D'AFFICHES, AHNORCIS, AVIS ET NOUVELLES DIVERS N« 2480. SAMEDI, 10 Juillet, 1841. 24me BELGIQUE. Ypres, 10 Juillet. Depuis lundi nous avons l'avantage de posséder notre évêque. Dès son arrivée il a donné audience ou corps ecclésiastique. Le lendemain Monseigneur a administré le saint sacrement de la confirmation dans la cathédrale et dans l'église de St-Nicolâs. Le mercredi il a procédé la même so lennité religieuse dans les églises de St- Jacques et de St-Pierre. Avant-hier et hier, il a visité le collège épiscopal, les couvents, les pensionnats, les établisse ments de bienfaisance; et il s'est rendu dans plusieurs communes voisines pour y exercer son saint ministère. Le digne pas teur s'est décidé passer le dimanche parmi nous il quittera la ville après- demain. Nous allions oublier de dire que l'ho norable régent de l'école des Orphelins a conduit en personne les élèves en musique chez le doyen pour donner une sérénade l'évêque. On se rappelle sans doute la trou vaille faite Poperinghe dans le toit d'un cabaret. Eh bien, elle a porté malheur l'ouvrier qui a voulu en jouir exclusive ment. Le tribunal l'a condamné un an d'emprisonnement attendu qu'il s'était rendu coupable de vol quant la bourse qu'il n'a pas voulu restituer, et de tentative de vol quant aux pièces de cinq francs qui lui étaient échappées. Le ministère public a été d'une rare générosité l'égard de la défense il a concédé qu'il y eût trésor quoique ce fût là, selon nous du moins, un point très contestable en droit. Mais l'accusation avait les coudées franches et par suite elle ne risquait rien abandon ner des moyens surabondants et inutiles. Lé manœuvre avait découvert et remis le sac son maître. Donc celui-ci, qu'il eût ou non droit la moitié de la somme, avait commis un vol en rendant impossible la détermination de l'autre moitié et en s'attribuant ou en tentant de s'attribuer le tout. L'aide-couvreur n'a pas cessé de fixer Mrle substitut pendant tout le cours de son réquisitoire et nous sommes sûrs qu'il lui est venu de l'eau la bouche lorsqu'il a entendu ces paroles vous aviez décou vert le trésor la moitié vous appartenait. Aussi, n'en doutons point, notre homme profitera de la leçon l'avenir. S'il trouve encore quelque sac, ne con tînt-il que cinq ou six gros sous, comme il se l'est singulièrement imaginé dans l'es pèce, il aimera beaucoup mieux en con server la moitié que de se défaire du tout et de causer indirectement le malheur d'autrui. L'avantage sera double. Hier, vers les 61/2 heures du matin le cadavre de la nommée Marie Debruyne, particulière, âgée de 67 ans, fille de feu François, et de la défunte Isabelle Loncke, domiciliée Haringhe,a été trouvé dans un fossé le long de la route d'Ypres Vlamer- tinghe, près le jardin légumier de Jean Swyngedau, S'-Nicolas Ypres extra muros; tout porte croire que cette femme, qui, avant-hier soir, a été vue dans un état d'ivresse, y est tombée accidentellement. On lit dans le Journal de Bruges, 6 juillet Le 4 courant vers 11 heures du matin le nommé Séraphin Croutelle, âgé de 25 ans, né et demeurant en cette ville, rue des Musiciens, a été arrêté pour avoir maltraité son père dans la rue Petite Bar rière, devant la maison de Jeanne de Ghel- der, épouse de Pierre Baes, âgée de 66 ans, laquelle femme est morte immédiate ment après de la frayeur que cette scène lui avait occasionnée. Un violent incendie s'est déclaré la nuit passée dans la fabrique de MM. Pruys- senaere et Yerpoorter, hors la porte d'Os- tende. A peine le tocsin avait commencé sonner et la générale battre que l'on vit de toutes parts déboucher le monde en foule, qui se portait dans la direction du lieu du désastre. C'est avec plaisir que nous avons remarqué de nouveau le zèle et le dévouement si. connus de nos braves pompiers, qui viennent d'ajouter un nou veau fleuron leur couronne pour avoir bien mérité de la ville. La fabrique est en tièrement devenue la proie des flammes, de telle sorte qu'il n'en reste que les quatre murs. On a pu sauver une grande partie des grains déposés dans le bâtiment-magazin attenant la fabrique, et qui servait de demeure au concierge et au maître-ou vrier. A trois heures on s'est rendu maître du feu, qui, sans l'activité des pompes, aurait pu étendre encore ses ravages, La perte est évaluée 79,000 fr. pour le bâtiment, et 61,000 fr. pour les mar chandises. Le tout était assuré. Grands éloges la promptitude avec la quelle M. Devriendt s'est rendu sur les lieux et l'activité qu'il y a déployée. De plus amples détails nous arriveront sans doute, nous en tiendrons nos lecteurs au courant. (Journal de Bruges.) Bruxelles, 9 Juillet. Une façon d'émeute a eu lieu dimanche midi dans la rue Marché-aux-Herbes. Au moment où passait la procession de N.-D.- de-Bon-Secours, un monsieur s'obstina garder son chapeau malgré les remontran ces qui lui furent faites par ceux qui l'entouraient. Dès que le St-Sacrement fut passé, le peuple s'ameuta autour de l'indi vidu en question et le poursuivit de ses huées dans la rue de la Fourche où il se réfugia dans un café. L'intervention de deux ou trois sergents de ville suffit pour disperser la foule. (Indépendant.) L'administration communale a reçu la nouvelle de la mort de trois de nos com patriotes décédés ou tués, Milianah, dans l'Algérie, savoir F. Yan Neuffen, âgé de 20 ans; J. Clune, âgé de 51 ans, et A. M. F. Guiot, de 27 ans, tous trois de Bruxelles. On écrit de Gand, le 5 juillet La cour d'appel de Gand a décidé ven dredi en audience solennelle que les biens formant la dotation des bénéfices simples LE PROPAGATEUR, Ce Journal parait le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1