D'AïfIGEES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVER
N° 2472.
SAMEDI, 12 Juin, 1841.
e Année.
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FEUILLETON.
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BELGIQUE.
On parle beaucoup en ville des procla
mations qui ont été distribuées la veille des
élections, l'une en faveur de MM. Deflori-
sone et Malou, l'autre en faveur de MM.
Boedt et Donny. Il paraît que la première
a fait prendre la mouche aux libéraux
exclusifs, tandis que les modérés regardent
en pitié les misères que l'on a imprimées
sur la dîme, la main-morte, l'inquisition,
etc. Comment expliquer cette différence?
La victoire rendrait-elle insensible? L'échec
produirait-il une surexcitation du système
nerveux? Nous verrons bien.
A la Société de C Union, il y aura
assemblée générale le 19 de ce mois, G
heures de relevée au local ordinaire, pour
l'élection d'uii commissaire. Le 20 de
ce mois, il y aura Tir au Roi, 5 heures
de relevée, suivi d'une Fête Champêtre,
7 heures. Les dames présentées par les
sociétaires seront admises la fête.
ÉLÉGIE.
Le tribunal correctionnel a condamné
un an de prison, 25 fr. d'amende et
100 fr. de dommages-intérêts, le maître et
deux femmes de la maison publique le
Moulin d'Or, comme coupables d'avoir por
té des coups et fait des blessures un
ouvrier de la campagne.
Nous avions pensé que les candidats
de l'opinion soi-disant libérale accepte
raient avec résignation la position où la
majorité des électeurs les a placés; mais
il paraît que nous avions trop présumé de
la fermeté de caractère, du tact, et de la
tolérance pratique de ces Messieurs. Les
24 heures pendant lesquelles il est per
mis au plaideur condamné de maudire
ses juges sont depuis longtemps passées
et cependant d'étranges bruits continuent
de circuler il ne s'agirait de rien moins
que de chercher dans l'arène judiciaire
une espèce de revanche de l'éclatante dé
faite qu'ils ont essuyée.
Le dépit est mauvais conseiller et nous
nous permettrons de douter, j usqu'à preuve
contraire, que des chefs de pacte familiers
avec les luttes des passions politiques
veuillent descendre et se méprennent au
point de vouloir baser une action en dif-
famation sur l'écrit qui a été distribué là
veille des élections.
La calomnie consiste ils ne l'ignorent
pas dans l'imputation d'un fait précis et
attentoire l'honneur ou la considération
des citoyens, (art. 3G7 du code pénal,
décret du 20 juillet 1831) et nous cher
chons vainement quel est le fait faux qui
ait été imputé aux candidats restés sur le
champ de bataille électorale. Un seul fait
est allégué et il est de notoriété publique;
c'est qu'ils ont en refusant tout subside
essayé de faire crouler l'un des établisse
ments d'instruction moyenne fondés
Ypres.
PrétendrOnt-ils que le fait est faux? ou
seulement inexact mais l'on peut en four
nir la preuve authentique en produisant le
procès-verbal des séances du Conseil Com
munal. Prétendront-ils que le fait, quoique
vrai, porte atteinte leur honneur ou
leur considération? Mais ils ne le pour
raient sans chanter une surprenante pali
nodie. Ce vote, ils doivent s'en faire un
titre de gloire aux yeux de leur parti, leurs
propres yeux ils ne peuvent le désavouer
sans se désavouer eux-mêmes.Ce fait ap-
partientd'ailleursàla vie publique; il est du
domaine de la critique et certes l'on n'a point
LE PROPAGATE
i
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bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4
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les lettres.
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Ypres, 12 Juin.
Tu reviensagitant ta guirlande légère,
O mois charmant! jeune saison des fleurs!
Et sur mon front brûlant la brise printaniére
Passe, et sa douce haleine apaise mes douleurs.
O mes champs paternels ma terre natale
Beaux bois je veux revoir vos sentiers ombrageux.
C'est là qu'un air plus pur de votre sein s'exhale,
Là seulement qu'on est heureux!
Ici, j'ai trop souffert,- j'ai trop pleuré; ma vie
Qui m'apparaissait belle son riant matin
Sous uu souffle de mort dans ces murs s'est flétrie;
L'espoir a fui mon cœur en proie au noir chagrin.
Pauvres fleurs du vallon, sur la terre étrangère
L'exil nous transplanta... nous! oar nous étions deux
Sa tendresse de sœur calmait ma peine araère;
Combien de pleurs ma main essuya dans ses yeux!
Et sa voix ranimait ma constance ébranlée
Elle disait Je t'aime 1 O soins consolateurs,
Maintenaut vous manquez mon âme accablée;
Blanche colombe, au ciel elle s'est envolée,
Elle a pris sa couronne et m'a laissé mes pleurs.
Bien souvent, vert le soir, j'appelle ici ton ombre,
Ma sœnr! mais en vain je t'attends
Des anges les divins acceùs
Enchantent ton oreille, ou bien, dans le bois sombre,
Dè nos rosiers en fleurs tu respires l'encens.
Oh dis-le-moi ne fais-je point un songe?
Ces eaux, ce ciel si pur, et ce brillant soleil,
De mes sens égarés n'est-ce qu'un vain mensonge
Vaîs-je tout perdre mon réveil?
Mais non je vous revois, beaux lieux où notre enfance
S'écoula dans les jeux, sans souci d'avenir.
Jours bénis, d'heureuse ignorance,
Àvez-Vous pu si tût finir?
Salut! salut, humble village;
Au penchant de ce frais coteau,
Comme uu nid sous ton doux ombrage,
Fut caché mon obscur berceau.
Salut salutsainte chapelle
Que de fois j'ai tendu les bras
Eu souriant ta Vierge si belle!
Dis r ne me rrcounais-tu pas?
Roui quoi lue iuis-lu, jeune fille?
Ali! je ne dis rien ton oœur.
Je sais pourtant de ta famille;
Je suis pourtant aussi ta sœur.
Sol parfumé de la patrie,
Objet de mes constans désirs,
Ali laisse mon âme attendrie
S'enivrer de tes souvenirs.
J'ai vu, sous son naissant feuillage, r
S'ouvrir la rose au fond des bois;
Heureux en ses amoursj'ai vu l'oiseau volage
Égayer les éohos de sa légère voix.
Comme autrefois, j'aime ton doux murmure,
Charmant ruisseau! ces prés délicieux,
S'embellissent encor de la fraîche ceinture
Que déroule en leur sein ton cristal amoureux.
Mais cette fleur si belle, et que Zéphire adore,
Mais ces parfums du ciel qui viennent jusqu'à moi
Ces sonpirs de la brise, et oette douce aurore,
Non, non! ma sœur, ce n'est pas toi!
Le ciel en vain permet que je revoie
Ces lieux qu'un saint amour rendit chers nos cœur 1
Je suis triste; jadis tu manquais mes pleurs,
Et maintenant tu manques ma joie.