D'AEEICBIS, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. No 2521. 25me Année. BELGIQUE. On lit dans la Gazette de Mons Parmi les innovations utiles qui s'intro- duissent progressivement dans les arts et dans les diverses manipulations usuelles, on a pu remarquer depuis quelques temps l'emploi plus fréquent des métaux, du zinc, mais surtout du fer. On a des ponts en fer, des presses en fer, des échelles en fer, des écluses en fer, des cheminées en fer, des kiosques en fer, des bateaux et des navires en fer, etc., et bientôt nous aurons une église gothique en fer, car nous apprenons qu'un architecte, qui a fait ses preuves Mons, vient d'entreprendre la construction d'un pareil édifice. Ses plans sont déjà tout préparés et il mettra incessamment la main l'œuvre, car les encouragements ne lui manquent pas, un respectable ecclé siastique s'est chargé de la dépense et la Société Générale pour favoriser l'industrie nationale a mis la disposition de l'archi tecte toutes les usines où elle est intéressé. Son mode de construction ne ressemble FEUILLETON DU PROPAGATEUR. LA FÊTE DES FOUS. en rien ce qui se fait én Angleterre et en Amérique; ses bâtiments en fer auront l'aspect de bronze et conserveront la forme et les dimensions des édifices en pierres. Us auront encore indépendemment de la solidité et de l'incombustibilité, l'avantage de la promptitude d'exécution, car l'ar chitecte ne demandra pas plus de deux années pour bâtir, neuf et en fer, un temple semblable celui de Slc-Waudru de Mons. On écrit de Bruxelles, 29 Novembre Une correspondance de Francfort dit, que M. Anselme de Rothschild, dans son voyage en Hollande et en Belgique, a at teint le but qu'il se proposait, la capitali sation de la rente payer par la Belgique la Nêerlande. (Gazette de Cologne.) Un arrêté royal du 22 porte ce qui suit Léopold, etc., vu notre arrêté du 50 juin 1858, portant que le canal de Loo sera approfondi et élargi dans la partie com prise entre le hameau de Forthem et le point de rencontre de ce canal avec le canal de Nieuport Dunkerque, près de la ville de Furnes; notre ministre des travaux publics nous ayant exposé que les fonds nécessaires l'achèvement des travaux d'amélioration du canal de Loo ayant été portés aux budgets de la Flandre occiden tale, pour les exercices 1840,1841 et 1842, l'autorité provinciale désire être mise même d'effectuer ces travaux; nous avons arrêté et arrêtons Art. 1er. La deuxième partie du canal de Loo, comprise entre le hameau de Forthem et l'écluse de la Fintelle, et com portant une longueur de 0,589 mètres, sera approfondie et élargie, conformément au tracé indiqué au plan approuvé par notre ministre des travaux publics. Art. 2. Le plafond auquel il sera donné généralement A mètres de largeur et de A 6 mètres dans les forts tournants, sera établi 1 mètre 00 cent, sous le grand étiage du canal de Nieuport Dunkerque, fixé 2 mètres au-dessus du buse de la nouvelle écluse de Furnes Nieuport. Art. 5. Les talus varieront de 1 mètre 1/2 5 mètres 1/2 de base pour un de hau teur. Art. A. La largeur du canal, l'étage précité, sera de 40 mètres 20 cent, au minimum et de 45 mètres au maximum. Art. 5. Le chemin de halage aura 5 mè tres de largeur au sommet et la hauteur de ce sommet, au-dessus de l'étiage, va riera d'un mètre 2 mètres 40 cent. LE PROPAGATEUR, Ce Journal paraît le MERCREDI et le SAMEDI. L'a bonnement est de 4 fr. par trimestre pour la Ville, et 4 fr. 5o pour toute la Belgique, franc de port par la poste. Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir les lettres. Ypres, 1er Décembre. Certaines coutumes du culte catholique dont on se fait des armes pour les attaquer toutes, peuvent aisément se justifier en fouillant dans les siècles passés pour rechercher leur origine; la sagesse des premiers chrétiens se reconnaîtrait même dans l'adoption de ces coutumes, si l'on voulait de honne foi se reporter au temps où, au milieu des turpitudes du paganisme, il vint s'établir une religion vraie, simple, tendre, saisissant l'esprit humain dans les ténèbres et les cruautés de la superstition, pour le conduire aux douces lumières de la raison; au temps eniinoù, renversant d'absurdes et inombrables dieux, les chrétiens élevèrent des autels un seul Dieu, créateur de toutes choses. Les enfans du Christ purent briser les faux dieux, ren verser leurs temples, anéantir leur culte; mais ils ne purent rompre tous les usages du paganisme; et subissant la nécessité d une marche progressive, force leur fut d'adopter les coutu mes qu'ils ne purent détruire; le dirais-jc celles qui olFraient le plus d'immortalité, furent le plus difficiles faire dis paraître. La fête des Saturnales, par exemple, ou, sous le prétexte de rendre hommage Saturne, on se livrait fous les déréglemens, a laissé de honteuses traces que nous CANAL de LOO. retrouvons encore dans la promenade du bœuf-gras et dans nos folies du carnaval. Pauvre humanité elle semble, pour le mal. une terre promise; la moindre semence y germe, y prend si bien racine, que le mal résiste au temps et aux plus coustaus efforts. Suivre les variantes des saturnales, qui changèrent de nom avant de nous arriver sous celui de carnaval, me semble une chose curieuse; ce petit travail pourra même ne pas être inutile, puisqu'on y verra uue religion éclairée, patiente, luttant avec constance contre la terrible puissance de l'habitude. Quand les chrétiens renversèrent Saturne, en très haute vénération chez les païens, ils furent contraints de conserver une partie des orgies par lesquelles ou célébrait la fête de ce dieu. A diverses époques de l'année notam ment le premier jour de l'an, depuis Noël jusqu'à l'Epi phanie, les clercs, les diacres, les prêtres, et quelques sécu liers de mauvaise vie, faisaient dans l'église d'incroyables et indécentes bouffonneries. On les commençait par l'élection d'un évèque dit des fouscet évêque était sacié par de ridicules jongleries; alors il oificiait pontilicalement, assisté de tout le clergé; il donnait des bénédictions publiques. Dans les églises qui relevaient immédiatement du saint- siége, on créait non un évèque, mais un pape des fous. Pendant toutes ces fetes, il se faisait un affreux mélange d'impiété et de folie. On assistait au service divin en babils burlesques, avec des masques hideux, ou le visage barbouillé faire peur. Les hommes revêlissaient des costumes de femme ou de théâtre. On dansait dans le chœur, on chantait des chansons obscènes, on mangeait, on jouait sur l'autel pendant le service divin, puis après 011 se répandait dans les rues, on se faisait traîner d«ms des tamberaux pleins d'ordures que l'on prenait plaisir jeter au visage de la populace. Ces fêtes, dont les détails font horreur, fuient justement appelées Fêtes des fous. Dès l'an 633, les docteurs eu théologie s'élevèrent contre ces fêtes, niais ils lenterent vainement de les abolir; et s'ils obtinrent qu'elles perdissent un peu de leur licence, ils les virent se répandre de plus en plus, si bien que chaque ville, chaque village et presque chaque communauté religieuse célébrait la sienne, soit en l'honneur de saint Étienne, de saint Paul, soit pour le jour des Rois, du saint Sacrémeiit ou des saints Inuoucens, Dans plusieurs cantons, on conduisait un âne l'église, portant une belle chape sur le dos; on chantait devant lui un dérisoire office et une prose appelée prose de l'âne. Dans une église métropolitaine, la messe, le jour de Saint-Jean l'évangéliste, on chantait une prose dite prose du bœuf. Dans les registres de l'église de Saint-Élienne, Dijon, on lit qu'en 1la fête des fous, 011 jouait une farce sur un théâtre, devant l'église, où l'on faisait la barbe au préchantre des fous et quon y disait plusieurs sottises. Eu i55i, la demande des prélats, un arrêt du parle* ment de Dijon défendait toute insolence, tout tumuRe dans les églises, pendant la messe, et eujoignait aux ecclé siastiques de ne plus courir la ville avec des danses et des habits indécens; il défendit enfin la fête des fous. Dans les registres de l'an 1621, on voit que les vicaires

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1841 | | pagina 1