devoir servir exhausser le fonds, sur
lequel les constructions se préparent.
Si le fait est exact; il présagerait une
faute énorme, une impardonnable impré-
voiance.
La construction de fond en comble d'une
église exige impérieusement qu'on n'oublie
pas d'y établir une cave et des cavaux.
L'intérêt de la ville; celui de l'église
elle-même, réclament hautement, qu'on
s'occupe de ces constructions préalables.
La ville d'Ypres, ayant une population
de 16,000 âmes, ne possède jusqu'à ce mo
ment aucun lieu réligieux décent, où l'on
puisse déposer, et conserver pendant quel
que jours au moins les corps d'un ou
plusieurs de ses habitans décédés.
Cependant le cas peut se présenter; et se
présenterait peut-être plus souvent qu'on
peut le croire, si la ville possédait un
souterrain funèbre de ce genre.
Un premier magistrat de l'autorité judi
ciaire, ou administrative, un personnage
de l'état ecclésiastique, ou militaire, le chef
d'une famille opulentevient décéder
des raisons puissantes réclament la con
servation de la dépouille mortelle pendant
quelques jours; on ferait les plus grands
sacrifices cet effet, on payerait un énor
me loyer pour un séjour momentané dans
un caveau réligieux, la maison mortuaire
ne peut cause de chaleurs caniculaires
conserver plus longtemps le corps du dé
funt, il faut non obstant les motifs les plus
plausibles le livrer l'inhumation pré
cipitée.
Des cas pareils où analogues peuvent se
présenter souvent, et d'autres pourraient
naître si, ce que Dieu ne plaise, la sortie
des portes de la ville était dévenue pour
Un moment chose dangereuse.
Il importe donc qu'une ville telle que
la notre ait un caveau funéraire l'usage
de la généralité de ses habitans, et que
l'administration ne recule pas devant un
supplément de sacrifices, pour cet objet.
L'intérêt de l'église elle-même, exige,
plus impérieusement encore, qu'elle ait des
souterrains. Une cave quelconque, ne fut
elle égale en étendue qu'à la superficie du
sanctuaire, préserverait d'humidité tout
l'édifice, et y maintiendrait la salubrité inté
rieure. L'église a besoin de locaux destinés
y placer des objets mobiliers et ustensiles
son service:il vaut mieux les placer dans
des bonnes caves que dans des appentis
ou liangards accolés au bâtiment principal,
par lesquels d'ailleurs l'édifice est toujours
défiguré ou déparé. Les cierges, les chan
delles se conservent mieux dans des lieux,
sous, que dessus le sol. Un caveau pour le
vin l'usage du culte, est chose éminem
ment nécessaire, une bonne citerne serait
chose précieuse.
Sous un autre pointde vue, quel est le bâ
tisseur expérimenté, l'architecte la joignant
théorie la pratique, qui osera déterminer
le temps, présumé nécessaire, pour qu'un
terrain ramassé, prenne une bonne com
pacte, et solide assise; qui affirmera qu'un
travail quelconque, même un simple pave
ment ne s'affaisera pas et tout où en partie,
après un époque plus ou moins raprochée?
L'intérêt de la ville et de l'église, les
règles de la prudence exigeant donc, l'éta
blissement de locaux souterrains; ce serait
vouloir, pour une parcimonie mesquine
méconnaître des vérités si incontestables.
Ce serait livrer de justes et amères criti-
ques, un monument remarquable, destiné
être, en parcouront la voie des âges,
transmis la postérité.
Espérons, d'après cela, qu'on y réflé
chira mûrement. Prions Dieu que l'Esprit
saint répande ses lumières sur les dispen
sateurs des frais, et les ordonnateurs des
constructions du nouvel édifîce, afin qu'il
soit commencé, continué et achevé, avec
décernement et sagesse et que sur tout
on ne perde pas de vue cet axiome, bien
trivialmais bien significatif et vrai, que
jamais il ne faut gâter l'amelette pour un
œuf.
Bien commencer l'ouvrage dès a présent
sans trop s'inquiéter des ressources pécu
niaires dont on aura besoin dans quelques
années, voila la vrai règle suivre.
Il ne manquera pas d'offrandes, si un
beau commencement de l'ouvrage en as
sure un bel achèvement.
Dieu laissa-t-il jamais ses enfans au
besoin?
Si plus tard, lorsque on aura mesquine
ment commencé; la fortune vous souriait,
vous en anriez des régrets amèrs. Vous
voudriez récommencer l'œuvre, mais il
n'y aura plus y penser. Si par exemple
un respectable et opulent célibataire,
si un vénérable ecclésiastique pouvant
disposer de sommes considérables pour
œuvres pies, se décidant a considérer com
me un grand acte méritoire de faire des
amples largesses pour l'édification de la
nouvelle église de leur paroisse, allaient
goufler votre bourse d'une riche offrande,
vous seriez au désespoir d'avoir commencé
sur des bases défectueuses.
Si l'on a conçu la chose d'une manière
il ne faut pas seulement les défendre des regards
d'un tiers, mais encore de sa pensée. Les instans
qu'il nous fallait vivre loin l'un de l'autre, se
passaient tout entiers a nous rappeler les heures
qui nous avaient vus ensemble. Souvent, assis les
yeux fermés, j'employais la moitié de la nuit
tout ressaisir de nos entretiens et de nos caresses,
et le lendemain je trouvais Pauline fatiguée d'une
veille semblable.
Dès qu'elle put marcher, nos soirées se pas
sèrent au Luxembourg; nos causeries étaient
douces, mais il 'fallait nous priver de ces caresses
légères qui ^enchantaient nos jours et nos nuits!
leur souvenir me donnait la fièvre. Tandis que
Pauline et sa mère travaillaient dans cette allée
solitaire, sur ce banc où je les avais vues la pre
mière fois,.je lisais voix haute quelqu'ouvrage
sérieux et instruotif, madame de Sauve le voulait
ainsi, mais elle seule écoutait. Ce n'était plus
Griifon que obercbait le pied de Pauline, et sou
vent je m'arrêtais subitement et laissais échapper
le livre.
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Allons, vous êtes fatigue', disait la mère,
faites avec Pauline quelques tours de l'allée où
nous sommes, et surtout ne courez pas.
Courir! c'est h peine si nous avions la force de
parler.
Mon ange! lui dis-je un soir que nous
marchions ainsi lentement dans une sorte d'ivresse
qui dérobait h nos regards tout ce qui n'était pas
nous, raomange, qu'il y a longtemps que je ne
t'ai embrassée que nous n'avons passé une heure
seuls, tu sais, nous regarder, nos mains unies,
tandis que ma bouche presse tes cheveux si doux,
tes paupières baissées, tes lèvres si fraîches
Elle ne répondit rienje la sentais trembler
mon bras..-.
Hélas Pauline, continuai-je, vous ne souf
frez pas comme moi, je donnerais ma vie pour
vous presser un seul instant sur mon cœur, je
mourrai si cela dure.
Elle ne répoudit rien encoremais se tourna
vers moi; sa figure était pâle, ses yeux mouillés
de larmes.
Aux petits des oiseaux il donne la pal&rey
Et sa bonté s'étend sur toute la nature.
Pardonpardon.... mais sais-tu combien
je suis malheureux?.... Quand je te quitte, tout
ce qui reste avec toi est empreint de mon souve
nir mais moidans ma chambre si froidesi
vide de toi, sais-tu ce que je fais? je pleure, je
t'appelle je te cherche, rien ne me dit elle
était là?.... Pauline!
Que veux-tu, chéri
Viens-y, dans cette chambre, viens-y un
seul instant, qu'elle sera belle après! que je
l'aimerai
Hé bien, si maman le permet.
Ta mère mais mon ange, elle y montera
avec toi, et quand vous serez partis, son image
y restera avec la tienne nous ne serons pas seuls...
ce soirta petite chambre est si près de la porte
d'entrée, et cette porte est si facile h ouvrir.
Je ne sais si j'oserai, l'escalier est bien
sombre!
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