toute la population qui se montrait avide
de considérer ce vénérable cortège.
Arrivé l'entrée du palais, le nouvel
archevêque consacré in partibus a été com
plimenté par M. le doyen du chapitre
métropolitain.
Parmi les personnages de distinction
que nous avons remarqués dans le chœur
pendant la cérémonie du sacre, se trou
vaient M. le comte de Briey, ministre des
affaires étrangères; M. le baron T'Serclaes
de Wommersom, secrétaire-général du
même département; plusieurs membres
du corps diplomatique, entr'autres M. le
baron de Handel, chargé d'affaires d'Autri
che en l'absence du ministre comte de
Dietrichstein; M. le comte de Crottichargé
d'affaires de Sardaigne. On y remarquait
plusieurs autorités civiles et la ville et de
province; M. Legrelle, bourgemestre d'An
vers et plusieurs représentants et séna
teurs; M. le comte Henri de Mérode; MM.
les comtes Cornet, de Ribaucourt, de Lan-
noy le baron de Secus les barons Van-
derlinden d'Hooghvorstgénéral en chef
des gardes civiques du royaume, Joseph
d'Hooghvorst; de Man d'Hobrugges; de
Coppin, ancien gouverneur; M. Conway,
secrétaire de la liste civilela plupart ac
compagnés de leur famille M. le général
de Marneffe et ses aides-de-camp, etc.
La cérémonie du sacre a duré plus de
deux heures et demie. Cette solennité a
surpassé en éclat et en splendeur celle
qui avait eu lieu dans la métropole, le 8
avril 1832, pour la consécration de Mgr
l'archevêque actuel de Malines, du moins
c'est ce qu'assurent des personnes qui ont
assisté l'une et l'autre cérémonie.
A une heure il y a eu grand déjeuner
l'archevêché où se trouvaient réunies tou-
tes les sommités ecclésiastiques et quel
ques-unes des personnes que nous avons
citées.
Après le banquet, l'internonce-Arche-
vêque, et le cardinal-consécrateur ont reçu
les autorités de la ville.
On lisait au-dessus du maître-autel
l'inscription suivante en forme de chrono
gramme
Le roil'occasion du sacre de l'arche
vêque de Nicée, a fait remettre le grand-
cordon de son ordre M. le cardinal-ar
chevêque de Malines.
En même temps et la même occasion,
S. M. a fait présent M. Fornarid'une
magnifique croix pectorale en brillants.
On lit dans le Moniteur
Le roi voulant donner M. le cardinal
Engelbert Stercx, archevêque de Malines,
un nouveau témoignage de sa haute satis
faction et de son estime particulière, a,
par arrêté en date du 28 mars, promu S.
Em. au grade de grand-cordon de l'ordre
de Léopold.
Le tribunal correctionnel de Namur a
dans sa dernière audience d'appelcon
firmé un jugement de Dînant qui condam
nait un jeune garçon 15 jours d'empri
sonnement comme auteur involontaire de
la mort d'un individu de son âge.
Ce jeune condamné s'était rué sur son
adversaire pour une cause futile, comme
le sont ordinairement celles qui font agir
le jeune âge, et celui-ci ayant été renversé
avec force et ne faisant plus de mouvement,
le coupable se sauva, sans savoir qu'il
avait causé la mort de son camarade, qui,
relevé aussitôt, né donna plus aucun signe
de vie.
On écrit de Yerviers, le 2 avril
La mort vient d'enlever la cinquième
femme de M. Th. Radermecker, de Mont-
zen. Le père de celui-ci en a eu quatre, et
son grand-père six. Ainsi père, fils et petit-
fils ont eu pour eux trois 15 femmes.
On écrit de Douai, 51 mars
Une jeune couturière, âgée de 18 ans, tra
vaillait, il y a quelques jours, en tenant
une épingle dans sa bouche, lorsqu'une
envie de tousser lui étant venue subite
ment, elle avala cette épingle et sentit en
suite dans le gosier, puis dans l'estomac,
des douleurs qui donnèrent de vives in
quiétudes sa famille.
M. le docteur T...., ayant été consulté
sur cet accident, fit avaler de l'huile la
jeune fille et lui ordonna un repas complet.
Très heureusement l'épingle a pu après
trois jours d'attente et de transes, traver
ser les intestins sans les offenser. Ce ré
sultat est d'autant plus satisfaisant que le
séjour de cette épingle dans le corps de
cette jeune fille était pour elle une ques
tion de vie ou de mort.
Anvers 7 avril Il paraîtrait que les
quatre condamnés mort dans l'affaire
du complot ont témoigné le désir de se
désister de leur pourvoi en cassation, si
la peine peut être commuée en celle du
bannissement. (Précurseur.)
Un arrêté de M. le gouverneur de cette
province porte, que les eaux du canal de
Plasschendale Nieuport et celui de Bru
ges Ostende, seront tirés aussi bas que
Ne blasphémez pas ainsi, lui dit-elle, je ne puis vous
appartenir. Notre-Dame de Lorette m'appelle, elle me tend
ses bras protecteurs; je dois m'y jeter avec confiance....
Enfant, reprit Léonce, en lui prenant vivement la
main, mais songez donc que cette séparation sera éternelle.
Votre beauté se flétrira par les veilles, les jeûnes et les
prières; votre esprit cultivé s'appauvrira au contrat de cette
vie régulière et étroite, et si un jour abjurant vos voeux,
vous vouliez reparaître dans ce monde dont vous avez fait
les délices, chacun vous jetterait, l'infamie au visage; car
on dirait que vous n'avez pas eu le courage d'accomplir
votre sainte mission; vous ne seriez plus libre d'un de vos
regards, d'une de vos actions; elles vous seraient comptées
une une, et jamais on ne vous trouverait assez bonne,
ni assez généreuse pour faire oublier votre faiblesse. Ma
rianna croyes-moiDieu ne vous a pas créée aussi belle
pour vous ensevelir ainsi; il ne vous a pas donné une âme
aussi aimante, pour vous forcer étouffer un amour pur
et sincère, Non, signora, vous ne devez pas être sacrifiée
Mais que faire! dit Marianna avec angoisse! Voyez-
vous ces étoiles, celte lune qui brillent au-dessus de nos
têtes eh bienquand elles auront fui pour nousquand
les feux de l'aurore commenceront poindre l'horizon,
je ne serai plus libre, j'appartiendrai la sainte Madone.
En disant ces paroles, des larmes voilèrent les regards
de la belle Italienne, sa voix devint émue et tremblante,
et ne pouvant se soutenir, elle s'appuya sur le bras de
Léonce.
apostoLICUs beLgII InternUntIUs for-
narI nIc.eenIs, arciiIepIsCopUs saCratus
MeCiiLInLe III aprILIs.
(Journal de Bruxelles.
Tu n'appartiendras jamais i d'autres qu'à moi, s'écria
impétueusement le gentilhomme français; Marianna, il faut
me suivre en France. Là, tu seras la plus belle et la plus
pure, là, tu seras ma femme bien aimée!.... Je t'emmè
nerai dans mon beau castel au milieu des jardins fleuris
de la Touraiue, et nous vivrons libres et heureux. Entends-tu
le bruissement de cette gondole, qui glisse lentement le
long des jardins de ta villa; elle nous attends. Avant le
jour que nous aurons atteint les frontières. Viens, Marianna
ne perdons pas de temps. Chaque minute nous dérobe une
étoile, et bientôt il n'en brillera plus au firmament.
Ses bras entouraient le corps de la jeune fille, qui folle
et éperdue le repoussait encore.
Non, Léonce, s'éoriait-elle, non je ne te suivrai pas.
Je ne serai pas sacrilège, je n'attirerai pas sur ma famille,
la malédiction céleste: mon noble père en mourrait de
boute et de douleur, je fie serai pas son bourreau!...
Oh! tu ne m'aimes pas, Marianna, puisque tu renonces
me suivre! Dis, veux-tu que nous allions nous ensevelir
dans un coin de l'Italie, que je renonce ma patrie, mes
titres, mon rang, je te sacrifierai tout, car tu es mon
ciel, tu es ma vie!.... Mais te laisser ici, ne plus respirer
le même air que toi, je le sens, c'est au-dessus de mes
forces.
Ils étaient arrivés au bord de la mer. La gondole s'arrêta
devant eux. ÉUe était pavoisée de banderoles éclatantes, et
sa voile de pourpre et d'or, était tournée vers le rivage de
France. Les orangers, les myrthes et les citronniers exha-
laient des parfums enivrai», Marianna avait perdu son
courage, Léonce sentait redoubler le sien. 11 voyait bien
qu'il était aimé de la signora, et que la superstition seule
était un obstacle son bonheur. De douces paroles d'amour
débordaient de son «me, et produisaient sur la jeune
Italienne un pouvoir magique. 11 lui montrait la France,
en lui disant Viens, c'est le bonheur qui nous attend!
Et. Marianna se laissait conduire. Ses pieds effleuraient la
gondoleles étoiles avaient disparu. Tout-à-coupun son
argentin vibra dans 1 air, d'autres lui succédèrent, et les
cloches partirent grande volée de l'église métropolitaine,
Notre-Dame de Lorette.
La jeune fille sortit alors comme d'un long rêve elle
recouvra la raison, la réalité lui apparut tout entière. Ma
rianna n'était plus duchesse de Visconti, elle était Vierye
d'Anctme! Elle se dégagea des bras de Léonce, s'élança
hors de la barque, et, détachant sa ceinture, elle la lui jeta
comme un dernier souvenir.
Adieu! Léonoe, s'écriait-elle, oubliez-moi! soyez heu
reux!
Puis avant qu'il songeât la retenir, elle avait déjà
franchi une partie des jardins. Ce fut pour lui oomme
une vision passagère qui n'a plus de réalité que dans la
pensée. La gondole s'éloigna rapidement, et le comte de
Genouillac s écriaen regardant une fois encore la villa
Visconti Oh! Marianna! tu me reverras bientôt!
Suite au prochain numéro.)