publics, est arrivé hier midi, Bruxelles,
par un convoi social du chemin de fer,,
de retour de sa visite de la ligne jusqu'à
la frontière française. Le même convoi a
amené la malle-poste de Paris.
La circulaire suivante, émanée du
département de la guerre, a été adressée
le 15, aux chefs de corps de l'armée
Monsieur, les nombre d'officiers ma
riés ayant outrepassé de beaucoup les
proportions que le bien-être du service
permet de tolérer, j'ai l'honneur de vous
informer que, jusqu'à nouvel ordre, il ne
sera plus accordé de permission de ma
riage aux officiers du grade au-dessous de
celui de capitaine.
L'instition des Frères de la Charité
a fait construire St-Trond un hospice
pour les vieillards et les infirmes de la
ville. N'ayant pas assez de fonds pour
couvrir les dépenses, l'institution ouvrira,
dans le courant du mois d'août, une expo
sition au profit et pour l'achèvement de
cet établissement de bienfaisance.
On écrit de Visé, le 24 mai
Un orage des plus violents, accompagné
d'éclairs incessants et de coup de tonnerre
assourdissants, est venu fondre la nuit
dernière sur notre ville. La foudre est
tombée sur la tour de l'église, mais n'y a
heureusement occasionné que peu de dé
gâts un trou s'est formé et les ardoises
ont été enlevés sur une étendue de quel
ques pieds carrés. C'est pour la seconde
fois en peu d'années que la tour de l'église
de Visé est frappée par le feu du ciel sa
situation isolée et sur une montagne assez
élévée l'y expose beaucoup.
Le tribunal de commerce du dépar
tement de la Seine, séant Paris, vient de
prononcer un jugement longuement moti
vé, d'où il résulte
Que toutes les sociétés d'assurances
sur la vie, les tontines et autres institutions
de ce genre, telles que la Banque pater
nelle, la Banque des familles, la Jeune
France, la Caisse fraternelle, etc., établies
sans l'autorisation du roi (qu elles n'ont pu
obtenir), sont illégales et leurs engagements
nuls et de nutte valeur.
M. le prince Pierre Bortapartca quitté
notre capitale avant-hier, pour retourner
son château dans le Luxembourg.
HOLLANDE.
Le Srcdasche courant nous apprend une
terrible castastrophe, un malheur des plus
déplorables. Le 25 de ce mois, vers 5 heu
res de l'après-midi, M. le général-major
Bagelaar, se rendant en voiture, avec sa
famille, hors de la porte de Ginnelœn, les
traits des chevaux se cassèrent et M. Bage
laar fut précipité, la tête la première sur
le pavé. Les hommes de l'art tant de la
ville que de la garnison de Breda s'em
pressèrent de donner tous les soins possi
bles la victime de cet affreux accident,
mais ils ne purent réussir et avant Onzé
heures M. le général-major succomba
ses cruelles souffrances.
Mgr Antonucci, chambellan honoraire
de sa sainteté le pape Grégoire XVI, qui
pendant une série d'années a rempli les
fonctions de chargé d'affaires du saint-
siége près de notre cour et qui a été nom
mé évêque de Montefeltre, a quitté diman
che dernier notre résidence, emportant les
vifs regrets de toutes les personnes qui
ont eu le bonheur de le connaître.
FRANCE.
Pau est la ville natale de Bernadotte, roi
de Suède. Bernadotte a conçu le projet
d'acquérir la maison où il est né, et d'en
faire don la ville de Paula condition
de l'entretenir et d'y loger d'anciens mili
taires peu aisés. Les propriétaires actuels
de la maison, qui est délabrée et tombe de
vétusté, fcn demandent la somme énorme
de 80,000 fr.
L'Univers fait remarquer que le gé
néral Bugeaud a fait accompagner par
deux prêtres le nouveau corps d'armée
expéditionnaire d'Afrique. C'est la pre
mière fois qu'une semblable mesure est
prise.
Le prix des bestiaux sur pied va
toujours en progressant; aux derniers
marchés de Sceaux et de Poissy, les bœufs
ont encore subi une nouvelle augmenta
tion de 5 centimes par demi kilogramme.
La basse viande, de la classe ouvrière
payait encore, îl y deux jours, cinquante
centimes de demi kilogramme, vaut au
jourd'hui soixante centimes le demi kilo
gramme.
II résulte de cette augmentation succes
sive du prix de la viande que la consom
mation diminue d'une manière alarmante;
il est des bouchers dont le débit ordinaire
a baissé de près de moitié depuis quinze
jours. En effet, au prix où est cette nour
riture première, il n'est plus possible la
classe ouvrière, classe si nombreuse, d'en
approcher. Mais ce n'est pas tout encore;
voici un autre malaise de cette privation
forcée il résulte que chacun se rejétantsur
les légumes, de dernier aliment renchérit
aussi d'une façon vraiment déplorable.
lui adressait un seul mot, aucune ne lui répondait qu'avec
un laconisme dédaigneux. Bientôt il n'y eut plus que les
gros rieurs et les jennes fous la mode composèrent sa
cœur; mais comme il se trouvait là d'autres belles femmes
qui, comme clic, attiraient les regards, sou étoile pâlit,
sou cortège diminua on tronva qu'elle se répétait; on
soupçonna que sou genre de gailé cachait de coupables
prétentions ses anecdotes ennuyèrent, ses saillies furent
sans effet; en un mot, Célinie (mit par se trouver aussi
négligée qu'elle avait été recherchée de tout le monde, et
censurée avec autant d'amertume qu'elle avait été applau
die. Elle ne reçut plus que des invitations indispensables.
Le ministre, qui s'était amusé quelque temps de ses folies,
crut qu'il était de sa dignité de l'écarter de ses réunions;
et son indifférence pour elle rejaillit insensiblement sur
Saint-Amant qui craignit de perdre sa place. Reconnaissant
alors les funestes effets de son système, il réunit moins
souvent ces joyeux inités, et ne vit plus en eux que les
corrupteurs de sa femme. Ceux-ci, ne trouvant plus chez
lui le même accueil, l'abandonnèrent tout fait. Célinie
fut alors dans son intérieur aussi isolée qu'elle l'était dans
le monde sa gaité s'évanouit, sa beauté s'altéra, son ca
ractère s'aigrit. Ne flattant plus l'orgueil et ne fevorisant
{dus l'ambition de Saint-Amant, elle en éprouva des im
patiences, des injustices, des eniportemens; chaque jour enfln
appesantit sa chainc qui bientôt lui devint insupportable.
Latire éprouvait dans sa destinée un effet tout contraire.
Habituée trouver au sein de son ménage tout ce qui
pouvait su (lire son cœur, son imagination, elle ne pa-
EA HAYE, 27 MAI.
ua-, - n i.
raissait que rarement dans le monde elle prétendait que
c'était un créancier perpétuel, inexorable, qui dévore tout
ce qu'on peut amasser dans l'intérieur. Elle regardait le
bonheur d'une union bien assortie, comme un trésor qu'il
était imprudent d'exposer aux regards des curieux et des
indiscrets, comme une de ces fleurs délicates qui n'exhalent
qu'à l'ombre leurs parfums délicieux, et se referment aux
premiers rayons du jour. Loin d'imiter sa sœur et d'épar
piller son existence, Laure la consacrait toute entière
donner son époux, un juste partage dans la félicité com
mune, lui faire trouver chaque jour un nouveau char
me dans les liens où il s'était engagé. Elle économisait avec
une pudique prévoyance, tous les droits qu'il avait son
amour. Elle épurait la flamme allumée iur l'autel de l'hy
men, par cette décence enchanteresse qui perpétue le désir et
garantit la fidélité. Jamais un mot hasardé, ni la moindre
équivoque ne venaient souiller les chastes lèvres de Laure
jamais un regard indiscret, une démarche imprudente n'alté
raient cette pureté de mœurs, cette transparence d'âme si pré
cieuse dans uuc femme. Touslesamis deson époux étaient, reçus
par elle avec une frauche cordialité mais aucun d'eux n'eut
osé porter la moindre atteinte sa pudeur sa maison étaitpour
ainsi dire, le temple de la délicatesse, où l'on n'entrait qu'avec
respect, où l'on restait avec délices, et d'où l'on sortait avec
regret. La véritable gallé n'eu était point bannie l'érudition,
l'amour des arts s'y montraient sans prétention; on y discu
tait sans aigreur, ou y frondait avec tolérance aussi le nom
bre des inités n'eût-il fait qu'augmenter chaque jour, si
Germanci n'eût pas eu pour principe de se borner un petit
PAlds, 27 MAI.
nombre d'amis; moyen sûr de n'en jamais perdre un seul.
Saint-Amant, qui s'était éloigné de chez son beau-frère
tont le temps que Célinie avait brillé dans le grand monde,
s'y présentait quelquefois depuis la réforme qu'il avait faite
dans sa maison. Il ne pouvait, sans nnc secrète soullranee,
comparer son sort celui de Germanci. Autant laure était
respectée et chérie, autant sa sœur était devenu indifférente
tous ceux qu'elle croyait ses amis. Saint-Amant reconnut
donc, mais trop tard, qu'il avait sacrifié de funestes illusions
la réputation de sa femme et le bonheur de sa vie; il chercha
tous les moyens de réparer ses erreurs, et de faire rejaillir sur
Célicie, quelques rayons de l'oréole de sa sœur. Elle venait
souvent chez celle-ci dont elle ne blâmait plus la conduite.
Elle souffrait trop de l'espèce d'avilissement où l'avaient jetée
ses égaremens, pour ne pas envier Laure celte heureuse sé
curité de l'àmc, cet entourage d'amis vrai» et dévoués, ce
sourire approbateur qu'avait toujours, eu lui parlant, l'buinmc
heureux et fier de lui appartenir.Oh! combien Célinie regretta
d'avoir sacrifié ces jouissaures réelles au faux éclat dout on
brille un instant dans les cercles du jour, ces hommages
éphémères de courtisans et de flatteurs, qui deviennent bien
tôt de critiques sans pitié, des délateurs dangereux, souvent
même des ennemis irréconciliables!... Jeune et belle encore,
elle voulut réparer ses fautes; et pour reçonquérir l'intérêt et
l'estime, elle essaya de se modeler sur su sœur; mais ses ef
forts furent vains sa réserve parût être une grimace; ses
yeux baissés n'excitèrent que le rire; son langage sembla
n'exprimer que le dépit d'une beauté négligée.... Elle ne trou
va partout qu'une indifi'éreuce pénible, qne des dédains hu-
miliaus. Elle éprouva, mais trop tard, que tout ce qu'une jeu
ne femme perd en réputation, ne se retrouve jaroais;et reconnut
que son trésor le plus cher, que la source la plus sûre d'uuc
félicité durable.,., c'est la pudeur du minore.