Étant Messines, le dimanche 22 de ce mois, j'appris qu'au soir aurait lieu un concert l'occasion de la fête de S1"Cécile L'existence d'une Société de musique dans un si petit endroit m'étonna et l'on me lit remarquer qu'elle 11e datait que de G mois. Au lieu de continuer ma route je me dé cidai rester. Le concert s'ouvrit G heures par un roulement de caisse. Une fantaisie fut exécutée d'une manière assez satisfaisante eu égard au lieu et l'époque récente où l'orchestre fut organisé. On s'arrêta entre les différentes parties de la fantaisie et ses solos; j'ignore pour quel motif et il est singulier que celui qui guide la société laisse commettre une pareille faute. La petite clarinette ne laissa point entendre toutes les notes j'engage cet exécutant s'appliquer tant la musique, qu'au doigté de son instrument; et une étude persévérante le rendra très bon élève. Le cornet pistons fil oublier l'ef fet désagréable produit par la petite cla rinette, au moyen d'une exécution graci euse et suave. A l'alto et la petite flûte il manque beaucoup d'exercice. L'ophi- cléide ne laisse rien désirer il est rare de trouver rien de si parfait la campag ne. Je n'ai pu apprécier les romances, car j'étais placé au corridor du cabaret où le concert se donnait. Il fut clôturé par un chœur qui a produit d'agréables impres sions sur les assistants. Ces observations n'ont d'autres but que d'encourager les membres de la jeune so cieté musicale de Messines un travail assidu, qui leur vaudra des progrès assu rés, dont j'aurai l'avantage de jouir, je l'espère du moinssi plus tard un motif quelconque m'appelle encore dans cette petite ville. article communiqué. Nous reproduisons avec orgueil l'ar ticle suivant, que le Journal de Bruges consacre l'un de nos concitoyens. Un jeune violoniste belge, M* Joseph De Smitsd'Ypres, s'est fait entendre le 23 au théâtre, dans un intermède musical. Cet artisteélève de De Bériots'est montré digne d'un si noble maître. Il était même inutile que l'affiche nous révélât sous quel patronage Mr De Smits avait fait ses études; son talent pur, suave, délicat, élevé, le dé- cèlait de reste. Dans les divers morceaux que ce violoniste a exécutés, et surtout dans le trémolo de De Bériot, il a haute ment prouvé qu'il n'avait plus rien démêler avec le mécanisme de son instru ment et qu'il savait parfaitement faire marcher ensemble les difficultés les plus ardues avec la plénitude de son la plus intense et la justesse la plus irréprochable. Son phraser est constamment élégant et expressif, quoique affectant la plus grande largeur; son chant est plein de mélancolie quoique nullement monotone. Que M' De Smits poursuive donc les sévères études musicales qu'il semble s'ê tre imposées jusqu'ici et qui ont si émi nemment développé les hautes qualités dont il se trouve doué; et nous osons lui prédire que l'avenir lui réserve un des premiers rangs parmi la glorieuse pléiade de nos artistes belges. On écrit de Bruxelles, 27 novembre Le ministre de la guerre vient d'é crire tous les corps que, provisoirement, il ne sera plus accordé aucune permission de mariage, soit aux officiers, soit aux soldats. Indépendamment des maçons et char pentiers que le gouvernement français engage en Belgique pour travailler aux fortifications de Paris, un grand nombre de terrassiers, paveurs, etc., de notre pays seront employés rétablir les digues et communications détruites par les affreuses inondations du Bhône et de la Saône. Une épidémie désole depuis quelque temps l'hospice de la Maternité. Sur un nombre d'environ cinquante femmes, les deux tiers ou bien peu s'en faut sont atteintes de phlébite utérine. Un hôpital Nous avions a dessein laissé de coté le point délicat que Mr M. B. R. a traité ex professo dans la lettre que nous avons publiée. Répétons-le sans fin, nous avons constaté un fait incontestable, que les deux tiers des Yprois ■veulent du Collège St-Vincent et ne veulent pas du Collège Communal qu'un autre tiers veut du Collège Communal et ne veut pas du Collège St-Vincent. Et nous en avons tiré la conséquence que, supprimer ce dernier, ce serait sacrifier les intérêts de la majorité a ceux de la minorité. Enfin, montrez-nous, dans l'une de nos feuilles cette monstruosité que l'art. 17 de la cons titution mette b la charge des communes tous les établissements qu'il plaira au premier venu d'y établir Vous seriez aussi incapable de le faire, que vous avez été inhabile a réfuter notre dissertation en aucun point. Car nous avons dit précisément le contraireet nous avons prévu, nous avons réfuté d'avance les arguments que vous pouviez tirer d'une clause de notre pacte fondamental. Ouil'enseignement est libre non le gou vernement n'est pas tenu de subsidier les Uni versités de Louvain et de Bruxelles. Mais il y a une loi qui organise l'enseigne ment supérieur; mais les Universités de Louvain de Bruxelles ne subsistent que depuis l'exécution de cette loi Les créateurs de ces établissements ont su b quoi s'eu tenir ils n'ont pu réclamer, ce que la loi leur refuse. Où est la loi qui organise l'enseignement moyen? Elle n'existe pas; les chambres vont s'en occuper. Avant la loi de i855, le gou vernement n'a pas touché aux hautes études Un conseil communal pourra-t-il donner une direction arbitraire b l'éducation inférieure. Si nous avons reconnu l'indispensabilité de son in tervention nous avons entendu qu'elle satisfît les vœux et les besoins des administrés. Le statu quo a atteint ce but respectez-le donc aussi longtemps du moins que la loi n'aura pas disposé autrement. C'est le devoir de tout ad ministrateur prudent et sage. Renverser l'état des choses, serait évidemment porter atteinte b une liberté, dont l'exercice a été rendu possible uniquement par la garantie offerte du subside. Il faut le dire clairement, sans une disposition légale et formelle, l'autorité communal n'a pas le droit de tuer en quelque sorte la liberté de l'enseignement en sacrifiant des sommes énormes b un établissement, avec lequel des lors aucun autre ne saurait concourir. Insister davantage sur ces points, ce serait ennuyer le lecteur par de fastidieuses répétitions. Cependant ce n'est pas tout. Le clergé travaille a s'assurer le monopole de l'enseignement. Voila le grand cheval de bataille de nos ad versaires, nous pourrions dire de nos ennemis b voir leur manière de discuter avec nous. N'oubliez donc pas, s'il vous plaît, que vous mêmes étiez en possession de ce monopole avant la révolution parce qu'un gouvernement op presseur vous l'avait accordé; rappelez-vous qu'en i83o la souveraineté de la nation est venue le briser dans vos mains et a fait b chacun une part égale et juste. Au lieu de respecter ce résultat vous tentez d'empiéter sur la nôtre et cependent nous disons hautement et tous les jours que nous ne voulons pas toucher b celle qui vous est réservée. Car c'est bien la la différence qui existe entre vous et nous personne n'a juré la perte de votre collège et vous ne savez le défendre sans attaquer le nôtre; nous, au contraire, en demandant le maintien du Collège St-Vincentnous avons expressé ment émis le vœu de la conservation du Collège Communal. Avouez encore que vous n'êtes pas sincères lorsque vous faites sonner si haut le mot éco nomie. Qu'est ce que le subside en comparaison d'un défraiement complet. Et puis, si ce subside était supprimé, vous ne tarderiez pas b en de mander la repartition entre les enseignants laïques. (1) En terminant, nous pourrions, avec raison, rétorquer le banal adage qu'on nous a adressé. Nous préférons rappeler b nos adversaires le principe suivant excusatio non pelita est accusalio manifesta. Ils auront senti cette vérité, mais trop tard. Nous pourrions étendre nos raisonnements Nous ne le voulons pas. C'en est assez. Notre voix doit avoir été entendue et comprise. Oui l'opinion est faite. Depuis longtemps elle s'est prononcée en notre faveur. Le public se méfie de ceux dont les actes ne concordent pas avec les paroles; de ceux qui prennent la Religion pour bannière et qui veulent éliminer ses ministres de l'éducation. L'opinion est faite, et elle aura de l'écho dans le conseil communal. (1) Collège S'-Vincent fr. 3ooo. Communal laooo. U11 courrier de cabinet venant de Lon dres, a apporté le 23, S. M. le Boi Léopold, et l'ambassade anglaise en cette résidence, la nouvelle que S. M. la reine Victoria était accouchée d'une princesse.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1840 | | pagina 2