N» 2531.
25me Année
BELGIQUE.
Donc, grâce l'absence de toute loi
sur la matière, les hommes du Progrès
avaient le champ libre, et cependant ils
n'ont rien fait pour l'enseignement moyen.
Donc l'état, la province, la commune,
qui, grâce l'absence de toute loi sur la ma
tière, avaient le champ libre, et pouvaient
essayer tous les moyens, que la haute in
fluence, les lumières du Progrès et l'argent
du peuple rendent si faciles, n'ont pas
fait autant pour l'enseignement moyen,
que le parti rétrograde, qui ne puise ses
moyens de succès que dans son zèle et sa
charité.
Donc le parti rétrograde, grâce l'ab
sence de toute loi sur la matière, a su
profiter de la liberté, offerte tout le
monde, et a bien mérité de la patrie, pour
la quelle le parti du Progrès n'a rien fait.
Donc, en matière d'instruction, le parti
rétrograde a fait des progrès, tandis que
le parti du Progrès a rétrogradé, ou bien
est resté stationnaire.
Donc les ténèbres des ignorantins sont
préférables aux lumières des illuminés.
Donc les collèges du parti rétrograde
offrent plus de garanties et méritent plus
la confiance des pères de famille, excel
lents juges en fait d'éducation, que les
collèges de l'état, de la province, de la
commune.
Donc le parti rétrograde s'accommode
mieux de la liberté d'instruction que tous
les prôneurs de liberté, de lumière et de
progrès, qui, en désespoir de cause, récla
ment une loi pour arrêter les succès de
leurs adversaires, qu'ils devraient arrêter
eux-mêmes s'ils en étaient capables.
Nous pourrions développer encore les
conséquences de ce précieux aveu, mais
arrêtons-nous ici pour aujourd'hui.
Il est fâcheux que les amis du Pro
grès n'aient point eu une congrégation de
religieuses libérales pour faire concur-
rance avec la congrégation de Mr l'abbé
Struye. Les philanthropes de la loge se
plaignent dans leur journal de ce qu'il y
aura désormais un couvent de plus. Les
pauvres gens! ils n'en ont pas dormi de
puis quinze jours! Voilà cependant MM.
les libéraux, ce que c'est que de ne rien
faire pour l'instruction du peuple. Les
rétrogrades ne rêvent qu'instruction, édu
cation, bienfaisance, et quand un cas
pressant arrive on les trouve toujours
prêts occuper les postes les plus diffici
les, remettre les situations les plus
embrouillées, tirer au clair les affaires
les plus obscurcies. Lorsqu'on ne sait plus
que faire pour morigéner vingt-cinq jeunes
filles soulevées, on s'adresse au clergé,
et le clergé pousse l'ambition jusqu'à ac
cepter une direction, où tout le monde
s'embrouille et qui est sur le point de
compromettre la dignité des hommes les
plus graves! Les hospices, dans leur em
barras, après avoir essayé tant de moyens,
auraient dû encore s'adresser la loge. Le
grand orient aurait donné mission l'un ou
l'autre frère, ou bien l'une ou l'autre
sœur de porter la truelle et l'équerre dans
cette école, le tout sous la direction du
Progrès, et il n'y aurait pas eu un couvent
de plus. Mais s'il n'y a ni frères, ni sœurs
maçoniques capables de diriger et d'in
struire vingt-cinq filles pauvres, ce n'est
pas aux hospices qu'il faut s'en prendre,
ni imputer l'énorme faute d'avoir formé
un couvent de plus; la faute en tombe
toute entière sur la loge, qui, sauf quel
ques pains distribués une ou deux fois au
son de toutes les trompettes du partine
fait rien pour se rendre utile au peuple.
Coûrut-on jusqu'au bout du royaume et
même jusqu'aux antipodes, on ne trouve
rait pas de sœurs maçonniques. Nous
opinons donc pour qu'on pardonne, même
dans la loge, au bureau des hospices
d'avoir formé un couvent de plus. Com
Dès son apparition, le Traité a été offert
au ministre de l'intérieur, qui en a accusé
la réception dans les termes suivants
Des sénateurs, des représentants ont pris
l'engagement de défendre la cause de ces
utiles, de ces indispensables praticiens des
campagnes, qui se sacrifient au bien-être
des classes les moins riches, souvent les
plus pauvres, de la société; de ces praticiens
que, sous le prétexte qu'ils n'ont point
suffisamment étudié, qu'ils ne possèdent
pas assez de connaissances, on voudrait
spolier d'une partie essentielle de leurs
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Les insertions se paient 17 centimes la ligne. Affranchir
les lettres.
Ypres, 5 Janvier.
L'enseignement moyen du parti rétrograde,
grâce l'absence de toutes lois sur la matière,
est maintenant mieux organisé que celui de
Cétat. Progrès n° 69.
MM. Lepoutre et Petit, praticiens de
campagne, auteurs du Traité de jurispru
dence médicale, où ils ont combattu le
Projet de loi des 'praticiens de Bruxelles,
peuvent se féliciter d'avoir répondu l'at
tente de leurs nombreux confrères du
plat pays de toutes parts, il leur vient des
lettres de remerciment et d'adhésion. Il
n'est d'ailleurs personne qui, ayant le
désir sincère de s'éclairer sur les ques
tions agitées depuis longtemps par le
corps médical, ne veuille se procurer
le travail consciencieux de deux médecins,
qui, n'eussent-ils pas autant de connais
sances que leurs confrères des villes,
comme aucuns le prétendent sottement,
ont néanmoins par leur position même dû
traiter la matière sous un point de vue
tout nouveau et par suite du plus haut
intérêt. Aussi, dans tout le pays, la bro
chure s'écoule avec rapidité. Il y a plus, ces
messieurs peuvent espérer que leurs nobles
efforts seront appuyés par tout ce que la
nation compte d'influences éclairées et
courageuses.
Bruxelles, 18 Décembre 84
Messieurs,
J'ai reçu votre Traité de jurisprudence médicale; je vous
remercie. Sans être même d'examiner cet ouvrage eu
enlier, j'en apprécie néanmoins l'utilité; je lirai ce qui se
rapporte au projet de loi des praticiens de Bruxelles, avec
tout l'intérêt qui s'attache cette matière importante.
Agréez, messieurs,l'assurance de mes sentiments distingués.
Le ministre de l'intérieur,
{Signé) NOTHOMB.