No 2518.
25rae Année.
BELGIQUE.
Ypres, 20 Novembre.
On lit ce qui suit dans le Progrès du 14
de ce mois
Nous l'avons dit, et nous le répétons,
Mr Edouard Lagrange, en arrivant ici
comme fonctionnaire public, n'importe
sous quelle dénomination, devait s'atten
dre aux attaques déloyales d'un certain
parti, d'abord parce qu'il y est étranger,
ensuite et surtout parce qu'il est honnête
bourgeois de la ville même.
Cela est tellement vrai, que l'on a si
gnalé de prétendues irrégularités dans le
service des postes, dès que la nomination
de Mr Lagrange fût connue et avant que
la délivrance du bureau lui eût été faite.
Aussinous sommes fort étonnés qu'il ait
fallu plusieurs semaines des ennemis
lumineux, pour trouver une occasion de
blâmer de nouveau une conduite stricte
et irréprochable.
Le but de ces misérables tracasseries se
devine aisément; mais affirmons-le l'ins
tant on n'y atteindra point.
Ceux qui ont suffisamment apprécié
Mr Lagrange pour lui confier le poste
qu'il occupe provisoirement, n'auront pas
la faiblesse de lui retirer leur confiance
devant des imputations qui frappent
faux comme celle que nous avons relevée
ci-dessus.
En effet, lorsque les lettres et les jour
naux sont distribués immédiatement après
leur arrivée, les devoirs du directeur ce
sujet sont accomplis. Et aucun homme
impartial ne soupçonnera Mr Lagrange
d'y manquer, lorsqu'il refléchira que,
nommé ad intérim, il a le plus grand
intérêt être de la dernière exactitude
pour donner du fondement l'espoir de
sa nomination définitive.
S'il y a donc eu du retard, il est provenu
du fait des expéditeurs, et ceux qui ont
écrit ou fait écrire l'article du Progrès,
sont loin de l'ignorer. Le journal, p. e.,
qu'on a reçu le quinze, tandis qu'on au
rait dû le recevoir la veille, portait le
timbre de Bruxelles sous la date du qua
torze. Cela justifie complètement M' La
grange, et si l'on peut nous contredire
qu'on apporte les preuves au bureau de
notre feuille.
Ce dont on se plaint n'est pas arrivé ici
seulement. Le Journal de Bruges répète
tous les jours que le Moniteur ne lui par
vient que le surlendemain de sa publica
tion mais il se garde bien de l'attribuer
au directeur du chef-lieu, probablement
parce qu'il n'a pas la mission d'intriguer
contre lui.
Néanmoins des reproches d'autant plus
odieux qu'ils sont purement gratuits trou
vent de l'écho. Ne dirait-on pas qu'une ca
tégorie de journaux est payée par un fonds
commun pour reproduire mutuellement
les insolences qu'ils se permettent l'é
gard des personnes les plus honorables,
les plus considérées.
Nous, qui ne connaissons d'autre dra
peau que celui de la vérité et de la justice,
nous ne cesserons de repousser les calom
nies auxquelles un digpe concitoyen pour
rait être en butte, et nous espérons que
le système de mesquines persécutions que
l'on organise contre Mr Lagrange ne ser
vira qu'à le rehausser dans l'estime de
ses supérieurs et rapprocher le jour où
le gouvernement le confirmera définiti
vement dans ses fonctions et lui donnera
enfin de cette matière la juste récompense
de ses longs et dévoués services.
On nous rapporte que c'est Lundi
prochain que les commissaires deleguées
feront leur tournée pour inviter les Dames
et les Cavaliers contribuer de leur dons
pour l'exposition au profit des indigents.
Le Progrès est plus sage qu'à l'ordi
naire. Depuis plusieurs jours il garde le
silence le plus rigoureux, et il fait bien.
Car s'il ne trouve pas d'arguments plus
solides pour défendre le collège communal
que ceux qu'il a avançés jusqu'ici, il ne
peut qu'accélérer sa ruine. Examinons
tous les articles que ce fameux apologiste
a donnés en faveur du susdit collège, et
nous n'en trouverons pas un seul qui ne
soit directement contre lui. Sans parler
des injures qu'il n'a cessé de vomir contre
l'autorité ecclésiastique, (ce qui ne con
vient ce me semble qu'à un défenseur d'une
éducation irréligieuse, dernièrement il a
appliqué son collège ce qu'un digne
prédicateur avait lancé contre les maisons
d'éducation en général qui ont l'irréligion
et l'immoralité pour base. Quelques jours
après, il a été assez imprudent de publier
la lettre de Monseigneur l'Évêque de Bru
ges, dans laquelle ce digne prélat déclare
ne trouver au susdit collège toutes les garan
ties nécessaires pour avoir la pleine assu
rance que sa coopération y puisse être utile.
Enfin le Progrès lui même, qui est l'or
gane du parti anticatholique, et qui jus
qu'ici a été le seul défenseur du collège
communal, devrait suffire déjà pour faire
ouvrir les yeux tous ceux qui ne veu
lent pas s'aveugler sur leurs plus grands
intérêts et le plus sacré de leurs devoirs.
Nous avons annoncé dans notre der
nier numéro que l'Évêque de Gand était
en ville. Une autre dignité ecclésiastique
s'y trouvait au même moment. C'est Mon
seigneur l'Evêque de l'Ile S'-Maurice (Ile de
France.) 11 est descendu au couvent des
Dames Anglaises, où il doit se reposer
quelques jours des fatigues de son long
voyage. Deux de ses sœurs y sont reli
gieuses. Des affaires de sa mission l'ap
pellent Rome. Il n'est âgé, nous assure-
t-on, que de 46 48 ans et déjà, au dire
de personnes qui l'ont vû son départ, il
y a dix ans, le pieux et zélé prélat porte
au front les marques de ses travaux et de
ses courses apostoliques.
Honneur ces âmes généreuses, qui se
sacrifient avec tant de dévouement au
bonheur de leurs semblables.
Si nous sommes bien informés, il ad
ministrera demain, Dimanche, dans la
Chapelle du couvent le sacrement de Con
firmation quelques jeune Anglaises, qui
y reçoivent leur éducation.
LE PROPAGATEUR,
sivujkti wmwmmm
D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS IT NOUVELLES DIVERSES.
La distribution des journaux se fait, au bureau des
postes, avec beaucoup d'irrégularité. Nous conseillons
Mr le directeur ad intérim de faire soigner davantage
cette partie du service.