D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
Mo 2438.
SAMEDI, 13 Février, 1841.
24"* Ann
FEUILLETON.
BELGIQUE.
MM. Renty, Jacques, notaire, Ypres;
CS-ton de Winnezeele, vicomte, proprié
taire, Zillebeke; Ghesquiere, L., échevin
et cultivateur, Warnêton; Loncke, Bona-
ventùre, sacristain, Ypres; Keingiaert, F.,
propriétaire et bourgmestre, Gheluvelt;
Thibault-Ferricx, hôtelier, Ypres; De Boo,
Louis-Antoine, notaire, Oostvleterenet
Blieck, J.-B., rentier, Wervick.
Depuis avant-hier le dégel se fait
sentir. L'intensité du froid qui régné
longuement, et le verglas qui s'en est
suivi, ont occasionné bien des malheurs.
Le Journal de Bruges signale la mort d'une
mère et de ses deux enfants, victimes
de leur dénûment et de la rigueur de
l'athmosphère. Nous avons enregistrer
l'accident arrivé M' Rdirecteur de
la poste aux chevaux en cette ville, qui
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en sortant de chez lui a tombé et s'est
cassé le bras.
On lit dans les Petites Affiches de
Courtrai
On nous assure que Mr Louis, lieutenant-
colonel, commandant d'armes de cette
ville est appelé en la même qualité
Ypres.
Le 7 février, 1841est décédé, La
Haye, monsieur Auguste-Joseph-Jacques
Vermersch, général-major, au service du
Roi des Pays-Bas.
La chambre des représentants s'est réu
nie aujourd'hui 2 heures.
Il a été donné lecture d'une proposition
déposée hier par MM. Dubus aîné et Bra-
bant. Elle est ainsi conçue
Art. 1er. L'université catholique de Lou-
vain, dont l'acte d'érection est annexé la
présente loi est déclarée personne civile,
et en cette qualité elle acquérir et aliéner
des biens.
Art. 2. Cet établissement ne peut ac
quérir, soit titre onéreux, soit titre
gratuit, ni aliéner les biens acquis, qu'en
vertu d'autorisation spéciale du Roi.
Cette proposition prise immédiatement
en considération a été renvoyée une
commission spéciale, qui sera nommée par
le bureau.
La chambre a adopté sans discussion le
projet de loi relatif au traité avec la Porte
ottomane, et la loi interprétative de la loi
du 27 décembre 1817 sur les successions.
M. le général Langerman, né Gus-
trow (grand duché de Mecklenbourg), entré
au service de la Belgique en 1832, demandé
la naturalisation.
Il existe depuis sept huit ans dans
l'atelier de charité de Louvain un atelier
de tissage de toile la naVette volante,
destiné fabriquer des toiles d'une largeur
double des toiles ordinaires. Depuis cette
époque un grand nombre de .pièces, dont
on a fait des draps-de-lits sans coutures,
ont été tissées dans cet atelier et ont servi
en grande partie au casernement des trou
pes Louvain.
La cour de cassation a rejeté le pour
voi delà nommée Rosalie Rossini,servante,
condamnée, par arrêt du 21 novembre
1840, de la cour d'assises de la Flandre
Occidentale, la peine des travaux forcés
perpétuité, l'exposition et la marque,
pour avoir volontairement, mais sans pré
méditation porté un coup mortel son
enfant, âgé de dix-huit jours.
Les 22 et 23 de ce mois, compa
raîtront devant la cour d'assises, les sieurs
Pierre-Charles Beugnies, Adolphe Serès,
Nicolas Slingenyer et Jacques-Ferdinand
Broglia, pour calomnies par la voie de la
presse.
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a
bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique; franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
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YPRES, 13 FÉVRIER.
Liste du tirage des Jurés pour le premier
trimestre de 1841, première série, pour
Tarrondissement d'Ypres.
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Je te salue, mer! je te salue et t'aime!
Après huit ans passés loin de tes bords chéris,
Je viens et te retrouve, toi! toujours la même.
Non, tu n'es pas changée et mes regards ravis
Sur ta nappe d'azur cherchent encor la route
Que creusait le vaisseau sur tes vagues, mer!
Je te vois, je te sens, et joyeuse j'écoute
Tes mille bruits dans l'air!
Oh! mais ta voix non plus n'a pas changé! c'est elle
Qui berça mon enfance et me parlait tout bas
De mondes inconnusoù sous une blanche aile
Nous donnons l'ami ravi par le trépas,
XJn long baiser de sœur! mer! ton bruit sauvage
m'apporte les accens de ceux qui ne sont plus
Comme de la cité le vent porte au rivage
Les chants, les bruits confus.
Bruxelles, 11 Février.
Et, n'as-tu point, passant sous la cité céleste,
Recueilli ces accens que tu viens m'apporter?
Messagère de Dieu, près de l'enfant qui reste,
Sur la terre d'exil, tu lui viens répéter
Qu'il doit trouver un jour, au-delà des nuages,
Une patrie enfin, où la sainte amitié,
L'amour qu'il a rêvé ne reçoit point d'outrages
De ce temps sans pilié!
Car hélas! ici-bas les âmes changent vite!
On s'aime, on se le dit, puis on part, l'on revient
Au bout de quelques ans; comme le cœur palpite,
En approchant! on dit sans doute il se souvient!
On la revoit enfin!... l'on attend de la joie,
Des transports non, l'absence et le temps, oh! ce temps
Qui construit dans un cœur et qui dans l'autre broie
-Tant de doux sentiment
Revoir! mon Dieu! revoir est une affreuse chose!
Sentir son coeur glacé sous un regard poli,
Froid comme ub froid poignard, et sa lèvre qui n'ose
Balbutier un son, sentir son front pâli,
Des larmes dans les yeuxet sous quelque sourire
Cacher ce que l'on souffre; oh! mon Dieu, c'est affréux!
Mais qui peut désirer de revoir?... Quel délire!
L'absence vaut bien mieux!
Et pourtant aujourd'hui, mer, si ma voix réclame
Et ta brise adorée, et les balancemens
Qu'éprouve le navire au sommet de ta lame;
Si mon cœur, l'aspect de ces noirs bâtimens
Qui dorment sur ton sein, bondit d'impatience,
Les presse de ses vœux; si, tressaillant d'espoir,
Je reviens sur tes bords; si je quitte la France,
N'est-ce pas pour revoir!
Eh! pourquoi donc des pleurs!... Je le salue et t'aime,
Mon Océan chéri, toi, mon premier amour!
S'ils ont changé là-bas, loi n'es-tu pas le même?
Ah! sur tes bords encor je viendrai chaque jour
Chercher des souvenirs, une douce espérance;
Je viendrai sur tes flots me beroer sans effort,
Et saurai, compagnon chéri de mon enfance,
Vivre et n'aimer que toi!