D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS IT NOUVELLES H I N° 2427. MERCREDI, 6 Janvier, 1841. 24me Année. FEUILLETON. 1 YPRES. On dit qu'il circule en ville une pétition adressée l'administration communale et tendant obtenir la libre circulation par la cour de l'ancien évêché, qu'occupe le Collège de S-Vincent de Paul. Il nous semble que ce point n'intéresse qu'un très petit nombre de voisins et qu'il est com plètement subordonné la destination que l'on donne aux bâtiments eux-mêmes. En supposant que le collège épiscopal se maintienne, même en l'absence d'un sub side pécuniaire, chassera-t-on de l'ancien évêché ceux qui s'y livrent aujourd'hui l'enseignement? Nous aimons croire que cette question peut être résolue pour la négative; et, dans ce cas, ouvrir un pas sage dont l'utilité est contestable, serait imposer une gêne et une privation réelles aux occupeurs d'un établissement d'édu cation où la cour est d'une indispensable nécessité. Les journaux ont parlé, il y a quel que temps, d'une faillite colossale en Angleterre. Serait il vrai que plusieurs négociants de cette ville y soient intéres sés? Serait-il vrai que les Dames Irlandai ses y perdent de grands capitaux? LE TENTATECR. On écrit de Bruxelles, 5 janvier M. Gacbard, qui avait été chargé par M. le ministre de l'intérieur d'explorer les archives de l'ancienne chambre des comp tes de Flandre conservées Lille, et de lui signaler les documents intéressants pour l'histoire de Belgique, dont il importerait de faire prendre des copies ou des extraits, est de retour de cette mission avec une moisson abondante de renseignemenls, de particularités et de faits curieux inédits, M. Gachard doit adresser un rapport M. le ministre de l'intérieur sur les résultats de ses investigations on espère que ce rapport sera livré la publicité; c'est le milleur moyen de rendre fructueux pour ceux qui s'occupent d'études historique les travaux auxquels le directeur de nos ar chives s'est livré Lille. FRANCE. Le prince de Joinville avait demandé au roi l'autorisation de partir pour un nou veau voyage au mois de février prochain. Mais il a été convenu qu'on attendrait, pour le laisser partir, que la question de paix ou de guerre fût décidée. Il est pro bable, par conséquent, qu'il restera Paris jusqu'à mois de mai prochain. La santé de M. le maréchal Moncey donne depuis quelques jours de nouvelles inquiétudes ses amis. La cérémonie du 15 décembre paraît, épuisé les forces du vénérable gouverneur des Invalides. Pau.. - Dans le courant de l'année qui vient d'expirer, six prélats ont été consacrés en France, et le nombre des promotions épis- copales, faites du 1er janvier 1851 au 1er janvier 1841, s'élève 5G. Ainsi, plus de la moite du corps épiscopal a été renou velé depuis la révolution de juillet.' Le P. Lacordaire, dit l'Ami dela Religion, doit donner, dans les premiers jours de février, un sermon Notre-Da"^ l'occasion de Saint-Vincent de Depuis bien longtemps, aucun orateur chrétien n'a paru dans les chaires de* Paris en habit de dominicain. Mmc la princesse Mathilde Demidoff, qui a dernièrement envoyé 12,000 francs pour les pauvres des douze arrondisse ments de Paris, vient de se charger du trousseau et de la pension de deux çlèves de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Mme de Feuchères était âgée peine d'une cinquantaine d'années. Après le pro cès qu'elle a soutenu contre la famille de Rohan sur la validité du testament, elle s'était retirée en Angleterre. Le testament n'accorde la légataire universelle que la somme annuelle suffisante pour son en tretien convenable. Tout le surplus du revenu sera capitalisé pour être remis la demoiselle Thanaron lors de sa majorité; en sorte qu'elle jouira cette époque d'un capital de près de trente millions. Les hé ritiers collatéraux de Mme de Feuchères, domiciliés dans l'île de Wight, n'ont ob- v /i V «t LE PROPAGATEUR i iinait Ce Journal paraît -le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 lr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour loiile la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient y centimes la ligne. Aflranchir les lettres. I,e Christ, dit le saint livre cette page ouvert, Le Christ, quarante jours jeûna dans le désert. Oh! qu'il peut aisément s'abstenir et se taire! Sa peine est limitée, et surtout volontaire. S'il subit la douleur, l'isolement, la faim, Ses maux ont pour le monde une sublime fin; n le sait! transporté sur le faîte du temple, Si les biens, les grandeurs, les trésors qu'il contemple, N'éveillent dans son cœur nuls vœux ambitieux; S'il méprise la terreil a connu les cieux Mais nous faibles enfans de doute et de ténèbres, Nous qui, pour nous guider dans ces ombres funèbres, PARIS, 4 JANVIER. N'avons qu'une incertaine et grossière clarté, Un flambeau par les vents toute heure agité, Sans le but qui soutient, sans l'espoir qui soulage, Pouvons-nous par moment ne point perdre courage? Le corps souvent résiste où l'esprit obéit. Hélas! qui ne le sait! mais quand tout nous trahit, Nous échappe, ou nous ment; ces douceurs de la terre Quand sur nous dès long-temps pèse le jeûne austère; Quand le monde nous fuit, quand la tiède amitié, Au cri de nos douleurs s'éveiltant moitié, Arrachée regret sa molle paresse, Pour l'amour du repos nous plaint et nous caresse; En faveur de nos maux médite un faible effort; Puissi nous nous taisonsoublie et se rendort Quand nous saisit au cœur la fatigue profonde. Qui nous fait tout coup un désert de ce monde Quand notre front lassé tombe sur nos genoux, Le tentateur est là, debout derrière nous! Il parle, et des replis d'un facinant langage Nous enlace, pareil au serpent son image. n Dis-moi, murmure-t-ilpauvre âme, que fais-tu De ce beau dénûinent que tu nommes vertu? Tu vas; mais où?... Pourquoi? pour tout être qui pense, Point de chemin sans butd'effort sans récompense Car tu te plains tort, et souffres raison Toi, qui fais de la terre une sombre prison. Çrois-tu des contes vains? Jamais le premier homme N'a vu sa race et lui perdus pour une ponnne. La peur fut tout sou mal; grâce sa lâcheté, A celui de là-haut l'avantage est resté, Dès-lors cet Autre et moi nous vivons mal ensemble* Il veut qu'à son pouvoir nul pouvoir ne ressemble, Il le veut! et pourtant peine de ses mains Se furent échappés le monde et les humains, Que de cet univers une moitié fut mienne. Qu'il me laisse ma part, je renonce la sienne Sans en rien contester; car il est mon ancien. Créer est son domaineuser yoilà le mien '\vi V ;,VI t V

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1