D AFFICHES, ANNONCES, AYIS ET NOUVELLES DIVERSES.
FEUILLETON.
No 2457. MERCREDI, 21 Avril, 1841. 24™ âaW&p).
8W.M
On est occupé démolir une partie de
l'ancien bord du Quai. La digue provisoire
est achevée, les fondations sont presqu'en-
tièrement extraites et l'on ne tardera pas
commencer le pilotage. M' Joseph Car
dinal de notre ville, est, ce qui paraît,
l'entrepreneur de ces travaux, moyennant
vingt-un mille francs. Les arrivages sont
plus nombreux qu'à l'ordinaire peu
près toute la surface du bassin est cou
verte actuellement de bateaux. Les en
virons prennent un aspect plus vivant et
les constructions se multiplient. Une nou
velle maison est près d'être achevée d'au
tres passeront bientôt du projet la
réalité; un four chaux s'élève; les iné
galités de terrain disparaissent, et tout
concourt convertir cette partie extra
mur os de la ville en un faubourg animé et
intéressant.
A la grande satisfaction de tous nos
habitants paisibles et honnêtes, Mr Auguste
Vanzuylen van Nyevelt est nommé per
cepteur des postes aux lettres en rempla
cement du sieur Adolphe Hochsteyn.
La lettre suivante nous est adressée
de la part de l'un des représentants de
notre district. Nous regrettons vivement
que l'honorable Mr Delanghe ait pris la
détermination de renoncer la vie publi
que. Quoique, sur certains points, notre
opinion ait différé de la sienne, nous n'a
vons jamais cessé de croire que, par sa
position et son caractère, il est l'un des
hommes les plus dignes de remplir le
mandat grave de représenter la nation.
Durant une très longue série d'années,
Mr Delanghe a justifié pleinement la con
fiance que ses concitoyens lui avaient ac
cordée. Nous n'hésitons point leur servir
d'organe pour offrir au député instruit et
modéré un témoignage public de haute
reconnaissance.
Désirant me retirer des affaires publiques,
je dois prier ceux cCentre vous qui auraient
l'intention de m'honorer de leurs suffrages
aux prochaines élections de vouloir les porter
sur d'autres personnes.
Je ne laisserai pas échapper cette occasion de
témoigner ma profonde reconnaissance MM.
les Electeurs qui, il y a quatre ans, m'ont
conféré un mandat que j'ai la conviction
d'avoir consciencieusement rempli.
Agréez, Messieurs, l'assurance de ma con
sidération distinguée.
F. DE LANGHE,
Le 12 de ce mois, a eu lieu la distribu
tion des prix aux élèves de l'École Régi-
mentaire du 8me de ligne, dans le local
approprié aux études, en présence du
corps d'officiers et de sous-officiers du ré
giment ainsi que de nombreux spectateurs.
Le L-Colonel Geerinckx commandant le
régiment a prononcé dans cette cérémonie
le discours suivant
Sous-Officiers et Sotdats,
PAULINE.
LE PROPAGATEUR^'
BELGIQUE.
ypres, 21 avril.
S'-Josse-ten-Noode i5 avril 184-
TTbeAJÎeuzJ des CîccteuiA Du District D'^pteJ.
Messieurs,
Membre Je la Chambre des Représentant.
Quelque temps après mon arrivée an régi
ment, l'instruction dans l'armée acquit un plus
grand développement. Mr le Ministre de la Guerre
créa une école normale, où les officiers destinés a
l'instruction dans tous les régiments furent appelés
pour y apprendre une méthode uniforme d'ensei
gnement. Aujourd'hui les résultats ont dépassé
tonte attente, je vous en félicite, ainsi que vos
général il en fut tiré tout coup par un au
tre bruit aussi léger, mais dont la cause était
positive c'était le murmure de paroles dites a voix
basse, et comme le doux retentissement d'un bai
ser. Cela venait de la terrasse que dominait la vue
de M. Delanoue. Il jeta les yeux de ce côté, et
vit, au-dessous de lui, deux personnes qui, sans
doute, avaient voulu jouir aussi de la fraîcheur
et de la solitude. Le vent agitait les vêtemens
blancs de l'une, et lui donnait l'air d'une appari
tion. Toutefois, le général ne croyait point aux
revenans; s'il tressaillit, s'il laissa échapper un
long soupir, ce n'était pas qu'il eût peurmais
une émotion pénible, que le présent évoquait du
passé, avait saisi son cœur et mouillé ses yeux de
larmes. Il quitta son siège sans bruit, descendit
vers la terrasse, et se trouva quelque distance
du couple mystérieux. Son pas lui, vieillard,
n'était pas celui d'une ombre; mais quel bruit
peut arriver a l'oreille qui s'enivre des sons de
la voix bien-aimée, si étouffée qu'elle soit par la
crainte? Auguste entourait d'un de ses bras la
taille de sa cousine, et la soutenait si bien, qu'à
peine si les pieds de Jenny effleuraient la terre.
Quelques paroles sans suite s'échangeaient, et
pour remplir l'intervalle qui les séparait, Au
guste baisait le coules cheveuxle front de
l'ignorante jeune fille, a qui le monde n'avait
pas encore appris que ces légères caresses étaient
un mal, a qui la Dature disait qu'elles étaient un
bien. La première émotion du père était passée,
une réflexion rapide le décida sur ce qu'il avait
a faire. C'est a son fils seul qu'il voulait parler;
le meilleur moyen de rendre le danger nul est de
le montrer celui qui le fait naître, si son cœur
est généreux, et M. Delanoue, pour connaître
l'âme d'Augusten'avait qu'à lire dans la sienne.
Il laissa ses enfans le devancer de beaucoup.
Hé bien, fous que vous êtes, s'écria-t-il
ensuite, vous ne voulez donc pas vous coucher?
Un petit cri, presqu'aussitôt arrêté que parti,
répondit seul cet appel. 11 se dirigea vers eux.
L'ignorant passager, en quittant le rivage,
Peut d'avance tracer le plan de son voyage,
Arrêter quels chemins le mèneront au port;
Mais les vents et ses vçcux sont rarement d'accord.
(suite.)
Le général un peu fatigué d'avoir monté le
chemin assez raide, qui conduisait au point le
plus élevé de son parc, s'arrêta et s'assit dans un
fauteuil de jonc, placé là, pour lui, par la ten
dresse attentive de Jenny. A ses pieds, une lon
gue terrasse séparait le château du rivage; plus
bas encore, la Seine se déroulait, toute scintil
lante des rayons de la lune, dont la lumière prê
tait la campagne environnante ces formes vagues,
cet aspect mélancolique, dont il n'est pas d'âme
qui n'ait senti le charme. Mille bruits légers et
indistincts,-appartenant tout la nuit et aux
champs, ne pouvaient interronipre la rêverie du