. C'est là,
dit ce journal, tout ce qui distingue l'affaire
de Boulogne de celle de Strasbourg, mais
la première au moins n'était que ridicule.
Le Temps fait sur l'échaufïourée de
M. Louis Bonaparte les réflexions suivantes
Partout comme la bourse l'équipée bou-
lonnaise a paru un événement heureux pour
le présem et d'un bon augure pour l'avenir.
En France, ajoute le Temps, on ne meurt
pas seulement par la balle d'un fusil, on
est tué par le ridicule, Boulogne le prouve,
puisque Strasbourg n'avait pas suffi. Mais
nous aimons encore mieux la parodie du