HOLLANDE.
FRANCE.
ANGLETERRE^
rendra demain k Ostende pour y recevoir S. M.
Frédéric-Guillaume de Prusse, qui doit arriver
demain dans la journée. Les deux monarques
viendraient ensemble au château de Laeken.
Une première moitié des pièces de la pro
cédure dans l'affaire du complot vient d'être
signifiée a chacun des huit prévenus. Cette partie
du dossier ne contient pas moins de 22,000 lignes
d'écriture. L'autre moitié sera signifiée incessam
ment.
On écrit d'Anvers, 29 janvier
Aujourd'hui comparaît devant les assises le
nommé De Backer, l'assassin du malheureux curé
de Nylen. Une foule compacte se presse dans
l'enceinte du tribunal; M. Verheyen, procureur
du roi, soutient l'accusation le prévenu est dé
fendu par M® Empis. De Backer, a été con
damné par arrêt de la cour d'assises la peine
de mort. L'exécution aura lieu k Lierre.
On écrit de Bruges, le 1" février
Hier, une cérémonie hien touchante a eu lieu k
l'église de Sainte-Walburge, en cette ville. Un
Anglais, jeune homme de 22 ans, fils d'un ministre
protestant d'Angleterre, et qui se destinait k la
carrière de son père k l'Université d'Oxford, a
fait solennellement l'abjuration des erreurs de
l'anglicanisme et a reçu ensuite avec une ferveur
touchante les Saints Sacrémens du Baptême, de
l'Eucharistie et de la Confirmation. Nouvell
LA. HAYE, 3 FÉVRIER.
Une lettre de La Haye, insérée dans YArnem-
sche-Couranl porte que la retraite de M. Van
Maanen est décidée, mais que son successeur
n'est pas encore choisi. On a fait des offres k
M. Luzac, il les a rejelées. Le correspondant
de l'Arnemsche-Courant ajoute qu'il se trouve
k La Haye beaucoup d'officiers du contingent
fédéral du Limbourg et du Luxembourg, qui
passent leur temps dans une douce oisiveté et
ne semblent faire aucun préparatif pour se rendre
k leur distination.
On écrit d'Amsterdam, 2 février
La collecte faite hier ici au profit des pauvres a
rapporté 28,000 fl. des P.-B., indépendamment
des monnaies étrangèresde la monnaie de billon
et de quelques dons en denrées.
Les journaux allemands parlent beaucoup du
projet du roi grand-duc de visiter le Luxem
bourg. Il n'en est nullement question.
On écrit de Luxembourg, 2 février
M. l'abbé Van der Noot, vicaire apostolique
du Grand-Duché, a donné k S. M. le roi grand
duc la démission de ses fonctions comme vicaire
apostolique. Cet honorable ecclésiastique serait,
assure-t-on, remplacé par M. Laurent, évêque
de Chersonese. M. Laurent est Luxembourgeois
d'origine et a été antérieurement, préposé k de
hautes fonctions ecclésiastiques k Liège, k Aix-
la-Chapelle et dans les villes antéatiques.
PARIS, 3 FÉVRIER.
Quarante imprimeurs de Paris, parmi lesquels
on remarque MM. Firmin Didot, Paul Renourd,
Bclin-Leprieur fils, Pillé aîné, Fournier, E. Du-
verger. Jules Delalain, P. Dupont, Bethune et
Pion, Bourgogne, Félix Locquin, Gaultier Laquio-
nie, Schneider et Langrand, viennent de publier
des observations contre la responsabilité des
imprimeurs, relativement k la rédaction des jour
naux. Sans se préoccuper aucunnement de la
question politique, sans s'arrêter k la question de
droit qu'ils ne se reconnaissent pas aptes k discuter,
les considérations qu'ils font valoir ne sont tirées
que de la pratique matérielle de leur profession.
Le général Cambronne est mort, k Nantes,
dans la nuit du 28 au 29 janvier dernier. Il était
âgé de 71 ans. Le général Cambronne devait en
grande partie la popularité dont il a joui k ces
mots, devenus historiques, mais que ni lui ni
personne n'a prononcés k la bataille de Waterloo
La garde meurt et ne se rend pas.
LONDRES, 2 FÉVIRER.
Les journaux publient le document suivant
Bureau d'Armes, château de Dublin, 25
janvier.
La reine désirant témoigner d'une façon
L'académie royale de Médecine s'est oc
cupée, dans sa séance du 1" février, de l'adoption
d'un costume. Il se composera d'un habit k la
française; brodé au collet, sur le parements et les
basques, d'une culotte avec bas de soie, chapeau
claque avec panache, épée. Ce costume sera facul
tatif.
On lit dans le Messager de Gand
M. Van Sante-Van de Wiele, l'honnête négo
ciant, d'Alost, qui a payé, il y a quelques mois
intégralement ses créanciers, a été attaqué hier au
soir, vers huit heures, au Rempart des Chaudron
niers, par deux inconnus, qui l'ont d'abord apos
trophé en ces termes Ah voilk donc cet
hypocrite qui a fait tant de tort k sa famille en la
privant, par une conduite insensée, d'une partie de
sa fortune elle le lui reprochera un jour! v> L'un
d'eux lui a ensuite porté différents coups et coupé
son chapeau k l'aide d'un instrument tranchant
dont il voulait, disait-il, le marquer au front. M.
Van Santenen se débattant est allé choir sur le
bord du talus où il a reçu de l'un des agresseurs
un coup de pied qui l'a fait rouler dans l'Escaut.
Il a eu fort heureusement assez de présence d'es
prit pour se retirer sain et sauf du péril qui le
menaçait, et n'a plus revu les auteurs de ce lâche
attentat.
Le conseil communal de Mons vient de
décider qu'une statue en marbre ou en bronze, sera
érigée sur l'une des places publiques de cette ville,
a la mémoire du célèbre compositeur montois
Rolant de Lattre, né en i520.
Il s'est adressé au Roi, k l'effet d'obtenir pour
cet objetune partie des 5o,ooo fr. votés par la
législature pour l'érection de monuments aux
Belges illustres.
La Société des Bibliophiles de Mons, dans
sa dernière séance, a reçu au nombre de ses mem
bres effectifs, M. le chanoine Descamps, doyen de
Sainte-Waudru.
Un nouveau journal politique vient de pa
raître sous le titre de Humanité. Il a pour
rédacteur en chef M. De Potter.
Les équipages de la cour sont partis au
jourd'hui pour Ostende. On pense que le Roi se
leur» intentions, et dès tors, et saus plus de formalités, les
parties sont déclarées libres. Mais dans ce cas, le mari est
tenu de donner sa femme la moitié de sa fortune ou de
ses biens. Dans le cas où un bomme maltraite sa femme,
cette dernière peut demander le divorce, et si elle parvient
prouver devant la Cour les torts de son mari, elle a droit
une portion de sa fortuneaprès que le mariage a été
annulé. S'il est prouvé au contraire que la femme se soit
mal conduite, le divorce a bien lieu, mais sans qu'elle ait
aucun droit aux biens de son mari.
La cérémonie des funérailles ressemble celle des Eu
ropéens, l'exception de quelques-unes. Le corps est renfermé
dans un cercueil de trois pieds de profondeur, et corrvert
d'une profusion de papiers découpés, de clinquans et de
divers ornemens. Plusieurs hommes le plaçent sur leurs
épaules, et des poonghis ou prêtres les accompagnent, vêtus
de longues robes jaunes, et portant d'une main un chapelet
noir, et de l'autre un éventail. Tantôt ils chantent, tantôt
ils prient, de concert avec les assistaus. Ceux qui mènent
le deuil sont tenus de sangloter, de crier, de pousser même
des hurlemens. A leur suite vient le concours des amis,
puis celui des pauvres, et le défunt est conduit ainsi au
lieu des sépulture^. Là le corps est déposé de suite dans
la terre ou brûlé avec son cercueil et ses ornemens, et ses
cendres sont renfermées dans un tombeau.
Lorsqu'il s'agit des funérailles d'un poonghis, on y met
beaucoup plus de pompe. Le coips doit toujours être livré
l'eau ou aux flammes. Lorsqu'il doit être brûlé, ou place
le bûcher sur un ebar quatre roues, et le corps est enfermé
dans une espèce de canon ou de mortier en bois. C'est,
disent les Birmans, pour que le poonghis soit lancé au ciel
plus promptement qu'ils ont imaginé cet ingénieux moyen.
La foule suit le convoi, en se livrant la joie la plus
bruyante, et lorsque le bûcher devient la proie des flammes,
l'air retentit des cris sauvages de la multitude. Cette dernière
fonction, de brûler les cadavres, est confiée une classe
d'individus, nommés sandales, classe rejetée du sein de la
société et méprisée comme les parias de l'indostau.
11 y a quelques années que l'équipage d'une frégate an
glaise fut témoin des funérailles d'un poonghis, qui eurent
lieu RangooD. Le corps, après avoir été embaumé, fut mis
dans un coffre plein de miel, qu'on ferma ensuite herméti
quement; puis ou le plaça sur un char élevé, et la multitude,
accourue de tous les lieux circonvoisins, se parlaga en deux
troupes, qui se placèrent de chaque côté de la machine
l'une, la poussant dans un sens, l'autre, la poussant dans le
sens opposé. 11 devait résulter de ce genre de lutte que, selon
le parti qui l'emporterait, c'est-à-dire selon l'impulsion donnée
au char, le poonghis, le char et le mortier seraient jetés dans
la livière, et deviendraient la proie des flammes. Au milieu des
jeux et des danses qui procédèrent cet assaut il y eût uu grand
festin, pendant lequel on sortit le poonghis de son cofFre em-
miélé, et on le plaça debout au haut du char, d'où il parut
regarder la foule, et applaudir la joie générale. Enfin arriva
le moment de décider si la cérémonie se terminerait par l'eau
ou par le feu; les parties adverses se rangèrent sur deux
colonnes aux deux extrémités du char; et au signal convenu,
la lutte commença. Le char, poussé violemment de chaque
côté, reste longtemps immobile; puis il avance, il recule, il
avance encore, rélrograde de nouveau, et tout-à-coup, cédant
un dernier effort, il roule avec une telle rapidité, que la
troupe vainçue lui ouvre le passage. Des cris de joie annoncè
rent la victoire, et alors il fut décidé que l'àme du poonghis
partirait pour le ciel travers les flammes. A l'instant le char
fut couvert de poudre canon et d'artifices; les vainqueurs se
placèrent a une certaine distance, d'où ils lancèrent des fusées,
dont il résultat bientôt une exploision terrible qui dispersa le
char en mille morceaux et emporta dans les airs le corps du
poonghis.
Les corps restent quelquefois plusieurs mois de suite dans
ces cofFres plein de miel, la cérémonie du char n'ayant jamais
lieu immédiatement après la mort du poonghis; et on assure,
que dès que le corps a été tiré de son coffre, on remplit des
bouteilles de ce miel, et on les envoie au marché de
Caloutla.