D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVE
No 2473.
MERCREDI. 16 Juin, 1841.
24mr Année.
y
BELGIQUE.
La réunion des médecins a eu lieu le
premier de ce mois l'hôtel du Petit-
Ypres.
Mr A. Lepoutre, président du comité, a
exposé l'assemblée une analyse substan
tielle et claire du projet de loi qu'il a
préparé conjointement avec Mr L. Petit,
secrétaire 5 et il a invité messieurs les pra
ticiens du plat pays fournir leurs criti
ques, amendements et observations avant
le premier du mois de juillet suivanti
Les vues générales qui dominent le
travail dont s'agit ont été accueillies avec
faveur par l'assemblée qui a manifesté une
approbation toute spéciale pour les dispo
sitions équitables qui tendent assurer
PaVenir des médecins de campagnes sans
porter atteinte aucun droit, aucune
position légale.
Il semble que les auteurs du projet,
outre les idées neuves qu'ils voudraient
faire prévaloir en matière de police médi
cale, ont posé avec précision et énèrgie
les véritables principes relativement aux
remèdes secrets.
Nous attendons avec impatience l'ap
parition d'un ouvrage dont le mérite in
trinsèque s'accroîtra de tout l'intérêt qui
doit jaillir de sa comparaison avec le pro
jet des praticiens Bruxellois, une époque
où il devient de la dernière urgence que
les chambres s'occupent de l'organisation
des différentes branches de l'art de guérir.
LE PROPAGATEUR,
- 1 i V i I Se - Mlx
Ce Journal parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a-
Jioriricil» nt est de 4 fr- par trimestre potir la Ville, et 4
fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste.
Les insertions se paient 17 centimes la ligue. Affranchir
les léttres.
Ypres, 16 Juin.
iJtonuHtfnt îre la ^alle tt Id ©ratiîT|llûff.
Totis les appréciateurs de beaux monuments
voient avec vive satisfaction qu'on se remet
l'œilvre de restaurer le Superbe édifice qui depuis
environ cinq cents ans forme le plus bel ornement
de la ville d'Ypres.
On serait tenté d'adresser on reproché l'au
torité municipale de ce qu'elle a tardé si longtemps
a reprendre un travail si éminemment indispen
sable, si d'ailleurs cette autorité n'était justifiable
par sa sollicitude incessante a construire et soigner
d'autres bâtimens importàns, pour l'utilité et l'in
térêt de notre cité.
Maintenant que les réparations sont en train
espérons que nos magistrats ne perdront plus un
instant de vue tout ce qui est nécessaire non seu
lement pour les réfections, mais aussi pour l'éclat
et l'ornement d'un monument aussi remarquable,
et en même temps unique en son genre.
La chose la plus impérieusement nécessaire est
la disparition de ces châssis h petites vitres carrées,
qui défigurent depuis si longtemps le rez-de-chaus
sée ainsi que l'entresol de l'édifice du côté de la
Grand'Place. Ces vitrages incohérents sont d'une
forme d'autant plus choquante qu'ils contrastent
péniblement avec le style noble et gràcieux des
autres vitrages et donnent sans cesse lieu k la cri
tique et souvent au sarcasme des connaisseurs
urbains et forains, admirateurs des autres parties
du beau monument.
line dépense plus importante, mais non moins
nécessaire est l'établissement des statues des comtes
de Ftandré, non dans une demi douzaine pour
échantillon comme jadis, niais dans toutes les
fausses fenêtres ogivales de la Halle vers la
Grand'Place/
11 n'y a pas de doute que le gouvernement ne
subvienne voloutlersb cette dépense ce serait lui
faire injure, de supposer qu'il s'y refuserait, il a
fourni trop de preuves de bon vouloir, lorsqu'il
s'est agi de construire, embellir, où achever ses
monuuiéns nationaux lorsqu'il s'est agi de favo
riser les peintres, statuaires, ou autres artistes qui
honorent la Belgique, pour croire qu'il resterait
en défaut de procurer a la Maison de Ville son
plus bel ornement: car la Halle d'Ypres n'est pas
seulement un bel édifice urbain, mais constitue
un magnifique monument national unique dans
son genre dans tout le Royaume.
Mais h cet effet il faudrait que l'autorité muni
cipale adressât et réitérât, s'il le faut, ses suppliques
au Roi, l'autorité municipale ne doit craindre en
aucune manière d'être importune, car l'impor-
tunité et l'obsession même sont actes louables en
pareilles circonstances.
L'occasion ne peut-être plus favorable, le second
fils de S'a Majesté étant créé comte de Flandré, il
est rationnel de croire qu'une demande de fonds
sera accueillie avec bienveillance. Un projet qui
tend a placer l'image du descendant du Roi, a côte
de celles des Philippe le Bondes Charles Quint,
des Albert et Isabelle, ne saurait être reçu avec
indifférence.
Mais il est de la dernière importance, qu'on
saisisse sans délai la bonne occurence, l'écrivain
de ces quelques lignes en a eu l'expérience a
l'époque où Napoléon fut révêtu de la pourpre
impériale,l'auteur du présent article s'étant adressé
au nom d'un grand nombre de ses notables co—
citadins, au gouvernement du nouveau monarque,
aux fins de pouvoir rétablir la superbe fontaine
qui pendant près d'un siècle et demi avait orné
la Grand'Place, donna par sa suplique une des
cription détaillée du monument, conclut h ce qu'il
fut surmonté du buste de l'empereur, ceint de la
couronne des Césars.
Cette supplique fut reçue avec un empresse
ment tel qu'au bout d'une quinzaine de jours, le
préfet du département de la Lys, monsieur le
baron De Viry, eut ordre de se transporter h
Ypres, et y vint en effet pour se concerter avec
l'autorité' locale au sujet de l'exécution du projet
ci-dessus mentioné.
Mais fatalité inconcevable, soit que l'autorité
municipale d'alors ait eu des raisons dont elle seule
avait connaissance, soit qu'elle ait eu (ce qui ce
pendant serait incroyable) la chétive faiblesse
d'éloigner un projèt parce qn'elle n'en avait pas
elle même pris l'initiative, elle parvint k le faire
ajourner indéfiniment. Le rétablissement de la fon
taine fut donc renvoj'é aux calendes grecques,
et l'nnique vestige qui en reste aujourd'hui est le
pauvre triton mutilé, qui rélégué au bassin de
l'abreuvoir paraît placé la tout exprès, non pour
y faire jaillir de sa conque brisée une eau réjouis
sante et limpide mais pour y répandre des larmes
troubles d'amertume sur sa brillante destinée
primitive, que la barbarie lui a fait perdre.
Cependànt un mot de la part des magistrats
locaux, et la fontaine allait renaître avec plus
de splendeur et d'éclat que jamais.
Voilk comme k défaut d'avoir profité de l'oc
casion l'autorité locale a fait perdre k la ville
d'Ypres sa magnifique fontaiUe a huit jets d'eau
voilk comment la population a vu disparaître a
son grand regret, son bijou favori, idole vivace,
que chaque habitant chérissait d'un amour en-
thousiaste.
Plaise Dieu que cet exemple serve de leçon