D'AFFICHES. ANNONCES. AVIS IT NOUVELLES DIVERSES.
SAMEDI, 13 Mars, 1841.
FEIJILLETON.
No 2446.
BELGIQUE.
Quatre sous-officiers, ni plus ni moins,
ont porté chez notre Éditeur la lettre sui
vante. Nous voulons bien la publier, tant
pour donner nos lecteurs une idée du
style épistolaire de ces messieurs, que pour
prouver que nous entendons la liberté de
la presse dans son acception la plus éten
due. Tout le monde verra que quelques
leçons d'usage et de convenances seraient
d'une grande utilité aux signataires.
iHonstfur,
MON PREMIER AMOUR.
RUELLE, BALTAZARD, JONNIAUX,
Personne ne se sera imaginé sans doute
que nous ayons voulu attribuer aux sous-
officiers les causes du désappointement de
la troupe Verplancke, et nous protestons
avec sincérité que nous n'avons songé ni
blâmer la nature ou le but de l'associa
tion de ces Messieurs, ni surtout attaquer
leur probité.
Nous avions lu sur certaines affiches
que la recette serait consacrée aux indi
gents néanmoins nous n'étions pas par
venus nous assurer quede ce chef, des
secours eussent été distribués. Et nous
avons pris la liberté de le dire nos
lecteurs. Nos paroles n'ont pas d'autres
signification elles ne recèlent nullement
l'intention qu'on a voulu nous prêter.
Cependant, il faut l'avouer, nous avons
commis une erreur, ou plutôt nous avons
ignoré ce que nous eussions pu ou dû
savoir Messieurs les sous-officiers dé
clarent, et ils offrent au besoin de fournir
la preuve, que 2,300 pains ont été distri
bués par eux sur le produit des recettes
de leurs représentations.
Nous acceptons cette rectification et
nous la publions avec la même franchise
que nous venons de mettre expliquer
notre pensée. Au surplus nous avons le
LE PROPAGATEUR,
Ce Journal parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a
bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
YPRES, 13 MARS.
S&fSSefc/eat c/u (Piopa<jatetiir.
Votre 72° 2445 du mercredi, 1 o courant,
contient une insinuation perfide qu'il est con
venable de remettre en son lieu et place.
Il nous importe peu que MVerplancke soit,
ou ne soit pas lèzé dans ses intérêts nul de
nous n'est fauteur de son peu de succès et il
ne nous est pas donné Renvoyer les spectateurs,
que Von semble nous envier, aux représen-
SUITE ET FIN.
Quel nom dois-je vous donner? Je me nomme
Blanche. Eh bien! Blanche, suivez moi... Une
heure après nous cheminions ensemble sur la
grande route.
Elle avait un voile qu'elle tenait constamment
Laissemais de temps en temps le vent le soule
vait et me laissait entrevoir a la de'robée de beaux
yeux bleus plus brillaus que la veille j quelques
boucles de cheveux du plus joli blond s'échap
paient de dessous son chapeau, mais ils n'é
taient pas aussi longs qu'ils devait être suivant
son âge et la mode du temps. Je m'indignais en
pensant qu'on les lui avait coupés au couvent;
l'ensemble de son visage avait quelque chose de
talions des artistes flamands aussi n'est-ce
pas en son nom que nous parlons ici. Les der
nières lignes de votre article insinuent que les
spectateurs se portent en foule aux représen
tations d'une société d'amateurs qui ne cher
chent qu'h pourvoir a leurs menus plaisirs, ou
jouent au profit de vous ne savez quels indigents!
Indépendamment de la malveillance qui
perce dans ces lignes, vous attaquez la probité
de tous les sociétaireset en quelque sorte,
vous formulez une accusation d'avoir em
prunté le nom des indigents.
Si telle a été votre pensée, nous vous som
mons d'expliquer, clairementquelle source
vous avez puisé vos renseignements car, au
besoin, nous fournirons la preuve que 2,3oo
pains ont été distribués par nous sur le pro
duit des recettes de nos représentations.
Quelque soit l'auteur de Varticle injurieux
qui nous occupe, auteur quedu reste, la voix
publique indique suffisamment c'est vous
M* l'Editeurque nous adressons le reproche
formel d'avoir produit une insinuation mé
chante, calomnieuse et diffamatoire et c'est
vous aussi, que nous adressons la demande
formelle de l'insertion de cette réponse dans
votre plus prochain numéro.
Les sous-officiers amateurs
doux et de ferme 'a la fois, ses manières avaient
perdu leur langueur, elles étaient plus arrêtées,
sa taille était soupleon voyait que l'exercice du
cheval lui était familier; en un mot, c'était la
plus séduisante amazone que j'ai encore rencon
trée. Il me semblait qu'elle avait l'intention de
me plaire, ses petites coquetteries étaient si ai
mables que je l'adorais toujours davantage. Il y
avait daus sa conversation une distraction char
mante, je l'a trouvais naturelle chacun de ses
mots entrecoupés était saisi par moi avec avidité,
je les commentais a mon profit. Il ne m'arriva pas
une fois de songer au lieu où je la conduisais; ne
la point perdre de vue me suffisait, comme son
esclave, je la suivais.
Le soleil allait se coucher, Blanche s'appro
chait davantage de moi, il faisait chaud, elle se
plaignait de froid pour partager mon menteau...
Malheureuse Blanche! dit-elle, c'est horrible le
couveut... Puis elle regardait derrière nous avec
terreur comme si on l'eût poursuivie... On y dé
fend d'aimer, monsieur, et voyez-vous, c'est im
possible Si vous aviez connu ces femmes qui me
retenaient prisonnières, comme elles sont sévères
et froides Pauvre amie chassez de si tristes
souvenirs; quelles que soient les mesures prises
contre vous, je saurai le conjurer. C'est ma vie
que je défendrai. Blanchesoyez a moi aucun
mortel u'aura des droits sur vous... Ma main était
dans la sienne, nous traversions une forêt, je
pensais qu'il fallait prendre un peu de repos, et
engageai Blanche a descendre; j'attachai nos che
vaux h un arbre et fus m'asseoir près d'elle. Nous
gardions le silence... Elle arrachait de petites
fleurs autour d'elle, en faisait un bouquet, en
suite le rejetait. Tous ses mouvemens, quoique
étranges, avaient un langage pour moi, je me fis
l'illusion de croire qu'elle voulait uue fleur de
moi, je la lui donnai, elle la plaça dans son cor
sage avec agitation. Oh mon Dieu ils vont nous
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