Bruxelles, 2 Novembre.
On lit dans Y Émancipation
On sait les mesures prises pendant les
fêtes de septembre, depuis elles avaient
continué, mais avec moins d'éclat, et déjà
dans la soirée du 24, quelques perquisi
tions infructueuses avaient été faites par
des agents de la police.
Cet après-dîné (30), M. le ministre de la
justice et un de ses collègues se sont ren
dus au parquet des tribunaux de la ca
pitale.
Des obusiers et diverses munitions de
guerre expédiés de France et adressés
plusieurs des personnes arrêtées le 30 et
le 34 ont été saisis et déposés au greffe du
tribunal de première instance.
On avait répandu en ville le bruit que
des troubles auraient éclaté Liège; nous
pouvons [assurer que ce bruit est tout-à-
fait controuvé.
On lit dans le Journal de Bruxelles
Le 29, pendant toute l'après-midi, les
agents de la sûreté publique déployaient
dans la capitale la plus grande activité. Ils
sont parvenus faire d'importantes dé
couvertes et saisir plusieurs personnes
soupçonnées d'être les auteurs d'un com
plot contre la sûreté de l'état. MM. Parys,
intendant de la gendarmerie, et Corneille
Vanswae, son secrétaire; Charles Cris-
piels, commissaire; Vandersmissen, frère
du général, De Crehen, capitaine des
blessés de septembre et De Beaumont, ar
tificier, ont été écroués la prison des
Petits-Carmes. La police s'est présentée au
domicile des généraux Vandersmissen et
Vandermeer, mais on n'a pu les trouver.
Le 30 ils ont été, ainsi que l'ex-colonel
Parent, découverts et arrêtés chez le pein
tre Verwée, rue Royale extérieure. Ils ont
été immédiatement interrogés par M. le
juge d'instruction.
On a saisi au jardin de Tivoli quatre
pièces de canondont deux de six toutes
neuves et deux autres en fonte avec leurs
attelages et ustensiles nécessaires, ainsi
qu'une grande quantité de poudre.
On a aussi découvert que le nommé
Malaise, ex-sous-officier décoré de l'ordre
Léopold, actuellement ferblantier hors la
porte de Namur, a confectionné des gar-
gousses pour servir aux pièces qui ont été
saisies et qui se trouvent actuellement
la maison de ville, entre les mains de la
police locale.
Chez M. G... F..., Petite rue des Domi-
nicains, on a saisi une malle contenant de
la poudre, du plomb, trois pistotes et
quelques accessoires d'armes feu; on y
a saisi aussi une petite carabine.
On nous rapporte que le 30, vers huit
heures du matin, une vigilante stationnait
la porte de derrière de la maison de M.
Verwée, rue Royale extérieure, où deux
heures plus tard les généraux Vander
meer, Vandersmissen et l'ex-colonel Pa
rent ont arrêtés. Cette vigilante dans
laquelle de nombreux papiers ont été dé
posés et où deux particuliers se sont
placés, est partie en toute hâte une demi-
heure après.
La découverte du complot n'a rien fait
perdre Bruxelles de son calme et de sa
tranquillité ordinaires.
Le projet des émeutiers aurait été, ce
qu'on prétend, d'attirer l'attention des
autorités vers le haut de la ville, et de
s'emparer du Roi et de la famille royale
au château de Laeken.
On nous rapporte aussi que l'on a trou
vé chez l'un des conspirateurs une procla
mation orangisle déclarant la déchéance
du Roi, la restauration de Guillaume II en
Belgique; la réunion avec la Hollande,
avec disparition des douanes, mais avec
séparation administrative.
On lit dans YObservaleur
Vendredi au soir, le bruit courait que
M. de Crehen avait grossièrement outragé
M. le général Buzen et qu'il s'était même
porté des voies de fait sur la personne
du ministre. D'autres prétendaient que
c'était M. le ministre de l'intérieur qui
avait été insulté. Au théâtre, ces on dit
faisaient l'objet de toutes les conversations.
On a parlé aussi de pièces d'artillerie et
de munitions de guerre, qui auraient été
saisies. Quant aux pièces d'artillerie, on
faisait remarquer que peut-être c'étaient
celles dont on s'était servi, il y a quelques
années, dans les représentations du Siège
de Constantine données par M. Loisset et
qui appartient, disait-on, M. de Crehen.
Nous apportons ces détails sans en garan
tir aucunement l'exactitude et sans autre
but que de tenir nos lecteurs au courant
de ce qui se dit propos de l'arrestation
de M. de Crehen.
l'intérieur du rez-de-chaussée. De sorte que vous
auriez par la, un passage garni de six colonnes,
pour entrer au jardin (i) et en sortir au Marché
au Bois.
A cet avantage il faudrait ajouter celui de
découvrir la promenade dans toute sa longueur,
pour ceux qui traverseront la Place du Palais
de Justice, pour aller vers la Petite Place ou la rue
de S'-Martin.
On critiquera ce plan du jardin. D'abord parce
qu'il n'est pas assez l'anglaise; ensuite parce
qu'on prétendra que le passage n'étant pas clos les
arbres y seront dégradés par la malveillance.
Je réponds la première objection que le jardin
anglais dans un médiocre espace offrent toujours
quelque chose de mesquin et guindé, parce qu'on
ne peut raisonablement forcer la nature des choses,
en réunissant sur un point exigu, une multiplicité
d'objets, et d'accidents, qu'on rencontre rarement
sur une étendue d'une centaine d'bectares, tels
que grottes, monticules, pièces d'eau, kioskes, cha
lets etc, etc. Et surtout ces tristes bassins qu'on
rencontre dans les jardins de certains candides
rentiers bassins ou l'on voit quelques rares pois
sons rouges et dorades nager péniblement souvent
de conserve entre des lézards et des grénouilles;
des quels bassins la netteté ne s'entretient qu'au
moyen d'une écumoire a l'aide de la quelle les
bons propriétaires se donnent le soin journalier
d'ôter les sansceses rénaissantes immondices de
leurs insalubres piscines.
Les bassins même au parc de Bruxelles, est
chose vraiment piteuse a voir pour quiconque a
vu les bassins, aux eaux abondantes, aux fontaiues
limpides; qu'on rencontre aux promenades de la
capitale de France.
J'ai vu depuis quarante-cinq années a beaucoup
de réprises naître et mourir h Paris bon nombre
de ces jardins anglais, mais aussi j'ai toujours
vu dans toute leur splendeur les promenades en
allées d'arbres et quinconces, du palais royal,
des champs élisées, des Tuilleries, du Luxera-
bourg, des invalides, de l'école militaire etc, etc,
qui encore aujourd'hui conservent les mêmes
formes de promenade qu'ils avaient avant la
révolution de 1799.
Concernant la seconde objection je fais ob
server qu'il serait bien singulier qu'a Ypres seul,
ville si paisible, on devrait renoncer a établir
une promenade libre, parce qu'on craindrait d'y
voir dégrader les arbres; tandis qu'a Lille, Bruges,
Gand, Anvers etc, où les promenades publiques
n'y sont nullement clauses, on ne craint pas ces
inconvéniens.
D'ailleurs cette crainte est sans fondement au
cun puisque en cette ville depuis plus de quarante
années les arbres des remparts, des cimetières,
des plaines d'amour et du zaelhof y ont été res
pectés.
Et puis qu'on demande Monsieur le Com
mandant du Génie, quelles dégradations ont
subi les jeunes arbres plantés depuis deux ans
(1) Le principal passage au jardin des Tuilleries esl au
travers le milieu du Palais, même lorsque le Roi y tient
sa demeure, et bien qu'il y ait au jardin plusieurs entrées
latérales.
aux remparts entre les portes de Messines et du
Temple; Monsieur le Commandant vous répon
dra pas une seule.
Au reste le nouveau plan que je propose et
celui que j'ai proposé précédemment ne sont que
subsidiaires h celui adopté par la Régence lors de
sa décision première, concernant l'évêché et son
terrain; et je ne pense pas que de ce chef on
puisse raisonnablement me constituer en état de
contradiction avec moi-même. Quant ces plans
qu'on veuille, avant de conclure définitivement,
prendre avis de quelques architectes renommés
de grandes villes, et l'on verra s'ils méritent
préférence sur les plans de méthode anglaise.
Par un vieux bourgeois d'Ypres.