y AUX INDUSTRIELS 1T XII MERCI. DÉBOUCHÉS BU? ÏElIBSi'EBSE&g SB l*M. A r invitation de la Chambre de Commerce de la ville d'Ypres, nous donnons ici V arrêté Royal en date du 31 mai 1841, et pièces y relatives, pour favoriser l'écoulement des produits de l'industrie Belge EXPOSE SUCCINCT. '/A* /O Si une question occupe vivement les hommes qui voudraient assurer la Belgique d'heu reuses destinées c'est, sans contreditcelle des débouchés commerciaux. Quelques tentatives d'exportation lointaine ont été faites infructueusementelles ne de vaient pas réussir parce qu'elles avaient été entreprises avec une inexpérience complète des habitudes, des usages et des besoins des peuples chez lesquels on envoyait au hasard des arti cles de fabrication belge. De là est née cette erreur, que tant de personnes partagentque la Belgique est dans l'impossibilité d'avoir des débouchés pour sa riche industrie. Pour moiqui ai vécu pendant quinze an nées consécutives dans les colonies, qui ai fait, pour le commerce, dix-huit voyages de long cours, parcouru plus de quarante-cinq mille lieues dans tout r hémisphère sud, et qui ai terminé heureusement toutes mes entreprises, j'ai la conviction qu'aucun pays ne présente plus que celui-ci, des chances avantageuses pour le placement de ses produits dans les In des. Cette conviction, je l'ai acquise en visitant la plupart de ses fabriques et en comparant les articles qu'elles produisent avec ceux dont V écoulement est le plus facile dans ces contrées. En effet, j'ai du rapporter de mes excursions un contingent de faitsde connaissancesd'ob servations, qui devaient redresser bien des préjugés et élargir singulièrement les limites dans lesquelles la question importante des dé bouchés avait toujours été resserrée. Je fus sou vent ci même de manifester h plusieurs députés, de hauts fonctionnaires publics, différents membres des chambres provinciales de com merce, et de nombreux chefs de fabriques mon élonnement de l'ignorance ou paraissait être la Belgique de tous les élémens d'exporta tion quelle possédait. Si les Jabricals belges ne sont pas exportés, ce n'est pas parce que les débouchés leur man quent, mais parce que parmi les industriels, les uns ignorent entièrement les lieux auxquels ils devraient les expédier, les autres, parce qu'ils redoutent de tenter la concurence six mille lieues de leur pays. Tai cru qu'éclairer les uns et rassurer les autres était une tache honorable, aussi n'ai-je pas hésité me l'imposer, car je me sens la volonté et la force de la remplir avec succès. Composer une cargaison des produits si variés de l'industrie belge, faire de cette cargaison une carte d échantillon de la richesse nationa le, confier le placement de ces produits un homme auquel Cexpérience du commerce dans les Indes a donné la connaissance des besoins et des ressources de ces pays, m'a paru être une entreprise féconde en grands et utiles ré sultats. C'est aux colonies mêmes que les fabricats belges doivent être portés et non en Amérique et au Brésil, comme quelques-uns le pensent tort, car c'est précisément avec ces derniers pays que les commerçants et les industriels étrangers sont le plus directement en relationstandis que les colonies ne reçoivent qu'indirectement et grands frais tous les objets que produit la Bel gique. L'Amérique, vers laquelle on semble tourner tous les regards pour le commerce ef exporta tion, ne consomme pas les marchandises qu'on lui expédie, mais en exporte au moins les 19/20" malgré les frais de détour, avec d'énormes bèné fices, aux nombreuses populations des colonies que les Belges ne visitent pas. Ces populations ignorent même qu'il y a une Belgique qui fa brique, et qui pourrait leur livrer meilleur marchéles objets qu'ils achètent aux Améri cains. Que Iindustrie belge transporte et livre donc directement ses fabricats la consommation des Indes, et la concurence qu'elle redoute ne sera fatale qu au commerce de VAmérique. Cette voie d'exportation une fois ouverte, la Belgique aura bientôt pour les voyages de long- cours des marchands pacotilleurs. qui font la fortune des industriels dont ils déblaient les magasins et le succès encourageant, on verra en peu d'années la marine marchande prendre un développement qu'on ose peine espérer aujourdhui, et la fabrication reconquérir son ancienne prospérité. Mais afin de mieux réussir dans cette pre mière entreprise, qui changera peut-être les destinées de Cindustrie belge, il faut que cette cargaison soit composée des produits les plus favorables t exportation, que celui qui se chargera cTen effectuer le placement connaisse parfaitement les colonies et leurs besoinsqu'il puisse, par ses relations déjà établies, y accré diter le commerce de la Belgique, et que, de retour dans ce pays, il soit même de fournir, par les observations qu'il aura enregistrées, des renseignements utiles de nature pouvoir ser vir de guide pour l'avenir. Ayant eu l'occasion de communiquer mes idées aux hommes les plus capables de les ap précier, ils partagèrent bientôt toutes mes opi nions au sujet des débouchés commerciaux; et le gouvernement m ayant honoré de sa haute confiance en me nommant consul au cap de Bonne-Espérance, j'en vins élaborer ce pro jet avec le plus grand soin; résolu, pour en diriger moi-même l'exécution, de m'éloigner de nouveau et pendant trois ans peut-être de mes affaires, de mes amis et de ma famille. Je n'ai pas vu dans cette entreprise un moyen de fortune personnelle la manière dont j'ai stipulé mes intérêts le prouve assez. Je n'ai voulu y voir qu'un moyen d'être utile au com merce et Vindustrie de la Belgique, et de donner au gouvernement de S. M. un gage assuré de mon dévouement la prospérité du pays. J'ai dont rédigé le contrat que je présente aujourd'hui lasignature des industriels, sans aucune préoccupation étrangère leur intérêt, et j'aime croire qu'ils y trouveront toutes les garanties que l'on peut désirer dans une pa reille entreprise. A ceux de qui f ai Chonneur dêtre connu, je ne pense pas avoir besoin de rappeler mes an técédents; ceux qui ne me connaissent pas, je dirai que je crois posséder des titres mérités leur confiance, quand j'ai obtenu celle des con seillers de la couronne.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 5