i*inn» D'AFFICHES, AHHOHCIS, AVIS IT NOUVELLES DIVERSES. 24m® AmWè. j N® 2462. SAMEDI, 8 Mai, 1841. FEUILLETON. BELGIQVE. YPRES, 8 MAI. C'est l'audience de jeudi dernier que la cause de la fille Cprévenue d'ho micide involontaire sur son enfant, a été appelée devant le tribunal correctionnel de cette ville. La défense a développé, avec beaucoup d'adresse, les trois points suivants que l'enfant est mort-né; qu'au moins il est mort en naissant sans le fait ni la faute de la mère; que sa viabilité n'étant point certaine, il ne peut y avoir eu homicide, ni volontaire, ni même involontaire. Le ministère public a requis le maxi mum de la peine, deux années d'empri sonnement et 600 francs d'amende. Le tribunal, après avoir délibéré pen dant un quart d'heure, a condamné la fille Cune année d'emprisonnement et 50 francs d'amende. Lorsqu'au fond il n'y a rien dire, on s'accroche misérablement la forme. Ainsi font du moins les avocats chica neurs et les écrivains déloyaux. Ainsi PAULINE, viennent de faire, en passant, notre égard les Petites Affiches de Courtrai. Voici la réponse Il est fort étonnant que nous n'ayons eu qu'une seule distraction, quelque singu lière qu'elle puisse paraître, pendant que nous tenions la plume pour signaler les plattes fanfaronnades d'un communicateur d'articles, qui ferait de vains efforts pôur se justifier devant le public, après qu'il s'est trouvé dans l'impossibilité de se jus tifier devant les tribunaux. Un tel sujet ne mérite évidemment pas l'attention sou tenue qu'un journaliste doit aux questions sérieuses et utiles. Si c'est être niais que de s'oecuper des niaiseries d'autrui, nous reconnaissons vo lontiers que cette épithète nous a été par faitement applicable au moment que nous écrivions les lignes dont il s'agit. L'ad jectif ne nous fâche point; pourquoi l'ad verbe qui en dérive a-t-il excité le dépit des Petites Affiches? Notre article n'est, du reste, pas plus maladroit que le ton forcé de plaisanterie qui décèle chez notre confrère une très- mauvaise humeur, et nous n'avons pas même besoin de déclarer que toutes nos assertions sont maintenues. Enfin nous acceptons, de quelque paré qu'elles tiennent, les bonnes leçons dé français qu'on a l'obligeance de nous adres ser gratuitement. Nous voyons dans ld Chronique de Courtrai que l'élection de M. Van Cutsent procureur du roi de la même ville y souf frira peu de difficultés. a r LE PROPAGATEUR L'ignorant passager, en quittant Je rivage, Peut d'avance Iracer le plan de son voyage, Arrêter quels chemins le mèneront au port j- Mais les vents et ses vœux sont rarement d'accord. [Suite.) Madame de Sauve nous appela, et je restai en proie une incertitude de'vorante. Ne crois pas, mon fils, qu'en appelant Pauline dans ma chambre, j'eusse une autre pensée que celle que je lui avais dite;non, je voulais un baiser, je voulais surtout, tant il se mêlait encore d'enfantillageàmon amour, la faire asseoir h mon bureau, présenter sa divine figure a ma glace, comme si cette glace dut en con server la trace, et peut être, mais cela était confus dans mon esprit et me faisait presque peur, peut- être voulais-je aussi poser sa tête sur mon oreiller, afin de placer ensuite la mienne sur l'emprente qu'elle y aurait laissée et m'endormir ainsi. Oh non je n'étais pas un séducteur, et je n'avais pas non plus celte expérience et ces souvenirs, qui, plus tard, apprennent que sur la route des voluptés, le premier et le dernier pas se touchent. Ce soir-là, je fus maussade et muet. Pauline répondait peine sa mère ou répondait mal je me retirai de tneil- j Ieure heure que de coutume; il me semblait qu'en allant plus tôt dans ma chambre, j'avancerais l'heu re où elle y viendrait. Rentré dans ma cellule, je pris plaisir lui donner une apparence d'ordre, puis j'allumai la lampe qui tant de fois avait éclairé mon travail solitaire et, pour la première fois, je sus ce que c'était quattendre ce qu'on aime je connus cette fièvre, ces craintes, ces espoirs, cette idée si fixe et si douce, Viendra t elle? mais je le repète si mes sens étaient dans l'ivresse, mon imagination était chaste, et je ne me sermonnais pas d'avance sur un danger que j'ignorais. Que ces premières heures de la nuit furent lentes! Mais quand tout bruit cessa dans la rue, dans la maison, lorsqu'aux fenêtres voisines je ne vis plus que quelques pâles clartés; alors j'ouvris ma porte, je m'assis sur la première marche de l'escalieret la mon attente devint mille fois plus brûlante, plus insupportable. Enfin j'eutendis un bruit léger au-dessous de moi; c'était la porte de M"1" de Sauve qui s'ouvrait, puis nue ombre parut dans l'escalier, la pauvre petite, mourant de peur de réveiller sa nrère, venait moi les pieds nus. Un délire inoni, un délire que jus qu'alors j'avais ignoré, me saisit tout coup, j'allai vers elle, la pris dans mes bras, l'emportai dans ma chambre, et la pressant sur mon cœur, j'arrêtai squs rues lèvres ses paroles de crainte et d'amour..... On lit dans le Journal de Bruxelles S'il est permis de juger de la moralité dd but d'après les moyens mis en œuvre pour l'atteindre, la canse du libéralisme est bien mauvaise. Aucun scrupule n'arrête le libéralisme dans l'exécution de ses desseins, aucun remords ne désarme soù bras levé pour frapper. Nous avons entendu lui reprocher l'emploi de mauvais moyens, l'impro- bité de ses manœuvrespar des hommes qui appartiennent au parti libéral modéré, et que révolte l'oubli de toute moralité. Nous en avons une preuve frappante dans la question de la dîme, fantôme évoqué de nos vieux Acbeverai-je, mon fils?... En ajoutant qu'au bout de quelques minutes elle était mienne, qu'à tous? deux j'avais peut-être ouvert une lôngue carrière de malheur, mon front devant toi rougit d'une hon te, que ni moi, ni l'innoncente créature que je venais de perdre, ne ressentimes alors en revenant h nous-mêmes, j'étais heureux et fier, elle, loin de me fuir, m'enlaça encore plus de ses bras, se rap procha de mon cœur. -a. Ma femme, ma Pauline dis-je enfin demi- voix. Oui, répondit-elle, plus bas encore, puis élld tressaillit. Viens, et me prenant par la main, elle m'ert- traîna dehors et me fit descendre. C'est que pour rendre notre union plus irrévocable, elle sentait lé besoin d'y faire intervenir sa mère. La porte était restée entr' ouverte, nous pénétrâmes sans précau tion dans la chambre de Mm° de Sauvé, peine éclairée par une veilleuse. Qu'est-ce? s'écria-t-elle. Pauline; es-ttf malade? Maman, maman, répondit l'enfant, c'est moi,- c'est Albert, nous nous aimons, je suis sa femme. Et arrivés tous deux près du lit, nous tombâmes' genoux. Qu'est-ce que cela veut dire? s'écrùt

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1