D'AFFICHE S, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES. No 2562. 25me Année INTERIEUR. 7PB.3S, 23 AVRIL. Le nommé Amand Derulle, âgé de 32 ans, né et domicilié en cette ville, trom pette musicien au 2e régiment d'artillerie ici en garnison, s'est suicidé sur les rem parts dans la nuit du 21 au 22 courant, en se tirant un coup de pistolet dans la bouche. On dit que les motifs qui l'ont porté ce suicide, sont qu'il n'a pu obtenir la permission de se marier avec une jeune demoiselle qu'il fréquentait depuis long temps. M' Maertens, qui vient de mourir Constantinople, était un élève de Mr Théo- logue Paléologue qui lui avait enseigné le turc et l'arabe, et qui continue donner ses leçons l'hôtel Cluysenaer Bruxelles. Un comité nombreux d'industriels et de commerçants vient de se constituer Bruxelles, dans la vue de travailler l'a mélioration des rapports commerciaux du pays avec l'étranger. Il se propose d'exa miner la question d'union ou de rappro chement avec l'une ou l'autre nation voisine; si cette union n'est pas possible, il s'attachera faire prévaloir les change ments de tarif qui auraient pour but d'assurer l'industrie la possession plus FEUILLETON DU PROPAGATEUR. IL. complète du marché intérieur ou l'exten sion de nos relations avec les contrées transatlantiques. M. Raymond Biolley de Verviers a accepté la présidence de ce comité, M. Frédéric Basse la vice-prési dence. Mémorial de CIndustrie.) Mr Ilolvoet, ci-devant intendant mili taire, vient de succomber une attaque d'apoplexie foudroyant. Il est mort dans la maison de santé du docteur Dejaegher, Courtrai. Le nommé Nercier, âgé de soixante- cinq ans, deux fois déjà condamné au tra vaux forcés pour fabrication de fausse monnaie, et qui, après avoir subi trente- sept années de bagne, avait obtenu l'année dernière de la clémence du roi la remise du restant de sa peine, vient d'être de nou veau arrêté son domicile, rijieBeaubourg, sous prévention de fabrication et émission de fausses pièces de 2 fr. et de 50 centimes. Nous apprenons que M. Comaille a affrété samedi dernier le navire Nyverheyd de notre port, pour l'expédition qu'il pro jette. Suivant le Nouvellistele chargement de ce navire se ferait Bruges. (Annonce de Bruges.) On lit dans Y Organe de Flandre Nous apprenons que le jubilié accordé par le souverain pontife aux églises qui institueront des prières pour la conserva tion de la foi en Espagne commencera en Belgique le dimenche de la Pentecôte (15 mai pour finir le dimanche 29 mai, so lennité de la Fête-Dieu. Le 15 du courant Marie-Thérèse Deven mise l'école des Pauvres Waereghem s'y est suicidé par strangulation au moyen de son mouchoir de poche. Un déplorable accident est arrivé dans la commune d'Oostroosebeke; un ouvrier étant occupé a déraciner un arbre, le vent a donné une direction imprévue la chute de l'arbre et une jeune fille, â^ée de 5 ans, Marie-Louise Charlier, a été ecrassée. Nous apprenons que M. le major Dela- marck, du 8e de ligne, vient d'être admis sur sa demande, la pension. M. le major Beeckman, du 5% est désigné pour le rem placer. Le British Gazettequi se publie Brux elles, contient une nouvelle qui a sans doute été copiée dans quelque journal anglais, mais sans en indiquer la source, et qui serait réellement remarquable si elle était confirmée. Voici cette nouvelle Le bruit est généralement répandu que lord Keare, commandant supérieur de l'armée de l'Inde, vient de donner un exemple de noble désintéressement, tel LE PROPAGATEUR, (5u>(. et fin.) Ces paroles firent une si profonde impression sur le coeur du roique des larmes tombèrent de ses yeux il devint silencieux et réfléchi, abandonna la chasse, ses jardins, les plaisirs continuels auxquels il se livrait; puis tout-à-coup retrouvant sa chevaleresque énergie, il se mit la tête de son armée, et animé par ce cri d Agnès gloire et courage! qui retentissait sans cesse son oreille, il sauva à-Ia-fois la France et sa couronne. Les succès du roi augmentèrent la faveur d'Agnès Sorel, et, bien qu'elle n'en abusât jamais, elle lui attira la haine du dauplun, qui se conduisit si mal son égard, qu'elle se détermina quitter la cour, et se retira Loches, où Charles VII lui avait fait bâtir un château. 11 lui donna, en outre, le comte de Penthièvre en Bretagne, les seigneuries de Rocheservière et d Issoudun en Berri, ainsi que le château de Beauté, situé sur les bords de la Marne, d'où elle prit le nom de Dame de Beauté. Elle fut environ cinq ans sans pa raître la cour, mais resta toujours intimement liée avec le roi, qui fit plusieurs voyages eu Touraine pour la voir. La reine conserva une véritable amitié pour Agnès Sorel; car elle n'oublia jamais que ce fureut ses nobles conseils qui tirèrent Charles VU de l'espèce de torpeur morale dans laquelle les écarts d'une vie toute sensuelle l'avaient plongé; elle la sollicita même de revenir la cour. Agnès y reparut durant quelque temps; puis, lorsqu'après l'entière expulsion des Anglais, Charles Vil prit ses quartiers d'hiver l'ahbaye de Jumièges, elle se rendit au obâteau de Masualla-Belle, situé une lieue de cette abbaye. Ou dit que le but du voyage d'Agnès fut d'avertir le roi d'une conspiration qui se tramait contre sa personne. Mais, hélas! elle devait trouver là le terme de son bonheur et de sa vie! Elle fut brusquement atteinte de violentes coliques qui l'enlevèrent en six heures. On supposa qu'Agnès avait été empoisouuée par les ordres du dauphin qui la baissait. D'autres rejetèrent cette accusation sur Jacques Coeur, le trésorier de Charles VIL Mais, il a paru être clairement prouvé que Jacques Coeur désigné par Agnès dans son testament comme exé cuteur de ses dernieres volontés, était aussi innocent de ce crime, que de tant d'autres, qui lui furent imputés par ses ennemis pour le perdre. Le coeur d'Agnès Sorel fut déposé l'abbaye de Jumièges, et sou corps au milieu de l'église collégiale de ISotre- Darae-de-lâichesqu'elle avait enrichie de ses dons. Ou lui fit uu magnifique tombeau de marbre noir, que l'on voyait encore Loches en 1792. Ce tombeau était élevé de trois pieds au-dessus du sol; la statue d'Agnès Sorel, en marbre blanc, était couchée dessus; deux anges tenaient l'oreiller qui soutenait sa tête; ses pieds, on mit deux agneaux. On grava autour du tombeau plusieurs épilaphes. Eu voici deux seulement; les autres sont en latin. Cy gist noble damoiselle Agne's Sevrelle. En son vivant dame de Beauté, Rocbesserie d'Yssoudun et de Vernon sur Sciue. Pilieuse envers toutes gens, et qui toujours donnait de ses bieus aux églises et aux poures. Laquelle trépassa le 9e jour de février 449- Priez Dieu pour l'âme d'elle. Amen. La seconde est ainsi Icy dessous des belles gist l'élite; Car des louanges sa beauté plus mérite, Étant cause de France recouvrer, Que n'est tout ce qu'eu cloître peut trouver. Clause nonnaiuny en désert ermite. Agnès Sorel eut de Charles VII trois filles, reconnues par ce monarque et par Louis XIson successeur. Toutes trois furent mariées et dotées aux frais de la couronne, et reçurent le titre de filles de France, qui se donnait encore cette époque aux enfans naturels des rois. Les poètes du temps ont célébré l'envi les charmes d'Agnès Sorel. On trouva en 171)9, dans la bibliothèque du chapitre de Loches, uu manuscrit oontenant près de mille sonnets latins sa louange. Elle eut cependant, durant sa vie un grand nombre d'ennemis, qui l'accusaient de dilapider les tinauces par Us dépenses scandaleuses. Ce qu'il y a de certain, au milieu de ses accusations la plupart excitées par l'envie, c'est qu'Agnès n'abusa jamais de son pouvoir sur l'esprit de Charles VU, qu'elle lui fut sincè rement attachée, qu'elle réveilla dans son coeur de nobles sentimens qui lui inspirèrent l'héroïsme et la vaillance, et qu'après avoir constamment rempli sa vie d'actes d'hu manité et de bienfaisance, elle mourut, vivement regrettée de la reine elle-même, de laquelle elle avait su se conserver l'affection, et qui ne l'oublia jamais; tant il est vrai que la grandeur d'âme peut racheter bien des faiblesses de coeur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1