D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N« 2563.
25me Année.
INTERIEUR.
7PE.3S, 27 AVRIL.
Le Progrès plaisante sur les choses les
plus abjectes comme sur les choses les
plus saintes. Son but est de propager
celles-là, de ravaler celles-ci. Un jour, il
torture vainement son pauvre esprit pour
attirer du ridicule sur un sermon; un
autre jour, il se roule tout simplement
dans la rue, se mêle aux ébats des chiens,
et communique au lecteur les améliora
tions, les progrès dont ces évolutions obscè
nes sont susceptibles. 0 temps! 0 mœurs!
rtde'eul fc âlcdac/etti c/u (Ptopagateuir.
1*1
On parle d'une faillite importante An
vers. Le passif s'éleverait la somme de 3
millions de francs. (Globe.)
M. Hanicq, de Malines, vient d'être
nommé-par le pape chevalier de l'éperon-
d'or. M. le comte d'Oullremont est chargé
de remettre M. Hanicq le bref de nomi
nation.
Le plus ancien prêtre'du diocèse de
Tournai, le vénérable M. Delvigne, cha
noine de la cathédrale de Tournai et
autrefois abbé de Chàteau-lez-Murtagne,
de l'ordre des Prémontrés, vient de mourir
l'âge de 93 ans.
L'évêque de Samarie in parlibus, suffra-
gant de l'archidiacre de Cologne, est
décédé le 21 avril Cologne.
Le P. Guillaume, Espagnol d'origine,
membre du couvent des capucins Bruges,
a pris ses passeports pour se rendre au
premier jour la mission de Venezuéla
(dans la capitainerie générale de ce nom
située dans l'Amérique méridionale.) Ce
digne homme fera partie d'une expédition
considérable des pères capucins que le
général de l'ordre envoie aux missions
lointaines, les uns en destination pour
Venezuéla, les autres pour Guatemala. Us
sont en tout au nombre de quarante. C'est
la demande du gouvernement de ce pays
qui a envoyé au souverain pontife un des
sénateurs.
L'envoyé a exposé au S. P. le besoin de
l'église, offrant au nom de ce gouverne
ment de payer les frais du passage et de
pourvoir un honnête entretien des mis
sionnaires. Le départ aura lieu vers le
milieu du mois prochain, des ports de
Marseille et de Bordeaux.
Nous annonçons une bonne nouvelle
la ville de Courtrai; monsieur le chanoine
de Decker s'est décidé, sur les instances de
plusieurs personnes respectables, dôter
notre ville d'un bon pensionnat de jeunes
demoiselles dans le vaste et superbe bâti
ment qu'il fait construire l'Esplanade;
les classes s'ouvriront au mois d'octobre
prochain. Chronique de Courtrai.)
Il existe dans quelques parties de l'Al
lemagne une loi pour empêcher de boire
pendant le service divin. Elle est ainsi
conçue Article unique. Toute personne
buvant dans un cabaret pendant le service
divin, le dimanche ou un autre jour de fête,
est autorisée sortir sans pager.
Par divers arrêtés royaux du 14 février,
le capitaine de première classe C. Gerber,
du 2e régiment d'artillerie, est mis en non-
activité de service, pour infirmité tempo
raire; le capitaine de deuxième classe F.J-.
Van de Merghel, du 11° régiment d'infan
terie de ligne, est mis eu non-activité de
service; le capitaine de première classe
F.-C.-P. Devisser, le lieutenant J.-B. De-
graeve, et le sous-lieutenant J.-J.-B. Ryc-
kaseys, du 11e régiment d'infanterie de
ligne, sont mis en non-activité de service,
pour infirmités temporaires; le capitaine
de première classe P. Van Landewyk, du
8e régiment d'infanterie de ligne, est mis
en non-activité de service, pour infirmité
temporaire; le lieutenant A. Gautier, et le
sous-lieutenant J.-B. Debergh, du 7e régi
ment de ligne, sont mis en non-activité de
service pour infirmités temporaires.
Le gouvernement russe, qui se souvient
des deux années de disette qu'il a récem
ment subies (1839 et 1840), vient de rendre
un ukase pour obliger, sous des peines
sévère, tous les paysans ensemencer en
LE PROPAGATEUR,
Monsieur
Dans le n° du 30 Avril, vous dites qu'il n'est plus
question de transférer le tribunal de 1" instance au palais
épîscopat. 11 Jamais il n'en a été sérieusement question.
C'était comme vous le faites observer a un leurre maçon
nique s et rien de plus. Aussi aucun homme sensé ne s'y
est laissé prendre. Ce qu'il importait avant tout, c'était de
ruiner, de renverser le collège Sl-Vincent quipar une
éducation religieuse et par une instruction solide, menaçait
de faire crouler tôt ou tard, un autre établissement du
même genre. Pendant 7 ans ou n'avait cessé d'attaquer le
principal, les professeurs, les études, la discipliue, etc. elo.
du collège S'-Viucent; entendre ses adversaires, tout y
était au pis aller. Dn peu de latin, quelques patenôtres,
des campagnards, c'était tout ce qui s'y rencontrait. Ces
calomnies tombèrent devant la perspicacité du père de
famille, et les dillicullés qu'on se plaisait faire naître
sous les pas des directeurs n'avaient d'autre elTet que de
leur gagner de plus en plus la confiance des Vprois.
Que restait-il faire? Je l'ai déjà dit; ruiner, renverser
le collège tout d'un trait. Coupons lui les bras et les
jambes, s'élait-on dit la loge, et ce diable de Saint-
Vincent ne se débattrane marchera plus. La régence
a et ses conseillers se prêteront bien nous servir de
11 bourreaux. Tout subside lui fut donc refusé, les bâ
timents de l'ancien palais épiscopal furent évacués; aussi
dans ces temps là Rogier était grand lupiter, et nos magistrats
l'avaient vu et entendu Bruxelles.... C'est ce qui fît
broncher les uns et prononcer par d'autres un lâche Je
vote contre après avoir dit mille fois S'- Vincent e»t, il faut
qu'il reste.
Une fois lancés dans l'ornière, que leur avaient tracée les
frères de la loge, nos magistrats n'avaient rien de plus
empressé que d'aunoncer une nouvelle ère pour la ville
d'Ypres. Des catholiques, étant catholiques, ne recevraient
plus, nonobstant tout pétitionnement, une mince part dans
le partage de leurs propres deniers; les bâtiments élevés
par la religion de nos pères devaient se convertir sous peu
en un beau palais de justice, et taudis qu'on y infligerait
de justes peines aux crimes de tout l'arrondissement, les
heureux yprois iraient sous les fenêtres d'un palais de
justice se livrer aux plaisirs des fêles musicales, aux douceurs
des rendez-vous, et aux jouissances d'un jardin botannique.
Le tout, comme de juste, leurs frais et dépens. Il est
Vrai que personne n'ajoutait foi la fable du palais de
justice, qui sans parler des frais énormes, et, vu ce qui
est, parfaitement inutiles, était par trop insultante l'hu
manité. De nos jours, on ne condamne pas des malheureux
aux cris de joie et au bruit de la musique.
Quant au jardin botannique, il existe nos fashionables
s'y établiront bientôt, et jureront leurs grands dieux que.
aux prochaines élections, ils méritent d'être réélus ceux
qui leur ont procuré de si confortables amusements... avec
l'argent du bourgeois. Ces derniers y comptent tant soit
peu. Après quoi, vogue le jardin, qui, avant un an sera
aussi désert que la Plaine d'amour et les belles promenades
de nos remparts.
Cependant, des personnes respectables de la ville, qu'on
ne soupçonnait guère de porter tant d'intérêt au collège
S'-Vinoent, avaient dit a St-Vincent restera. 11 Et toute
la ville d'y applaudir, et de se cotiser pour lui payer, et
au de là, le subside que les maçons lui avaient fait refuser.
A l'heure qu'il est, le collège ne se débat pas, il triomphe;
il ne marche plus, il court. Les Vprois voulant donner un
éclatant démenti leurs mandataires, viennent d'envoyer
S1-Vincent une vingtaine de nouveaux élèves, et n'eu
donnent que deux ou trois, d'autres disent un, au collège
tant prôné par la régence, les francs-maçons et le Progrès.
Ypbes, 16 avril 1840,
l'n abonné.