D'AFFICHE S, ANNONCES, AVIS ET N0EVEL1ES DITE i No 2426. SAMEDI, 2 Janvier, 1841. 24me Année. FEUILLETON. LA TAIS TE ET LE IÏEYEU. Le plaignant et la prévenue demeurent Messines. Celle-ci est cabaretière, l'autre est fermier. On connaît généralement la physionomie de nos cultivateurs, et dès lors nous pouvons nous dispenser de tra cer le portrait du plaignant. Mais la pré venue n'est pas une cabaretière comme toutes les autres cabaretières de cam pagne. Il peut être utile d'en présenter une esquisse, d'autant plus qu'elle est vçt vElle est de taille moyenne et bâtie '^es contours; sa figure est ronde et ^i£îS, ses yeux et sa chevelure bruns, LE JOUR DE L'A Y. ses joues vivement colorées. Elle porte le deuil de son mari sa robe est en mérinos; son tablier en soie; ses souliers en prunelle sont doublées d'une peau rousse qui dé borde gracieusement autour du pied. Il y a, de part et d'autre, assistance d'avocat et constitution de partie civile. On peut prévoir que les débats seront chaleureux et irritants. Le triburïâl fait exposer l'affaire par les avoués et passe l'audition des témoins. Le neveu exploitait un jardin en compensation de l'usage d'un hangard qu'il cédait son oncle. Celui-ci mort, le neveu fait vider sa remise; la tante fait déplanter le porreau et le céleri au jardin de la communauté et somme le fermier de les prendre et de quitter l'oc cupation. Celui-ci dresse plainte et réclame des dommages-intérêts du chef de la des truction de ses céleris et de ses porreaux. La prévenue exige la réparation de son honneur atteint par une poursuite cor rectionnelle injurieuse. Le tribunal ren voie la belle cabaretière et le fermier irrespectueux se pourvoir au civil. La crédulité des campagnards îetT coiti— ploitée dans notre arrondissemçntflStructj tout dans les cantons d'ilan*- l3 janvier Poperinghe par le nommé Bat ]ong prétend posséder les moyens de gv. cancer. Le tribunal l'a condamné po n deuxième fois. Un vieillard, cité et, ^-s témoin, est dans un état pitoyable "0' subi le traitement et sa lèvre inférié,ecette* presqu'entièrement enlevée par dlse' guents corrosifs que ledit empiritaenje' |n chèrement vendus. De tels faits, essc/ien être signalés au public afin qu'il se^ns van en garde contre la fourberie .^tEKîai te auteurs. On écrit de Bruxelles, 1er jai.v n Bren: Le Moniteur publie la loi qui OR(,t gras ministère des finances un crédit dfiruykt' 2,000,000 et celle du budget des voies art moyens pour 1841. ets Le Musée d'histoire naturelle de Bruxelles vient d'être enrichi par la bien veillance de S. M. la Reine, d'une superbe LE PROPAGATEUR, Ce Jourual parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les iusertions se paient i j centimes la ligne. Affranchir les lettres. ®AAA)UUJtA!UL(UtJlilAjlJtAAil&AWiLajLOJLlA^ YPR.ES TjKgtëglu JUSTICE. Saint, jour de paix, de se're'nitê, de bonheur Jour fortuné, où le devoir et la politesse vien nent avec leurs vieilles coutumes rajeunir cette vieille société fatiguée, flétrie par les inquiétudes, les vices et les misères de sa brillante civilisation. Maîtres et valets, petits et grands, offrent au jourd'hui, plus ou moins sincèrement, plus ou moins éloquemmentleur part de vœuxde respects et de dévouement. Aujourd'hui l'innocence a aussi ses préoc cupations. Le bel enfant, aux joues roses, l'œil suave, a mal dormi, repassant dans son petit esprit la fable, le compliment qu'il doit réciter h son grand-père; il s'est retourné, agité sur sa petite couche, le pauvre petit! il a pensé, réfléchi, le bel enfant il a pensé aux caresses, aux bonbons, aux jouets qui seront le prix de son obéissance et de son application il a attendu le jour avec impatience doux et favorable augure, il sera le premier qui se présentera aux regards de sa maman. C" Aujourd'hui, l'écolier turbulent n'a point mur muré contre la cloche matinale qui vient chaque jour l'arracher h son dur sommeil aujourd'hui sa bibliothèque va se fonder, sa bourse se garnir. Il ne sera point assujetti au frugal et monotone repas de son collège il y a gala dans sa famille aujourd'hui; il pourra, sans contrainte, se ré galer, parler, faire l'important, rire, s'amuser. L'étudiant a mis tout son avoir en pralines; l'auteur, pour se faire bien venir, va offrir, maroquinée et dorée sur tranchesla quintes sence de son savoir. Le mariqui veut faire oublier ses boutades et ses infidélités, s'est pourvu d'une nouvelle parure pour sa femme. La femme, pour se faire pardonner ses folles dépenses et sa légèreté, s'est munie, a crédit, d'une belle robe de chambre qui fera les délices de son mari. Aujourd'hui, on est communément de bonne humeur; on revêt le costume d'apparat et le caractère extérieur. Le riche se montre généreux, le pauvre reconnaissant, le serviteur zélé, le fils plus soumis, le père plus affectueux; les affaires de cœur et d'intérêt reprennent une nouvelle activité, les liens se resserrent, les ini mitiés s'éteignent, les prévoyances et les sou venirs se ravivent on se rappelle qu'il faut enfin IIS CHARLATAN. n m,ouJ.in^ s d'épais- se réconcilier avec un frère, qu'on a quelque part une bonne vieille grand'mère qui pourrait encore vous bénir, un bienfaiteur délaissé qfii vous serait encore utile; on les met aujourd'hui sur la liste des protecteurs qu'il faut tenir en haleine, des indifférens qu'on doit voir, des connaissances qu'il est bon de cultiver. Enfin, on se souvient aujourd'hui qu'il est impossible de ne vivre que pour soi sur cette terre; que la famille demande de l'affection, les supérieurs des égards; on se souvient qu'on a des devoirs remplir, des convenances a observer. Aussi, remarquez comme tout ce monde est aimable et paraît s'aimer. On s'aborde, on se serre la main, on s'embrasse comme des amis après une longue séparation. Ce sont des flux de félicitations, des élans de tendresse; un com merce, des émotions qui ne laissent pas le temps de respirer. On échange, on vend, on achète, on donne, on reçoit de la reconnaissance et des bagatelles, des amitiés et du sucre de pom mes des protestationsdes comestiblesdes sentimens, des marchandises, des complimens de tous les genres, de toutes les couleurs, de toutes les façons. o

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1