D AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N» 2416.
SAMEDI, 28 Novembre, 1840.
TPRES.
2 41110'j
LE PROPAGA
Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a
bonnement est de 4 fr. Par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
OjLSJJiSJlJU. 1 IXSLSLSLSLSJLSLSLSULSiSLSULSULSULSLZZJLSlSL^^
Un Journal a publié plusieurs articles dans
le but de détruire l'effet qu'ont dû produire
sur tout homme seDsé et de bonne fois, nos
observations relatives aux subsides que réclame
le Collège St-Vincent de Paul.
Ces articles sont revêtus d'une forme qui
trahit d'une part l'écrivain peu civil et de
l'autre les sentiments amers qui ont suppléé
au défaut de raisons valables,
Nous ne répondrions point, si nous n'avions
l'obligation de justifier nos opinions aux yeux
de nos lecteurs. Toutefois, la crainte de nous
laisser entraîner hors les bornes des conve
nances et de la modération nous a déterminés
retarder notre réplique.
Notre opinion sur la question des subsides
est énoncée franchement et sans aucune res
triction dans notre numéro du 7 novembre la
nous avons déclaré sans arrière pensée et ce
que nous désirons et ce que nous ne désirons pas.
C'est l'œuvre de la rédaction du Propagateur.
Les deux lettres que nous avons insérées,
dont l'une était un peu trop longue peut-être
mais dont l'autre était certainement trop con
cise, nous ont été adressées par des tiers. Elles
expriment deux opinions contraires qui n'ont
point exactement, ni l'une ni l'autre, la même
nuance que l'opinion embrassé par notre feuil
le. L'impartialité, nous l'avons dit, les a fait
accueillir.
On a compris tout cela, car la vérité est
trop impérieuse pour ne pas subjuguer les plus
récalcitrans; mais nos adversaires ont voulu au
moins se donner un simulacre de victoire en
essayant de montrer le non-fondement de pré
tentions que nous n'avons jamais élevées et en
s'amusant a réfuter des arguments que nous
n'avons jamais produits.
Cette tactique est très commode, mais elle
n'est point loyale. Nous n'aurions pas besoiu
d'en faire autant pour que nos contradicteurs nous
jetassent les injures qui leur sont si familières.
Ainsi, l'on pose en fait que, d'après nous,
le Collège de St.-Vincent de Paul a droit a
un subside communal; que, en allouant un
local et une indemnité, le conseil ne fait que
remplir un devoir prescrit par la loi que, en
le refusant, il commettrait un excès de pouvoir.
Une pareille pensée n'a pas pu entrer dans
notre tête, et nous défions qui que ce soit de
découvrir quelque chose de semblable dans
notre article précité ou dans les courtes ob
servations qui ont précédé ou suivi les lettres
communiquées.
Si l'évêché pouvait se prévaloir au profit de
son Collège d'un droit acquis, comme vous
dites, nous ne ferions pas, ou nom de la ma
jorité des habitants, appel aux lumières et a
la raison de nos administrateurs; nous ne leur
soumettrions pas toutes les considérations qui
militent en faveur de notre opinioD.
Ceux, h qui le droit serait acquis, se pré
senteraient devant l'autorité communale, non
pour attendre silencieusement qu'on daigne leur
accorder un subside; mais pour réclamer, la
loi a la main, la somme qu'elle ordonnerait de
leur payer.
La question, que nous avons traitée, est celle
de savoir s'il est convenable, s'il est utile,
s'il est nécessaire que l'autorité compétente
n'abandonne pas la voie qu'elle a suivie depuis
sept ans.
Or, a-t-on détruit, a-t-on simplement ébranlé
les moyens sur lesquels nous avons basé notre
conclusion? C'est ce qu'il faut examiner.
Le ier argument qu'on nous prête est celui-ci
Une régence antérieure avait appelé les
enseignants épiscopaux, et leur avait assuré un
local et un subside donc, la régence actuelle
ne peut, sans injustice, détruire l'œuvre de ses
prédécesseurs.
Sans doute vous pouviez citer sommairement;
mais lorsqu'on se dit guidé par l'intérêt de la
vérité et de la juslice, on devrait s'abstenir de
citer faussement. Ceux qui emploieraient cet
argument seraient peut-être ridicules, mais que
sont ceux qui l'attribuent a des adversaires qui
ne l'ont pas employé?
Non, une autorité ne doit pas sanctionner
les fautes commises par l'autorité laquelle elle
Succède. Qu'on relise nos articles et l'on verra
que nous n'avons rien soutenu qui fût contraire
a cette vérité.
Voici ce que dous avons dit. Le Collège
Communal, tel qu'il existe encore aujourd'hui,
était un grief dont le redressement devait jaillir
de la révolution. Il était un grief parce que
les deux tiers des habitants de la ville ne
voulaient pas confier leurs enfants a des pro
fesseurs laïques. Jusqu'ici les administrateurs ont
été fidèles a leur mission ils ont accompli
les vœux de leurs mandants ils ont fait ce
que le devoir leur imposait. Aujourd'hui, que
l'état des esprits est le même, en dépit
des vains efforts que l'on fait pour le nier,
agiront-ils autrement, fouleront-ils aux pieds
leur devoirresteront-ils sourds a la voix de
la majorité de leurs concitoyens?
Voila notre raisonnement.
Vos prédécesseurs ont ramené la satisfaction
et le calme dans la cité voulez-vous y jeter
le mécontentement, l'inquiétude et le trouble?
Vos prédécesseurs ont bien fait en allouant le
subside j en conséquence vous feriez mal, si
vous le retiriez. Cela est-il clair? les ennemis
du Collège St-Vincent seuls ont pu ou voulu
ne pas le comprendre.
La régence de i83o, dites-vous, avait pour
but de sonder l'opinion, et d'abandonner celui
des deux établissements qui aurait succombé dans
la lutte.
Votre erreur saute aux yeux. En i83ci;
l'opinion publique n'avait pas besoin d'être
sondée elle éclatait vivement de toute parti
Sans la modération, sans la timidité même dei
conseillers d'alors, c'en était fait de votre collège.
Et si nous admettons votre dire, nous allons
en tirer la conclusion fort simple que, ni l'un
ni l'autre des établissements n'ayant succombé^
ils doivent être maintenus tous les deux. Et
nous n'avons jamais voulu autre chose.
Pour le dire en passant, les parents qui en
voient leurs enfants au Collège St-Vincent ne
sont pas plus campagnards que ceux qui donnent
la préférence au Collège Communal. 11 est inutile
de citer des noms propres. En outre ce qui a
amené en i836 un changement du personnel
de la régencen'est pas la prétendue faute
d'avoir appelé des séminaristes pour donner
l'instruction mais ce sont les méprisables
intrigues de ces mêmes hommes qui déblatèrent
aujourd'hui contre le collège dont nous avons
pris la défense. Du reste, la ville ne saurait
fournir assez de jeunes gens pour constituer
un seul collège et cependant il s'y en trouve
deux qui ont un nombre égal et suffisant d'élèves.
Aussi, au Collège Communal même, faites dé
duction des étudiants étrangers a la cité, et le
nombre restant sera très petit.
En second lieu on avance hardiment que
nous aurions dit que le Collège St-Vincent est
seul catholique; que le Collège Communal nô
l'est pas; qu'il n'est ni religieux, ni moral.
Cela est faux nous ne l'avons ni dit, ni
insinué. Encore une fois qu'on ait recours a
nos articles. On a feint de ne pas nous com
prendre, de faire ressortir de nos paroles un
sens qu'elles n'ont pas. Nous avons expliqué
nos intentions. Y a-t-il la de quoi compromettre
la position d'homme impartial que nous avions
prise? Et n'est-il pas peu charitable, pour
ne pas dire odieux d'affirmer que nous avons
insinué que le Collège Communal est entaché
d'irréligionlorsqu'on n'a qu'a exhiber les
numéros de notre feuille pour vous convaincre
du contraire.