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D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N° 2540. SAMEDI, 5 Février, 1842. 25me Année.
Le projet ministériel d'apporter quel
ques modifications la loi communale,
occupe tous les organes de la Presse,
quelque nuance d'opinion qu'ils appar
tiennent. Mais il s'en faut de beaucoup
qu'ils apprécient de la même manière les
propositions annoncées par le discours
du trône, et élaborées par Mr Nothomb.
Les journaux indépendants comprennent
toute la gravité des abus que signale
l'exposé des motifs, admettent l'urgence
d'y remédier et considèrent les innovations
sur lesquelles la législature ne tardera
guère se prononcer comme propres
produire des résultats satisfaisants. Les
ennemis quand même du ministère, ceux
qui ne le trouvent pas assez maçonnique,
ceux qui l'attaquent parce qu'ils convoi
tent sa succession, s'ingénient pour faire
aperçeyoir derrière quelques améliora
tions la ruine lente, mais assurée de nos
libertés, de toutes nos garanties constitu
tionnelles. Les mandataires de la nation
décideront le conflit.
impressions fâcheuses qu'une démarche
récente aurait pu produire dans les en
virons de sa ville natale.
Par une lettre assez longue, M' Godt-
schalk-Vergauwen a repondu, dans la
même feuille
Qu'il apprécie tout ce qu'il y a de
flatteur dans les assertions du correspon
dant; mais que, ni les antécédents de sa
famille, ni les siens, n'ont rien démêler
dans cette petite querelle; qu'il ignore
les impressions fâcheuses dont il s'agit, et
qu'il s'en soucie fort peu; qu'il n'a pas
se plaindre de l'opinion des personnes
dont il est connu qu'il a la conscience
d'avoir rempli le devoir d'un bon et pai
sible citoyen, et qu'il n'a chargé personne
de prendre sa défense; qu'il n'a pas
soulevé de polémique intempestive; qu'il
s'est tu pendant deux mois, qu'on n'a pas
apprécié sa prudence et sa réserve; qu'a
lors il s'est justifié dans le Journal des
Flandres et dans l'Organe; qu'il n'avoue
pas d'autre défense; qu'il prie le corres
pondant et le Journal de Bruges de ne pins
rien écrire ni publier en sa faveur.
Une lettre, insérée dans le Journal de
Bruges du 27 janvier dernier, relevait les
antécédents de Mr Godtschalck-Vergauwen
et de sa famille pour contre-balancer les
FEUILLETON DU PROPAGATEUR.
TTS4.S-ZS rss FSimSS.
LE PROPAGATEUR,
Ypres, 5 Février.
Bruxelles, 4 Février.
On assure que M. le comle Hon, ambassadeur
belge a Paris est rappelé.
Différents bruits circulent a Bruxelles sur un
remaniement plus ou moins prochain dans le corps
diplomatique. Il est, dit-on, question de placer
M. le duc d'Ursel a la tète d'une de nos légations
les plus importantes. On cite plusieurs autres
noms, par exemple ceux du prince de Ligne et du
prince Alphonse de Chiraay. On n'en cite aucun
qui appartienne actuellement au corps diplomati
que. Observateur
Par disposition récente de M. le ministre de
la guerre, M. le général-major Langermann, a été
provisoirement chargé du commandement de la
province de la Flandre occidentale.
Mardi dernier, M. le président Depage,
nommé pour présider les assises du Brabant, s'est
rendu aux Petits-Carmes, où il a fait subir, au
vœu de l'art. 226 du code d'instruction criminelle,
un interrogatoire h chacun des accusés du complot
contre la sûreté de l'état. Sept des accusés ont fait
connaître a M. le président le nom de leurs con
seils. De Crehen ayant déclaré ne pas avoir
d'avocat, ni n'en vouloir un, ce magistrat lui a
répondu qu'il lui en désignerait un d'office. C'est
Mr Heynderick qui vient de lui être désigné.
Il est question d'agrandir le quartier des
détenus pour dette aux Petits-Carmes, les locaux
devenant tous les jours de plus en plus insuffisants.
Hier, dans l'après-midi est arrivé en cette
ville le prince Ernest de Saxe-Cobourg. 11 a assisté
le soir au bal de la cour, qui a été très-animé et a
duré fort avant dans la nuit. Plus de 5oo person
nes s'y trouvaient réunies.
d'une force extrême. En tout, ils offrent un contraste
frappant avec les Indous, dont les formes sont longues,
minces, sans proportions et sans grâce. Pendant leur jeunesse
surtout, les Birmans, se distingent par la souplesse, l'élas
ticité de leurs mouvemens, et la dignité de leur maintien,
qui est presque toujours chez eux le signe certain de la
confiance qu'ils ont en eux-mêmes.
Un jeune Birman, avec son mouchoir bizarrement tortillé
dans ses cheveux noirs, sou loonghu de soie drapé autour de
sa taille, et son écharpe jetée négligemment sur son épaule,
comme un plaid écossais, offre sous ce costume un modèle
piquant de beauté et d'originalité. Mais cette beauté décroit
rapidement chez eux, et dans l'âge mûr leurs traits sont déjà
ridés. Ils se tatouent les jambes et les bras, et y imprègnent
un nombre infini de caractères et de figures mystiques, qu'ils
regardent comme un charme puissant contre leurs ennemis,
et comme le signe de leurs indépendances. a la couleur
bleuâtre de ce tatouage, on croirait de loin qu'ils portent des
bas bigarrés. Souvent aussi ils se tatouent la poitrine, et
forment en couleur rouge un certain nombre de carrés et de
caractères mystérieux. Les hommes d'un rang supérieur
ornent leurs vétemens de galons d'or ou d'argent; et l'hiver»
plusieurs ont coutume de porter des pelisses de taffetas ou
de satin noir, doublées de peaux d'ours, qu'on fait venir
de Chine.
Pendanl l'été, les paysans vont presque nus, et ne portent
autre chose que le loonghu et le pussoh, espèce d'écharpe.
Leur coutume ordinaire dans la saison la plus froide, et
lorsqu'ils se parent, consiste en une jaquette noire, manches
larges.
Les Birmans ne sont pas, oomme les Indous, fiancés dès
leur enfance. Chez eux, il est du moins permis l'amour
d'exercer librement son empire, et les relations continuelles
qui existent entre les deux sexes, tournent au profit du
mariage, qui est presque toujours le résultat de l'affection.
Quant la religion, elle n'entre pour rien; et le mariage
n'étant pour eux qu'un contrat purement civil, le seul
consentement des partis suffit devant la loi. Lorsque deux
jeunes gens s'aiment, on fait la demande de mariage au
père ou la mère de la jeune fille, et le consentement une
fois obtenules parens des deux amans règlent ensemble
les conditions; le fiancé envoie alors des piésens proportionnés
sa fortune. Le jour de la noce, les deux familles assistent
au festin, donné celte occasion; la danse y succède, et le
mariage est regardé comme définitivement conclulorsque
le uouvel épouxaprès avoir maugé avec la mariée d'un
certain met préparé pour euxlui présente une feuille de
lœpeck ou de thé coufit, qu'elle paie d'un don semblable.
Lorsque deux époux conviennent réciproquement de se
séparer, ils se présentent devant le musghi; lui font part de
ET
SUITE ET fis.
En général, les Birmans ont sur la beauté des idées fort
extraordinaires par exemple, avoir le coude tourné de
manière ce qu'il paraisse disloqué, est le nec plus ultra
de l'élégance et du bon tou. Toutes leurs peintures, toutes
leurs statues de femmes sont représentées le coude retourné.
Dès l'enfance, ou accoutume les jeunes filles de telle façon,
qu'elles acquièrent une souplesse extraordinaire, et que leur
coude tourne en dehors et en dedans selon leur volonté.
Il n'est pas rare de voir des femmes dont la jointure du
coude est si flexible, qu'elles le meuvent avec une égale
facilité dans tous les sens. Elles sont ordinairement très-liéres
de ce don de dislocation, et ne sont jamais plus flattées,
que lorsqu'on parait admirer chez elles ce qui serait con
sidéré chez les autres oomme une horrible infirmité.
Les hommes ne sont pas grands non plus; mais leurs
formes sont belles et bien proportionnées, et ils sont doués