faitement calmes. Vandersmissen ne s'oc
cupait que de sa femme qui faisait de
violents efforts pour commander sa dou
leur, et dont les yeux ne pouvaient plus
trouver une larme. Son mari n'avait rom
pu le silence que pour s'informer de la
santé d'une de ses parentes malade.
Le général Yandermeeren avec un grand
sang-froid disait ses compagnons de
malheur On disait qu'en 1842 on verrait
des choses extraordinaires. Eh bien, en
voilà une. Verpraet répliquait en souriant
Oui, car je suis condamné mort pour
avoir payé une goutte un chasseur de
mon régiment.
Les condamnés du complot d'octobre
ont été visités samedi matin par leurs
avocats, les membres de leur famille et
quelques amis.
En entendant prononcer sa condamna
tion. Verpraet disait l'un de ses co-accu-
sés cela m'apprendra avoir un petit
chien roux.
Les quatre condamnés mort par la
cour d'assises de Brabant (affaire du com
plot) se sont pourvus hier en cassation.
Une plainte vient d'être portée par
M. Dolfus, charge de M. De Crehen, du
chef d'insulte par la voie publique, relati
vement la déposition faite par le premier
devant la cour d'assises, dans l'affaire du
complot.
EXTÉRIEUR.
HOLLANDE. La Haye, 28 mars.
Le Handelsbtad annonce une catastrophe
qui vient d'avoir lieu bord du Pyros-
caphe la Bourse d'Amsterdam, pendant sa
traversée vers la Hollande.
Parmi les passagers se trouvait une
dame née Coblentz avec ses deux en
fants, dont un âgé d'environ 10 ans et un
autre beaucoup plus jeune; cette dame est
l'épouse d'un Allemand qui était parti il y
a quelques années pour l'Amérique du
Nord pour y tenter fortune et quiil y a
deux ans, avait mandé sa femme de ve
nir le retrouver.
La dame obéissant aux désirs de son
mari, s'empressa de partir pour l'autre
hémisphère, mais elle eut son arrivée
endurer des traitements si barbares qu'au
bout de peu de temps elle fut obligée de
revenir chez ses parents d'Europe. Elle
était donc arrivée Hambourg et voulait
maintenant, par la Hollande, regagner les
provinces rhénanes.
En attendant, les mauvais traitements
qu'elle avait essuyés avaient fait une im
pression profonde sur l'esprit de celle
malheureuse femme et avaient graduelle
2
ment altéré ses facultés intellectuelles
peu apparente cependant, cette aliénation
mentale avait peine été remarquée par
les passagers de la Bourse d'Amsterdam,
lorsque tout coup elle se manifesta d'une
manière terrible égarée par un accès
subit de désespoir, la mère saisit son plus
jeune enfant, le jette la mer et veut se
précipiter elle-même au milieu des vagues.
De tous côtés on s'élance au secours des
deux victimes, pas assez rapidement ce
pendant pour sauver le malheureux en
fant, mais assez tôt pour retenir la mère.
Sur-le-champ on transporte celle-ci dans
la cahute et on lui prodigue tous les soins
qu'on peut se procurer sur un navire.
Mais la conscience de son être avait tota
lement abandonné la mère infortunée, et
c'est dans un état d'aliénation complète
qu'elle est arrivée Amsterdam avec un
de ses enfants.
On l'a transportée sur un des navires de
la compagnie du Rhin et de l'Yssel qui
s'est chargée de rendre cette épouse mal
heureuse ses parents éplorés.
ALLEMAGNE. Francfort, 27 mars.
On écrit de Berlin, 23 mars
La nouvelle de l'abdication prochaine
du roi de Hanovre et de sa résolution de
résider ici prend chaque jour plus de con
sistance. Il en est de même de la nouvelle
du mariage projeté entre le prince royal
de Hanovre et la fille du duc de Dessau.
On écrit de Constantinople, 2 mars
Les nouvelles du Libanon parlent d'une
violente attaque des Druses contre les
missionnaires anglais et américains. Ils
ont détruit leurs établissements, brûlé
leurs livres et leurs manuscrits. Plusieurs
couvents maronites auraient également
été pillés et dévastés.
On continue ici protester contre l'ins
tallation du gouvernement turc dans le
Libanon. La Porte ne veut pas se rendre;
mais le pouvoir d'Izzet semble toucher
sa lin.
On mande de Berlin, 22 février
L'arrestation d'une voleuse de la haute
classe qui a eu lieu ici, il y a peu de jours,
est le sujet de toutes les conversations.
Voici quelques détails ce sujet
Madame de W., qui on avait volé un
paquet contenant des billets du trésor, en
fit la déclaration la police. Le commis
saire l'interrogea sur les personnes qui ce
jour-là avaient été chez elle; c'étaient tou
tes personnes de premier rang, entre au
tres aussi une certaine marquise de Here-
ford, rejeton de la noble famille anglaise
de ce notn. Les soupçons de la police
s'arrêtèrent sur elle, et on résolut de faire
des recherches chez cette dame, lesquelles
cependant, ne pouvaient être qu'infruc
tueuses, la marquise ayant eu connaissan
ce des démarches de la police, et ayant
ainsi eu le temps de cacher tout ce qu'elle
avait de suspect.
Cependant, le lendemain matin, le con
seiller Dunker se rend chez la marquise,
il sonne; c'est la femme de chambre qui
lui ouvre la porte, il lui demande avec un
air indifférent A qu'elle heure madame la
marquise est-elle rentrée hier au soir? A
huit heures, fut la réponse. M. Dunker est
introduit chez la marquise et trouve une
dame, dont les manières étaient parfaite
ment distinguées et empreintes de no
blesse.
Je vous demande bien pardon, madame,
de venir vous déranger de si bonne heure,
dit l'officier de police, je suis le conseiller
Dunker, et chargé de m'enquérir sur un
vol qui a été commis chez madame de W.,
vous y avez été hier et je dois vous adres
ser quelques questions. Quand êtes-vous
rentrée la maison; hier au soir? Mais
je ne suis pas sortie de toute la soirée
d'hier, répondit la marquise. Cepen
dant, dit M. Dunker, je sais que vous êtes
rentrée huit heures. Qui dit cela?
Votre propre femme de chambre. C'est
un mensonge! Pardonnez-moi, mada
me, si en cette circonstance j'ajoute plutôt
foi votre femme de chambre, car je ne
saurais m'imaginer un motif qui aurait pu
la faire mentir. Cette résistence de votre
part, me porte croire que vous êtes la
voleuse ne nous disputons pas plus long
temps et donnez-moi vos clés.
On ouvre les armoires et les commo
des; on trouve beaucoup d'objets remar
quables, mais rien de suspect on trouve
entr'autres, la minute d'un écrit au roi
relativement au conflit religieux en Prus
se, des correspondances avec des savants,
etc., parmi ces papiers, il y avait un mor
ceau de cuivre, que M. Dunker prit avec
lui. Il se rendit chez madame de W. pour
l'informer du résultat; il lui montra entre
autres, le morceau de cuivre saisi, Madame
de W. le reconnaît l'instant; c'était un
souvenir qui se rattache un événement
de famille, et elle l'avait toujours religieu
sement dans sa bijoutière.
Elle cherche la boîte aux diamants, tout
s'y trouve hors le morceau de cuivre; mais
lorsqu'on regarde de près, on découvre
que c'étaient tous de fausses pierres, et
qu'on avait ôté, et probablement vendu
les vraies. Il faut que, pour cela, la voleu
se ait eu la boîte pendant plusieurs jours,
et l'ait remise sa place. On prit des in
formations chez les joailliers, et on apprit
que la marquise les avait vendues chez