NOUVELLES DITOSËT
nent et que personne ne s'est empressé
d'acquitter dans les délais.
Nous avons sous les yeux une lettre
de M. Darcel fils son père, dans laquelle
le naufrage de YIhjdrograplie-Orientale est
pleinement confirmé. Le capitaine offrait
de poursuivre le voyage moyennant ren
gagement pris par chaque élève de donner
son retour en France 1,500 fr. de plus
que le prix convenu; il promettait, en cas
de nouveau naufrage, de ramener dans
leur patrie les élèves ses frais. Au départ
de la lettre de M. Darcelrien n'était en
core décidé sur l'avenir de la petite école.
On s'occupe en ce moment au mi
nistère de la marine des mesures prendre
pour opérer la translation Paris des
restes mortels de l'empereur. On avait
d'abord songé faire venir la Belle-Poule
en rade de Havre, pour y effectuer le
transbordement sur uu bateau vapeur;
mais, après informations prises auprès
des personnes connaissant les localités, on
paraît avoir renoncé ce projet, dont
l'exécution, fort difficile dans les circons
tances les plus favorables, deviendrait
presque impraticable dans la saison où
déjà nous sommes entrés. En effet, sans
parler des dangers auxquels l'exposerait
un coup de vent sur nos côtes, la Belle-
Poule, causé son tirant d'eau, serait
obligée de se tenir au large, et l'opération,
qui consiste extraire de la frégate l'ap
pareil entier du cénotaphe, pour l'intro
duire dans la chambre du bateau vapeur,
dont le pont serait enlevé, rencontrerait
dans l'agitation de la mer et dans la
distance, des obstacles qui non-seulement
pourraient en rendre l'accomplissement
chanceux, mais même comprendre le pré
cieux dépôt.
Il paraît donc arrêté que c'est Cher
bourg qu'aura lieu le transbordement. La
Belle-Poule s'y rendrait, et trouverait là le
bateau vapeur, qui, après avoir reçu le
cénotaphe, le transporterait directement
Rouen, où il serait transbordé sur un
bâtiment construit et préparé cet effet.
Suivant un bruit qui commence pren
dre consistance, les restes de l'empereur
seraient déposés dans l'église de S'-Ouen
jusqu'aux premiers jours de mai, et la
translation aux Invalides se ferait le 5
mai, jour anniversaire de la mort de
Napoléon.
Les constructions uniformes en bois
que l'on élève en ce moment sur l'esplanade
des Invalides, et qui de chaque côté de la
chaussée doivent de distance en distance
se prolonger jusqu'à la barrière de l'Étoile,
sont, au lieu de piédestaux, comme on
l'a dit par erreur, des barraques larges
de 4 mètres de chaque côté, sur une hau
teur de 10 mètres environ. On élève ainsi
ces maisonnettes pour modeler dans l'in
térieur de chacune d'elles une énorme
statue en plâtre, debout sur un piédestal,
et ces statues, suivant le projet actuel,
représentent tous les rois de France. La
veille seulement de la cérémonie, on les
dégagera de leur cage.
ANGLETERRE.
Le 28 octobre ont eu lieu les obsèques
de lord Ilolland, qui sera inhumé dans le
caveau de sa famille Millbrook. Le convoi
se composait du corbillard traîné par 4
chevaux, et suivi de 4 autres voitures de
deuil, également attelées de 4 chevaux. Le
colonel Fox, fils du défunt, conduisait le
deuil. Une grande foule était réunie sur
le passage du convoi. Le défunt avait re
commandé de ne suivre d'autre cérémonial
que celui usité pour des particuliers. Aussi
les ministères, ses collèges, ne se trou
vaient-ils pas au nombre des assistants.
Les arrivages d'Anglais quittant la
France par crainte de la guerre con
tinuent, mais on remarque cependant que
la panique diminue graduellement.
On assure que la Banque d'Angle
terre a obtenu un crédit sur Hambourg,
qui lui permet de faire des traites jusqu'à
concurrence d'un million.
Le Liverpool-Times fait l'énumération
des forces maritimes anglaises réunies
dans divers parages. Il y a dans la Médi
terranée 14 vaisseaux de ligne de 72 10i
canons, 4 autres vaisseaux de 84 120
canons sont prêts prendre la mer et
peuvent être dans la Méditerranée avant
toute collision. Il y a en outre dans celte
mer 12 bâtiments de 10 26 canons; plus
12 bateaux vapeur armés. En tout en
viron 1400 canons, qu'on va augmenter
de 400.
Dans les parages de la Chine, il y a 18
frégates et moindres bâtiments portant de
10 44 canons, et 5 vaisseaux de 72
canons.
LONDRES, 2 NOVEMBRE.
Un vol de 2,200 fr. a été commis avant-hier
dans une fabrique anglaise, rue des Capucins,
a Bruxelles. Par suite des recherches de la police
localeon croit avoir découvert que le vol
avait été commis par un ouvrier, et l'argent
a été retrouvé, caché dans l'établissement même.
L'ouvrier a été écroué a l'Amigo et mis la
disposition de M. le procureur du roi.
Trois imprimeurs de Bruxelles ont été
appelés devant le juge d'instruction pour donner
des renseignements au sujet de l'auteur de la
brochure les Traîtres démasquésM. Broglia,
éditeur de ce pamphleta également comparu
devant le juge d'instruction. On dit que c'est
sur la plainte de deux individus de Liège
mentionnés dans la brochure, que les poursuites
ont été entamées.
On écrit de La Haye, 3i octobre
Le roi Frédéric-Guillaume est attendu posi
tivement a La Haye lundi prochain pour assister
au baptême du jeune princefils du prince
d'Orange.
Le bruit se répand de plus en plus que
l'empereur de Russie, a l'occasion de l'avènement
de sa sœur comme reine des Pays-Bas, lui don
nera une garde-du-corps russe qu'il entretiendra
a ses frais.
On écrit de Paris, le 5i octobre
Le nouveau ministère a été définitivement
composé, ce matin; les membres du cabinet
ont dû prêter serment entre les mains de S. M.
Ceux du cabinet du 1er mars ont remis leurs
portefeuilles. Voici les noms des nouveaux
ministres
MM. le maréchal Soult, président du conseil,
ministre de la guerre; G uizot, affaires étrangè
res; Duchâtel intérieur; Humann, finances;
l'amiral Duperré, marine; Martin (du Nord),
justice et cultes; Villemain, instruction publique;
Cunin-Gridaine, commerce, agriculture et tra
vaux publics.
On annonce que les châteaux d'Arenen-
berg et de Gottlieben, appartenant au prince
Louis-Napoléon, sont exposés en vente par le
ministère de M. Bure, notaire h Paris.
On écrit de Marseille, le 24 octobre
La reine Christine, partie de Nîmes le 22
a deux heures après-midi, est arrivée h Arles
k la nuit. Elle a visité aux flambeaux les
antiquités romaines de cette capitale de Gaules.
La reine a quitté Arles, le 23, a dix heures
du matin. Elle est arrivée a trois heures k
Marseille.
Nous trouvons dans une lettre de Valence
du 17, les détails suivants sur la séparation de
Marie-Christine et de ses deux filles
Hier soirau moment où la jeune reine et
sa sœur allait se coucher, leur mère les appela
pour leur dire qu'elle partait le lendemain et
resterait quelque temps sans les voir. Toutes
trois éclatèrent immédiatement en sanglots. Après
s'être un peu remise, Marie-Christine dit aux
deux princesses, que l'état de sa santé l'obli
geait a changer d'air Voudriez vous ajoutait-
elle que votre mère mourut! Les deux enfants
ne répondaient pas mais leurs lèvres restaient
collées sur la bouche de leur mère, celle-ci
prenant ensuite la jeune Isabelle dans ses bras
lui donna quelques conseils, a portée de son
âge lui recommandant avant tout de ne jamais
oublier les nombreux sacrifices que ses sujets
avaient fait pour elle. La reine-mère embrassa
encore ses enfants et les serra convulsivement
dans ses bras en les baignant de larmes. Un