Est-ce une re'clame au fonctionnaire en faveur du journal, holà, de la feuille d'an nonces? Nous ne doutions pas de ses sym pathies, nous n'avons pu avoir l'idée de faire une chose inutile. Comme appartenant Nous sommes tenté de croire que le Progrès s'est plus ou moins reconnu dans cet esprit de parti qui porterait le ravage et la désolation dans le pays car il ne souffle pas le moindre mot sur le passage en lui-même; il se borne exprimer son étonnement Que l'auteur de la susdite réclame n'ait pas cité Cappui de ce panégyrique certains actes posés par M1 Deneckertant comme cclievin de la ville d'Ypres, que comme mem bre de la députation permanente; et notam ment la conduite tenue par lui dans l'affaire de la communication pavée d'Ypres avec Neuve-Eglise. Il est vrai qu'alors le nouveau commissaire eut pu s'écrier avec le bon Lafon- taine rien n'est si dangereux qu'un impru dent amimieux vaudrait un sage ennemi. Le Progrès tort de s'étonner d'une chose toute simple, car cela pourrait le faire passer pour un badaud. A l'appui de notre panégyrique (expression du Progrès) nous n'avons cité aucun des actes posés par Mr Denecker, soit comme échevin, soit comme membre de la députation perma nente, parce qu'il n'est pas un habitant du district qui n'ait pu les connaître et les apprécier. Quant la conduite de Mr De necker concernant le pavé de Neuve-Eglise, elle a été le résultat d'une conviction peut- être fondéemais certainement conscien cieuse, et le Progrès aurait dû formuler nettement sa pensée, au lieu de lancer une vague et incompréhensible insinuation. Fera-t-on un crime Mr Denecker de s'être 2 trouvé dans la minorité au sujet d'une route? Mais le Progrés est toujours dans la minorité au sujet des principeset puis dans quelle minorité? Si le Progrès d'un côté et le Propagateur de l'autre, examinaient tous les antécédents de Mr le commissaire de district, il arrive rait très souvent sans doute que le dernier trouverait des éloges, tandis que le pre mier prodiguerait le blâme..Ce serait pour le passé, comme pour l'avenir on scrute rait les actes, non pour les approuver ou les blâmer, mais uniquement pour les blâmer, parce que les actes procèdent d'un de ces hommes modérés qui contiennent les par ties, parce que ces actes sont favorables la grande majorité de ces mêmes hommes et qu'ils contrecarrent les desseins de l'es prit de parti sous quelque forme qu'il se manifeste. L'article du Progrès devait nécessaire ment se terminer par les paroles du célè bre Fabuliste, paroles que notre adversaire nous a déjà servies toutes sauces, et qui, dans la circonstance, n'ont qu'une seule signification, c'est que le Progrès est le plus sottement présomptueux de tous les journaux en nous gratifiant du nom d'ami dangereux, il se pavane sous le titre de sage ennemi. On lit <\aas Electeur de la Dyle Voici de nouveaux détails sur le déplo rable événement quiajetté la consternation dans la commune de Lumay. Le meurtrier présumé de la sœur Hen riette, arrêté le 17 courant, se nomme Mathieu Helin, colporteur, demeurant Helissem, il est âgé de 60 ans, après con frontation, il a été conduit dans la prison de Louvain. On ne sait comment vieux, petit et boi- teux Mathieu a pu maltraiter ce point sa victime, il lui a fallu l'assommer du pre mier coup, pour assouvrir ensuite sa rage de canibable car elle est littéralement hachée. Nous ne pouvons mieux faire pour donner au public une juste idée de l'état ou l'a mise son assassin; que de dire l'impression pénible qu'à éprouvé M. le docteur Lan- tier; qui, en voyant cette infortunée a déclaré; n'avoir rien vu de pareil. Le 26 courant, un enfant âgé de 5 ans, demeurant Vinalmont (Namur), que ses parents avaient laissé seul la maison, a mis le feu ses vêtements et a expiré au milieu d'horribles souffrances. On écrit de Mons, 29 mars Aujourd'hui, le roi et la reine, les prin ces et leur suite sont arrivés notre station 9 heures 5/4, où se trouvaient MM. Liedts, gouverneur de la province; Siraut, bourg mestre; les généraux Malherbe, comman dant territorial, et Loix, commandant la place. L. M. se sont entretenues dix mi nutes avec ces messieurs, et sont parties immédiatement pour Paris. On lit dans le Journal des Flandres Des rumeurs vagues de désordres circu laient hier dans notre ville; quoique nous ne croyons point la réalité de tous ces bruits; nous ne pouvons néanmoins qu'ap prouver les mesures de précaution aux quelles l'autorité a eu recours. Le nommé Gaetens, maçon, demeurant hors la porte de Bruges, s'est fait trans porter le 29 l'hôpital, où il a été refusé sous prétexte que la maladie n'était pas assez grave; il retourna chez lui a pied parce qu'il n'avait plus de quoi payer le retour de sa vigilante. On l'a trouvé mort le lendemain. i avec uu luxe et une pompe qui attiraient tout ce que l'Europe renfermait de plus puissant et de plus distingué. Pour la vingtième fois, depuis l'année i5oo, l'élection venait d'avoir lieu. L'évèque avait choisi la signora Ma- îianua, fille de Paëstro duc de Visconii. La uobie Italienne réalisait le type parfait de ces beautés idéales, si bien reproduites par le pinceau de Raphaël. Ses grands yeux noirs doux et humides, la pureté des lignes de son visage, sa démarche imposante quoique imprégnée d'une certaine langueur, la noble distinction répandue sur tout son être, faisait de Marianna la perle la plus brillante et la plus pure de toute l'Italie. Avant que la jeune fille se dépouillât de ses riches parures pour revêtir le vêtement des anges, et qu'elle eût caché sa belle figure sous uu voile impénétrable, le duc de Yisconti résolut de donner une fête splendide, dans laquelle la jeune signora devait faire ses adieux au monde. Elle avait encore un jour de royauté, puis elle allait devenir la simple vierge de Lorelte! Ma rianna n'avait pas partagé, la nouvelle de son élection, l'émotion religieuse de toute sa famille. Elle savait que depuis vingt ans, pas une des jeunes filles qui avaient été consacrées n'avait reparu dans le mondequ'elles avaient enfoui leur beauté et leur jeunesse dans le couvent de la ville, et jamais elle ne s'était senti de vocation pour la vie religieuse. Son esprit cultivé, son âme noble et tendre ouverte aux senlimens les plus doux et les plus purs, se révoltait l'idée d'un tel sacrifice, et pourtant elle avait été choisie par Notre-Dame de Lorelte, la volonté divine voulait donc qu'il eu fût ainsi. Pauvre Marianna!Si encore ce choix avait eu lieu deux mois auparavant, elle eût emporté moins de regrets et d'angoisses, mais son coeur n'était plus elle, elle l'avait donné au comte Léouce de Génouilïac, jeune gentilhomme français. Léonce était riche et beau. Admis la cour de François i"*, il avait puisé près du monarque, le goût des arts et des sciences, et il avait résolu de parcourir l'Italie, qui était alors la terre promise de l'idéalité et du sublime. II avait traversé les contrées mé ridionales et n'avait pas voulu quitter la province d'Ancône, sans avoir visité Notre-Dame de Lorette, dont la renommée était parvenue jusqu'à la cour de France. Son intention était d'aller Rome pour suivre les progrès des construc tions du Vatican mais il y avait déjà deux mois qu'il avait rendu ses dévotions la santa casa, sans qu'il songeât poursuivre son voyage. Marianna l'avait entièrement captivé. Admirateur de tout ce qu'il y a de beau et de suave, il aimait la jeune Italienne comme une créature divine. Notre-Dame de Lorette était le lieu de leur rendez-vous, et quelques mots, quelques regards échangés de part et d'autre, suffi saient leur cœur simple et candide dans lequel un premier amour s était glisse. II fallait donc dire adieu aux beaux rêves qu'ils avaient formés, il fallait ne plus se voir, et c'était pour toujours! Marianna avait connu la force de son amour, que du jour où elle avait vu qu'il fallait quitter Léonce; aussi la pauvre signora, en faisant les préparatifs do la féte qui devait donner son père, resseinblait-elle plutôt la statue de la religion pleurant sur la terre, ce chef- d'oeuvre de Canova, qu'à la noble et belle Italienne réputée par sa pureté naive. Quand elle eut présidé tout, avec un courage et une résignation héroïques, elle se retira dans sa petite caméra et donnant un libre cours ses pleurs, elle sona sa camériste. La vieille Paquitta avait élévé et nourri Marianna; elle connaissait les secrets de sa jeune maîtresse; aussi quand elle entra, elles échangèrent un coup-<l'oeil se révélait toute leur pensée. Pauvre signora, dit Paquitta en essuyant les larmes qui innondaient le visage de la jeune fille, il vous faut bien du courage! Oh oui, dit Marianna, o'est un sacrifice tel que Dieu seul a le droit d'en exiger! Je me soumettrais sa volonté divine, mais je veux voir Léonce une dernière fois, je veux lui dire que jamais un autre n'aura mou coeur et mou amour, et qu'aux pieds de la sainte Madone je prierai pour son bonheur. Tiens Paquitta, porte-lui cette lettre; il faut qu il assiste la dernière féte que nous donnons cette nuit; demain l'aube du jour, quand les cloches tinteront, je ne m'appartiendrai plus!... Paquitta sortit, et Marianna s'a- genouillant devant 1 image de la Vierge, l'implora dans une fervente prière et lui demanda pardon d'oser s'occuper encore d'un sentiment profane au moment de se dévouer elle.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2