«««1141 D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVE No 2471. MERCREDI, 9 Juin, 1841. FEUILLETON. Ypres, 9 Juin. Comme nous l'avons pressenti, le ré sultat du scrutin aux élections pour le renouvellement partiel de la chambre des représentants a été le triomphe le plus complet des idées saines et modérées. Messieurs Auguste Deflorisone et Jules Malou ont réuni les suffrages de l'immense majorité des électeurs du district d'Ypres. Nous avons tout lieu de croire que ces Messieurs répondront dignement la haute confiance dont leurs concitoyens viennent de les investir. Électeurs inscrits1,167. Votans908. Majorité absolue455. Mr Deflorisone-Mazeman. 664 votes. Mr Malou-Delebecque 632 Mr Donny-Vandaele240 Mr Boedt, avocat237 MM. Demeulenaere, Yancutsem et Angilles, ont été réélus, Courtrai. A Bruges. MM. Coppieters-Stokhove, Paul Devaux et Maertens, ont été procla més membres de la chambre des repré sentants. Un missionnaire des rives du Mis- L'ILLUSION. souri, aux États-Unis d'Amérique, se trouve momentanément dans cette ville. C'est M. Lefèvre de Roulers, qui depuis plus de treize ans, s'est voué avec le zèle le plus ardent sa vocation pénible et sublime. Bruxelles, 8 Juin. Mgr l'évêque de Gand a envoyé Mgr Antonucci, ex-chargé d'affaires en Hol lande, un anneau pastoral, comme marque de reconnaissance pour les services que ce prélat a rendus la partie zélandaise du diocèse de Gand, en l'administrant pendant huit années avec autant de zèle que de sagesse. Le Commerce donne les détails sui vants sur les circonstances qui ont accom pagné la tentative d'assassinat, commis par le nommé Duquesnoy, rue du Cyprès sur la personne de sa femme Il était sorti de prison la veille, après avoir subi une peine correstionnelle pour mauvais traitements envers sa femme, et une détention supplémentaire pour les frais du procès qu'il n'avait point acquittés. Depuis quelques jours, il proférait des me naces contre sa femme et disait qu'après l'avoir tuée il se suiciderait. Une querelle s'éleva entre ces époux peu unis, la femme s'arma d'un couteau pour se défendre contre les violences de son maricelui-ci le lui arracha de la main, en lui coupant trois doigts. Prenant alors un pistolet qu'il avait chargé avec de vieux clous, il le tira bout portant sur sa victime, il lui enleva une partie de l'oreille droite; ne mettant plus de bornes sa fureur, il prit un mar teau, en asséna quatre coups sur la tête de sa femme. La croyant morte, il fut cacher le pistolet dans la gouttière et jeta le cou teau dans une cuvelle pleine d'eau; il es suya le sang qui ruisselait dans la chambre et partit plus tranquillement que de cou tume. On dit l'avoir vu, peu de temps après cet horrible meurtre, chez un débi tant de liqueurs, où il buvait un verre de genièvre; dans la soirée il a été rencontré au quartier Léopold. A peine ce furieux était-il sorti de chez lui, que les voisins accoururent et trouvèrent sa femme dans un état désespéré. On la transporta l'Hôpital St-Jean, où elle se trouve dans un état déplorable. Le sieur Dekock, bouquiniste et li braire, rue des Alexiens, vient de se sui cider en se jetant hors d'une fenêtre. On attribue cet acte de désespoir un déran gement qui s'était manifesté depuis quel que temps dans ses facultés mentales. Un incendie a éclaté ce matin vers 5 heures et demie, rue Térésienne, n° 13, derrière le palais du Roi, dans un magasin des livres de la Société Biblique. Les pom pes des postes de l'Hôtel-de-Ville et de la Place Royale ont été immédiatement ame nées sur les lieux. On s'est rendu entière- LE PROPAGATEU Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a- bonnemcnt est de 4 fr» Par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste, lies insertions se paient ij centimes la ligue. Affranchir les lettres. qrmnnrs g |-b o'Vb'b a b b ïïv s iirainnnrtnnnnrô ryy vvmrvinnnnD BELGIQUE. ®S^âSJLimjL2JUJmjUL^OJL8JUUe Madame de S... n'était plus jeune, mais c'était une de ces femmes qui ont été si bien dans leur printemps, qu'il n est pas un galant homme, de quelque ige qu'il soit, qui ne cherche encore leur plaire. Sensible l'excès, entrée dans le monde sous le charme des illusions, plus d'une fois trompée, elle ne se rebuta pas; elle s'obslina cher cher un cœur qui pût la comprendre. Il n'en existait pas comme madame de S... voulait en trouver. C'était une iaée chimérique dont les épreuves les plus cruelles au raient dû la corriger; et cependant elle nourrit bien long temps cette erreur qui lui était chère ce ne fut qu'après avoir sacrifié sou bonheur, son repos, uue partie de sa fortune, qu'elle commença voir crouler cet édifioe de félicité suprême enfanté par une imagination trop passion- née. J'ai dit qu'elle n'était plus jeune elle ne s'aveuglait pas sur le peu de temps qui lui restait donucr au plai sir. Elle forma donc le projet de s'adouuer la litté rature, afin de remplir Ce vide affreux, désespérant pour une femme qui n'a su qu'aimer. Elle commença d'abord par s'éloigner de la société, et prit une maison extrême ment retirée, où un petit nombre de personnes venaient la visiter. Tous ceux qui elle avait rendu service ne reparurent plus... C'est l'usage. Cet abandon lui fut peu seusible, elle l'avait prévu. Ses nouvelles occupations, d'ail leurs, ne lui laissaient pas le temps de réllécltir, encore moins de s'ennuyer. Son habitation était sombre, triste; la vue était bornée par un grand mur qui renfermait l'enceinte d'un petit jardin. Cependant, sur un côté, se trouvait une échappée d'où l'on apercevait une seule croisée d'une autre maison. Pendant long-temps, les yeux fixés sur son travail, ma dame de S... n'avait pas remarqué qu'il y avait cette fenêtre quelqu'un qui paraissait fort intrigué de savoir qu'elle était cette femme, vivant ainsi isolée, et sans cesse livrée une occupation assidue; madame de s... piquait vivnnent la curiosité de cet inconnu. Un jour, qu'eu proie ses réflexions elle paraissait con templer les fleurs de son parterre 1 étranger s'avisa de tousser légèrement; madame de S... porta les yeux sur lui, elle les baissa de suite, rentra, et sembla offensée de cette action. Cependant, chaque fois qu'elle paraissait, le même individu faisait toujours en sorte d'en être distingué. Quelle que fût l'heure, il était là sans cesse. Si par ha sard elle sortait, il paraissait deviner le moment où elle devait rentrer. Madame de S... finit par le remarquer son tour. 11 n'était guère possible qu'il en fût autrement. 11 était le seul voisin qu'elle pût voir. Ses intentions fu rent interprétées comme simple bienveillance. Madame de S... n'éprouvait pour lui qu'un intérêt semblable. Elle chercha distinguer ses traits qui, de loin, paraissaient bien. Cet homme devint pour elle une espèce de génie, d'être surnaturel. Il s'établit entre eux une correspondance sym pathique. Pas une parole, pas un mot d'écrit ne furent échangés. Cet espace de temps semblait le vrai bonheur mada me de S... Seule, du matin au soir dans sa retraite, elle

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1