différente, qu'on se ravise et, sans doute on s'en trouvera bien. Tout le monde y applaudira, ainsi soit-il. Par arrêté du Roi, en date du 28 avril, le sieur Dubois-Thorn, membre de la dé- putation permanente du conseil provincial de Luxembourg, est chargé de remplir provisoirement les fonctions de gouver neur de cette province. (Moniteur.) M. le général de Narp quittera Brux elles le 5 ou le 9 de ce mois, pour se ren- Par un vieux bourgeois (TYpres. Nous lisons dans Y Ami de l'Ordre les détails suivants sur l'installation du nouveau collège de Dinant. Dinant le j8 avril. Notre ville a e'té hier le témoin d'une cérémonie qui laissera de longs souvenirs Mgr l'évêque de Namur est venu installer le corps professoral du collège communal que nos honorables magistrats ont placé sous sa direction. Pendant la messe du Saint-Esprit, célébrée pontificalement, et dont la musique a été exécutée par les élèves, Sa Gran deur a adressé, au nombreux auditoire qui rem plissait les vastes nefs de la grande église, une allocution que nous regrettons de ne pouvoir rappeler que d'une manière incomplèteet d'après nos souvenirs. J'éprouve, a dit Sa Grandeur, le besoin de faire connaître ma pensée toute entière c'est pour correspondre aux vœux éclairés de vos honorables magistratsc'est dans l'intérêt des habitants de cette ville et de l'arrondissement, mais non dans un but d'envahissement et de domination, non dans la vue d'avantagespecu- maires que je me suis chargé de la direction du collège communal. La spontanéité de ce vœu, l'unanimité du conseil de régence, au nom du- quel cette offre m'a été faite, serviraient au be- soin de preuve de la droiture de mes intentions. Je dois aussi vous faire connaître le but cora- mun que nous nous proposons et les moyens de l'atteindre. Ce but n'est point de former un petit séminaire ou une succursale de cette sorte d'institution les deux petits séminaires du diocèse sont floris- sants et suffisent pour combler les vides de mon clergé, mais rien n'implique qu'ici comme dans ces établissements la religiou ne forme la base de l'instruction et de l'éducation. De l'instruction d'abord aujourd'hui si l'église déplore la dé- fection, l'hostilité même de ceux qui furent ses enfants, n'est ce pas a l'ignorance même, a une connaissance incomplète de cette religion sainte que nous sommes redevables de l'état des esprits dans les sociétés modernes Combien ne l'ont étudiée que dans les livres qui la défigurent par de fausses accusations et d'injustes attaques? De l'éducation n'est-ce point un fait passé a l'état d'axiome, avoué, proclamé par tous les hommes de bonne foi, qu'iln'y a point d'éduca- tion possible sans la religion Mais il ne suffit pas que la religion, pour exer- cer une salutaire influence sur l'éducation, soit connue; il faut a cette connaissance joindre la pratique mais cette pratique doit exclure deux excès l'ostentation et le respect humain qui, nos yeuxest une lâcheté. Mais ce n'est point tout; la société a des be- soins, elle renferme des professions diverses; notre but sera donc de placer les élèves, formés j> dans cet établissement, dans les conditions de sa- tisfaire ces besoins, de remplir ces différentes professions, soit que ces élèves bornent leurs études aux cours d'humanités ou qu'après ces cours ils se livrent aux études supérieures. Voila notre but former des hommes religieux et ins- truits et partant donner la société de bons et utiles citoyensa la famille de bons pèresdes époux fidèles, des enfants vertueux et dociles, de fournir en un mot a l'une et l'autre des ga- ranlies d'ordre et de bonheur. Par quels moyens atteindrons-nous ce but et verrons-nous nos efforts couronnés de succès? C'est d'abord par l'aide du ciel, sans laquelle rien n'est stable, rien ne prospère. C'est pour- quoi nous commençons par la messe du S'-Esprit. C'est secondement par le concours des hono- rables magistrats de cette ville; la concordance de nos vues, la communauté d'intérêts qui em- brassent non-seulement ces élèves et cette ville, mais l'arrondissement tout entier, mais la société même, m'est un sur garant que ce concours m'est acquis et que cette heureuse union, cimentée par une confiance réciproque, s'affermira de plus en plus. De mon côté, je ne négligerai rien pour la fortifier et la resserrer. Un troisième moyen, c'est l'idonéité et les soins constants des professeurs. Vous pouvez placer votre confiance en ces messieurs le choix que j'ai fait du corps professoral n'est pas seulement une preuve de ma sollicitude pour ce collège mais encore une garantie du succès et de la force des études. Leur zèle m'est connu vous l'ap- précierez plus tard par ses résultats. Le concours des parents est nécessaire aussi a ce but. Sans eux, sans leur appui, la discipline est sans efficacité, les études sont languissantes, et ce que les maîtres édifieraient péniblement d'un côté, les parents, en refusant leur appui, le détruiraient de l'autre, au grand détriment de l'avenir de leurs enfants. Il sera atteint ce but par la force et l'étendue des études le cadre que nous en avons tracé con- viendra a la position future de l'élève quel que soit l'état qu'il embrasse plus tard. C'est pourquoi les mathématiques, si nécessaires aujourd'hui, seront enseignées dans toutes leurs branches et feront l'ohjet d'un soin spécial. Les relations que le commerce et l'industrie ont établies avec les nations étrangères nécessitent l'élude des langues vivantes ce besoin sera aussi satisfait; en un mot tout ce qui pourra servir a placer les élèves a la hauteur des connaissances de notre siècle et a élever cet établissement au niveau des insti— tutions de ce genre, soyez-en persuadés, je me hâterai de l'établir a mesure que le besoin sera constaté. Il faut aussi, sous le rapport de la bonne tenue, initier les élèves aux exigences légitimes de la société. Ce sera là l'objet d'un soin journalier, et la surveillance sur ce point, comme en ce qui re- garde les mœurs et l'application l'étude, sera de tous les lieux et de tous les instants. Telles sont en substance, si ma mémoire est fi dèle, les principales idées de cette allocution. Après la messe, les professeurs et les élèves sont rentrés au collège où se rendirent aussi MM. les membres de la régence. Mgr y arriva bientôt après avec l'honorable bourgmestre M. Pirson. Là Sa Grandeur présenta MM. les magistrats le corps professoral en faveur duquel elle sollicita leur appui et leur bienveil lance; ensuite, elle s'adressa aux élèves et en leur montrant leurs professeurs Voici vos maîtres; ils sont désormais vos amis, vos pères, ils tiennent près de vous notre place, celle de vos magistrats et de vos parents... La vie de cette maison est une vie de famille il faut que l'union qui existe entre vos magistrats et nous, entre nous et vos profes seurs, règne aussi parmi vous. Il faut aussi une exacte obéissance vos professeurs, car ils ont notre autorité et celle de vos parents... La prospérité d'une maison dépend de la discipline, la discipline exige l'ordre, fruit de l'union, de l'obéissance et de l'accomplissement fidèle du règlement que nous avons donné et dont ces MM. sont les gardiens. L'honorable M. Pirson, dont le zèle pour l'ins truction est si justement apprécié, a aussi parle aux élèves pour confirmer, par son autorité, les leçons paternelles de Mgr l'évêque; il leur a ensuite rap pelé les succès de l'année dernière au concours général. Monseigneur a ajouté aussitôt, qu'il nour rissait l'espoir que les élèves de Dinant soutien draient la bonne réputation qu'ils se sont acquise par ces succèspréludes de nouveaux triomphes d'autant plus glorieux, que la concurrence étant plus générale, la victoire aura été plus difficile. M. le bourgmestre adressa ensuite quelques pa roles Mgr; nous avons surtout retenu celles-ci, qu'il prononça avec un accent bien marqué de conviction Mgr, je ne regrette qu'une chose c'est que la Belgique n'ait pas entendu vos paroles si con ciliatrices et empreintes d'un esprit de modération si réelle. Je ne doute pas qu'elles n'eussent dis sipé bien des préjugés et prouvé aux partis qu'une reconciliation est facile. Après la cérémonie de l'installation, M. Pirson a réuni dans un banquet Sa Grandeur, le clergé, les professeurs du collège, M. le commissaire d'arrondissement et MM. les membres de la régence. La plus franche cordialité n'a cessé de régner pendant tout le repas. L'affluence extraordinaire qui se pressait dans le temple, l'air de fête qu'on remarquait dans la ville ont bien prouvé que nos magistrats, si dé voués aux intérêts de la ville, étaient parfaitement d'accord avec leurs administrés. On compte déjà bon nombre de nouvelles ad missions, tout nous fait présager pour cet établisse ment une ère de prospérité. Un Dinantais. Bruxelles, 4 Avril.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 3