prison. Le tribunal a usé d'indulgence sur
les instances mêmes de l'éditeur, dont le
but était moins d'obtenir une condamna
tion que de constater le tort moral occa
sionné son entreprise, par le rabais
excessif auquel M. Michel avait pu offrir
au public les volumes soustraits. (Fanal.)
On nous écrit de Malines
On a commencé depuis quelques jours
les travaux de terrassement d'une route
nouvelle, tracée côté du chemin de fer,
et longeant celui-ci, partir de la station
de cette ville jusqu'à Anvers.
On écrit de Liège, 5 avril
Quatre déserteurs hollandais en petite
tenue, venant de Maestricht sont arrivés
hier en cette ville. Ils ont été arrêtés et
vont être remis la disposition de l'admi
nistration de la sûreté publique, comme
étrangers dépourvus de papiers. Ils seront
probablement incorporés dans la légion
étrangère.
On écrit de Gand, le 5 avril
La cour d'appel, chambre des mises en
accusation, avait renvoyé devant le tribu
nal correctionnel de cette ville le nommé
Léandre de Pourcq, sous la prévention de
menace verbale d'assassinat faite avec or
dre ou sous condition M. De Yos-Ruye-
landt, banquier Bruges, délit prévu par
l'art. 197 du code pénal. Le tribunal s'est
occupé jeudi de cette affaire et s'est déclaré
incompétent, parce qu'il est résulté des
débats que le fait reproché au prévenu
était prévu par l'art. 400 du dit code,
punissant des travaux forcés temps qui
conque aura extorqué par force, violence
ou contrainte la signature ou la remise
d'un écrit, d'un acte, d'un titre, etc. Par
suite de ce conflit, l'affaire devra être sou
mise la cour de cassation.
On écrit de Roulers, 5 avril
Mgr Miles, évêque de Nashville en Amé
rique, revenant d'Italie, a passé quelques
jours au petit séminaire de celte ville. Le
dimanche après-midi, le prélat a été com
plimenté par les élèves. M. Jacques Daniel,
de Londres au nom de ses condisciples,
lui a adressé un petit discours en anglais.
Le digne évêque y a répondu par quelques
paroles qui ont fait couler des larmes d'é
motion. Ensuite l'évêque a visité la cha
pelle de la congrégation de la sainte
Vierge et l'église du couvent, l'école des
pauvres, l'hôpital des vieillards et celui des
vieilles femmes, et a partout témoigné le
grand plaisir qu'il éprouvait visiter ces
établissements de la charité chrétienne.
Le mardi le prélat est parti pour Gand,
où il sera un séjour d'environ trois se
maines, après lesquelles il compte partir
pour l'Angleterre et retourner de là en
Amérique.
On écrit de Maestricht, le 1" avril
Les guides de la montagne St-Pierre
viennent de faire hier, dans un des en
droits les plus reculés de la grotte, une
découverte des plus terribles. Il est de no-
torité publique dans les souvenirs de notre
ville que, lors du dernier siège de Maes
tricht par les armées françaises, plusieurs
soldats, poussés par la curiosité, s'égarè
rent dans le dédale inextricable de la
grotte. En conduisant, hier dans la mati
née, des étrangers la montagne, les
guides ont trouvé, étendus sur le sol, deux
cadavres revêtus d'uniformes de grenadiers
et fort bien conservés, ce que nous attri
buons la parfaite siccité de l'air dans ces
galeries. Les boutons de leurs habits por
tent les nM 17 et 18. Ces deux cadavres,
parvenus l'état de momie, ont été dépo
sés au Casino de Slavante où de nombreux
curieux ont été les visiter ce matin. Nous
attendons de plus amples détails sur cette
étrangère affaire. (J. du Limbourg.)
Dans l'église Notre-Dame qu'aura lieu la
cérémonie du baptême du comte de Paris.
Déjà les entrepreneurs de préparatifs de
fêtes ont reçu l'ordre officiel de se tenir
prêts pour commencer les premiers travaux
de décorations dans ce temple, le 12 avril,
lendemain du jour des Pâques.
On lit dans le Courrier français
A l'occasion de la fête du roi et du bap
tême du comte de Paris, il est fortement
question d'une grande amnistie en faveur
des diverses catégories de condamnés po
litiques, parmi lesquels on comprend Lou
is-Napoléon.
M. le maréchal Soult depuis long
temps prépare un projet de loi pour la
fortification des places importantes du
royaume. La frontière des Pyrénées serait
défendue par Perpignan, le château de
Foix, le château de Tramesaignes, le Poun-
talet (vallée d'Asde) et Bayonne.
D'après une lettre expédiée hier
Lille par M. le préfet du département du
Nord, actuellement Paris, l'ordre est
donné de mettre en adjudication les tra
vaux des deux lignes de chemins de fer de
Lille et de Valenciennes jusqu'à la frontiè
re, immédiatement après que le travail
des expropriations sera terminé.
La reine Christine, qui a quitté Ve
nise le 23, est arrivé Milan le 24. S. M.
est attendu dans quelque temps Paris.
Nous lisons dans Indicateur corrégien
(Tulle) du 30 mars
Il a été dit que Mme Lafarge a été citée
comparaître le 29 avril devant le tribunal
correctionnel de Tulle pour y voir statuer
définitivement sur l'affaire des diamants.
il ne resta que le cigne blanc comme la fleur de la
couronne et l'e'tendard de la royauté, ce beau cour
tisan demeura fidèle au bassin où se reflète le palais
des Tuileries.
Avec ce grand changement est arrivé le luxe
des chaises de pailles, sièges grosssiers qui ne nous
conviennent guère, et dont nos aïeux se fussent
trouvés si contens! Ils n'avaient dans leurs prome
nades nulle chose pour se reposer, et cela est si
vrai, que quand le Luxembourg renfermait la cour
de Marie de Médicis puis de mademoiselle de
Montpensier, on voyait princesses, dames d'hon
neur, barons et chevaliers (qui dans les belles nuits
d'été aimaient singulièrement l'ombrage de ce
jardin solitaire) tous assis par terre autour d'un
bassin, sous les sombres ifs taillés en mille formes
bizarres.
Pour compléter le matériel de nos promenades
avec les arbres et les bassins, nous avons encore les
statues dont le marbre se détache agréablement sur
un fond de verdure.
Ces antiques personnages sont les plus indiffé-
rens et les plus ignorés des habitans de nos jardins.
En effet, que nous font ces dieux et ces héros de la
mythologie? Les anciens voulaient être entourésde
leurs images; car pour eux c'étaient des aïeux. Une
mère romaine, en passant sur la place publiqne,
pouvait comparer les traits de son fils a ceux de
Mars dont elle rencontrait la statue; c'étaient des
dieux aussi, et un orateur était heureux de s'inspirer
devant l'image de Mercure, un malade de s'asseoir
aux pieds de celle d'Esculape c'étaient encore des
fondateurs, et les murailles de la cité se trouvaient
attachées a eux par des liens d'origine et de conser
vation. Mais nous, bon Dieu! nous, enfans de
Paris et du dix-neuvième siècle que nous veulent
ces étrangers Aussi personne ne s'inquiète de leur
caractère sacré. On médite un drame romantique
la barbe d'Apollon, et on parle très-bien d'amour
FRANCE.
PARIS, 5 AVRIL.
h l'ombre de Diane ou de Minerve... Oh si non»
avions leur place les images des hommes vivans
qui nous relèvent aux yeux des nations, qui font
notre gloire et notre espérance, que leur aspect
aurait plus d'intérêt et de charmes Voyez Com
bien ces légères feuilles de papier que le vent ba
lance h la porte des boutiques, attirent autour
d'elles un clercle plus nombreux et plus animé que
le Thésée victorieux ou l'Hercule au repos Con
cevez-vous combien, si le marbre se destinait h
reproduire nos grandes célébrités, le marbre de
viendrait beau! Pourquoi cela n'est-il pas ainsi.
Cependant, tels que les voici, les jardins publics
sont notre seule ressource contre le fracas et le
gâchis des rues. On est plus heureux la qu'ailleurs,
parce que le beau temps an moins peut y pénétrer,
et le beau temps est une des conditions du bonheur,
un air pur nous enlève doucement sur son aile,
une seule étincelle de soleil ravive le foyer de
notre existence... Dans la conversation, toutes les