il nous a appelé, nous pouvons avec satisfaction reporter notre vue sur la période de près de 27 nus, pendant laquelle nous avons gouverné notre patrie et le grand-duché de Luxembourg, pen dant laquelle aussi nous nous sommes efforcé, selon nos moyens, et conformément aux règles et prescriptions de la loi fondamentale, de contribuer au bien-être et au bonheur de nos bien-aimés sujets, et a celui de cette patrie laquelle nos ancêtres étaient si étroitement liés comme nous- niême si fortement attaché. Les abondantes bénédictions du Tout-Puissant ont marque notre gouvernement, mciue sous la triste impression des événements politiques des der nières annéesqui nous ont occasionné de grands chagrins et des soins non interrompus; nous avons éprouvé daus toute son étendue sa paternelle in fluence. Les soins et les difficultés du gouvernement s'appesantissent sur nous; nous les éprouvons de plus en plus par l'accroissement de nos années, et par l'idée du devoir qui nous est imposé d'ap porter quelques changements et de suivre, dans le maniement des affaires du royaume, quelques règles, autres que celles qui étaient prescrites et établies par la loi fondamentale, avant les chan gements et additions y apportées ces jours passés. Par notre publication du 4 septembre dernier, nous avons arrêté ces changements et additions, dont l'effet se trouve ainsi en voie d'exécution. Après mûre réflexion, nous avons estimé cette époque comme la plus opportune pour donner suite au dessein que nous avons formé depuis longtemps, de passer en paix et délivré des soins du gouvernement, le restant des jours que Dieu voudra nous donner, avec le souvenir reconnaissant de tout ce que son amour et sa sagesse nous ont accordé. Une main ferme, puissante, une existence plus jeune, préservé des soucis de la veillesse, et que des souvenirs antérieurs ne font pas chanceler sont exigées désormais pour conduire les affaires du royaume et travailler a son bien-être; plaine- ment convaincu que le poids de la couronne nous affaisserait et nous mettrait dorénavant hors d'état de consacrer tous nos instants a veiller avec vigi lance et attachement aux chers intérêts de nos bien-aimés sujets, nous avons arrêté, après mûre réflexion et de notre volonté pleine et entière, de clore irrévocablement aujourd'hui notre long règne, et de transmettre notre souveraineté royale, grand-ducale et ducale a notre fils bien-airné le prince d'Orange, qui est le successeur légitime de nos couronnes royalegrand-ducale et ducale. Nous remercions nos bien-aimés sujets des preuves abondantes de confiance et d'attachement que nous avons reçues d'eux pendant toute la durée de notre règneet nous sommes couvaincus qu'ils recevront avec amour et respect leur nouveau roi auquel la patrie est déjh si redevable et quiavec un cœur profondément ému, mais cependant avec un courage mâle et en jetant un regard humilié vers l'appui du Très-Haut, a reçu aujourd'hui de nos mains les couronnes de la Néerlande, du Luxem bourg et du Limbourg, pour être occupées par lui et ses successeurs légitimes, par suite de l'acte solennel de notre abdication et transmission volon taires lequel acte sera transporté, par nos soins; dans les archives du royaume et du grand-duché, pour y être déposé et gardé. Finalementnous ordonnons que notre pré sente proclamation, par laquelle nous terminons notre règne, sera publiée dans une séance solen nelle du conseil suprême des Pays-Bas, des cours de justice provinciales, de la cour criminelle d'Amsterdam, ainsi que des cours de justice des arrondissements; par suite dans les tribunes des conseils des capitales des provinces, où elle sera de plus affichée dans les lieux usités, et enfin qu'elle sera insérée dans la feuille de l'état. Fait au Loo, cejourd'hui 7 octobre i84o. (Signé) Guillaume. Par le roi van Doorn. Cour des Pairs. Attentat de Boulogne. audience du 6 octobre. (Présidence de M. Portalis, vice-président.) A deux heures, les portes de la salle des séances sont ouvertes au public. Les tribunes publiques sont en un instant remplies. Le banc des accusés est vide. On remarque dans les couloirs un assez grand nombre d'officiers de la garde municipaledes vétérans et de la troupe de ligne. Plusieurs avocats sont au banc de la défense. La cour entre en séance a deux heures un quart. On procède a l'appel nominal. M. le président donne lecture de l'arrêt de la cour des pairs. La cour des pairs, vu l'arrêt du 16 septem bre dernier, ensemble l'acte d'accusation dressé en conséquence contre le prince Charles-Louis- Napoléon Bonaparte, Charles Tristan, comte de Montholon, Jean-Baptiste Voisin, Louis Leduff de Mc'sonanCharles Parquin 1I'° Bouffet de Monttauban, Jules Lombard, Jean Gilbert Fialin dit Persigny, J.-B'° Forestier, Eugène Bataille, Jean-Baptiste Aladenise, Etienne Laborde, Pros- per Alexandre dit Lesjardins, Henri Conneaux, Napoléon OrnanoMathieu GalvainAlfred d'Almbert, J. Orsi et J.-Bt0 Bure. Après en avoir délibéré dans ses séances des 2, 3, 4, 5 et 6 octobre couranten ce qui concerne Prosper-Alexandre, dit Desjardins, Mathieu Galvain, Alfred d'Almbert, J.-B. Bure, attendu qu'il n'y a pas preuve suffisantes qu'ils se soient rendus coupables de l'attentat ci-après qualifié, déclare Prosper Desjardins, M. Galvain, d'Almbert et Bure acquittés de l'accusation portée contre eux, ordonne qu'ils seraient mis en liberté s'ils ne sont retenus pour autre cause. En ce qui touche le prince Cliarles-Louis- Napoléon Bonaparte, attendu qu'il résulte de l'instruction et des débats qu'il s'est rendu coupable le 6 août dernierh Boulogned'un attentat ayant pour but de détruire ou de changer le gouvernement, soit d'exciter les citoyens a s'armer contre, l'autorité royale, soit d'exciter les citoyens a s'armer les uns contre les autres, crimes prévus par les art. 87, 88, et 91 du code pénal. Vu pareillement les articles 5g et 60 du code pénalattendu que les peines doivent être proportionnées a la part que chacun des coupables a prise a l'attentat, qu'ils ont commis, condamne Louis-Napoléon Bonaparte l'empri sonnement perpétuel dans une forteresse située sur le territoire continental du royaume. Jean-Baptiste Aladenize, h la peine de dépor tation. Ch. Tristan comte de Montholon, Charles Parquin, Jules Lombard, Jean Gibbert, Fialin dit Persigny, h 20 années de détentions. Louis Jjeduff de Me'sonan h i5 années de détention; J.-B. Voisiu, J.-B. Forestier, Nap. Ornano, a 10 années de détention; Eug. Bataille, H. Boullet de Montauban, J. Orsi, en 5 années de détention. Ordonne conformément 'a l'art. 436 du code pénal, que les condamnés sus nommés resteront pendant toute leur vie sous la surveillance de la haute police. Les déclare déchus de leurs titres, grades et décorations. H.-J. Conneau a 5 années d'emprisonnement, et Laborde h 2 années d'emprisonnement. Ordonne que H.-J. Conneau restera sous la surveillance de la haute police pendant 5 années; ordonne également que E. Laborde restera sous la surveillance de la haute police pendant 2 années. Condamne le prince Charles— Louis-Napoléon BonaparteCh.-Tristan de Montholon, J.-B. Aladenize, J.-B. Voisin Louis Leduff de Mésonan, Ch. Parquin, J. Lombard, J.-Gilb. de Persigny, J.-B. Forestier, Nap. OrnanoH. Bouffet de MontoubanEug. Bataille, H. Conneau, E. Laborde, solidairement aux frais du procès, lesquels frais seront liquidés conformément a la loi, tant pour la portion qui doit être supporté par l'état que pour celle qui doit être la charge des condamnés. Or donne que le présent an êt sera publié la diligence du procureur-général du roi et affiché partout ou besoin sera. Ordonne en outre que le présent arrêt sera lu aux condamnés par le greffier en chef de la cour. NOUVELLES D'ORIENT. Nous recevons aujourd'hui des nouvelles du Levant par des lettres de Constantinople, d'A lexandrie et de Malte, par le Mala-Times et les journaux de Marseille. En voici le contenu Alexandrie, 24 septembre. La flotille turquecomposée d'un vaisseau, deux frégates, deux corvettes, un brick et un bâtiment vapeur, accompagnée de vingt na vires de transport, avait, aidée de l'escadre anglaise, débarqué 4,000 Turcs 'a deux heures de Beyrouth. Les vaisseaux anglais, au nombre de 7 avaient aussi fourni chacun un contingent de 200 hommes. Malgré la protection de l'ar tillerie des escadres, les troupes turques et anglaises débarquées en Syrie ont été complè tement défaites par les troupes égyptiennes. On ne sait pas encore les détails de cette affaire, mais elle est certaine. La flotte anglaise n'a presque pas cessé de lancer des bombes pour écarter les troupes égyptiennes. Ibrahim pacha se préparait at taquer les troupes débarquées; mais d'après un courrier arrivé ce matinon assure qu'une division de l'armée d'Ibrahim pacha ayant voulu s'abriter derrière les jardins pour venir attaquer les troupes débarquées, la flotte anglaise a tiré pendant plusieurs heures avec un tel acharne ment, qu'une forte partie de la ville aurait souffert considérablement; il faut attendre le courrier de demain pour connaître exactement ce qu'a souffert la ville. Toutefois, il parait certain que les troupes débarquées ont été réem barqués avec précipitation, sans doute pour être transportées sur un autre point du littoral. Chaque jour on voit se confirmer la nouvelle déjà donnée que les troupes turques, qui se trouvent dans la Turcomanie et les provinces adjacentes, demandent h passer sous le com mandement d'Ibrahim pacha. On assure qu'un corps de cinq mille hommes, en garnison a Bagdad, vient d'adresser Ibrahim pacha une demande très-positive a ce sujet.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 3