neur, pair de France, gouverneur de l'Hôtel des Invalides, est mort hier onze heures du soir, dans sa quatre-vingt-huitième année. Aujourd'hui, pendant toute la journée, les portes de l'Hôtel des Invalides sont restées fermées en signe de deuil. On s'entretenait hier soir dans les sa lons politiques de la mort du maréchal Clauzel. Cette nouvelle est parvenue M. le président du conseil par la voie télégra phique. Le maréchal Clauzel est décédé dans sa terre, située dans le midi de la France. Ainsi dans le même jour, l'armée a per du deux illustres maréchaux. Aujourd'hui, nous ne comptons plus 3ue deux maréchaux dont la nomination ate du règne impérial M. le maréchal Soult, duc de Dalmatie, de la création de 1804, et M. le maréchal Oudinot, duc de Keggio, nommé par l'empereur en 1809. On lit dans le Constitutionnel On reparle de nouveau d'un traité de commerce avec la Belgique. Il paraît que les négociations seront reprises entre les deux sessions. MM. les préfets adressent aux sous- préfets et aux mairies de leurs départe ments respectifs des circulaires relatives la célébration de la fête de S. M. Ils ap pellent toute leur sollicitude sur les mesu res prendre pour le soulagement des classes indigentes. Ce sont les manifesta tions les plus douces au cœur du roi. On dit que, d'après un inventaire fait récemment, la fortune que laisse M. Aguado, s'élève 65 millions. La société internationale des naufra ges vient de décerner une médaille d'hon neur, avec un diplôme de sauveteurM"° Angélique Dalbarade, de Biarritz, près de Bavonne. En 1859, le 51 janvier, une heure du matin, une horrible tempête avait éclaté dans les parages de Biarritz et d'Anglet, si redoutés des marins cause du grand nombre de leurs brisans. Une pluie mêlée de grêle et de tonnere tombait par tor rents, et la mer, soulevée par l'ouragan, se brisait furieuse contre les rochers. Ce fut alors qu'une gabare, ne pouvant plus résister la violence de la tempête, fut lancée vers le rivage par les flots impé tueux, avec une incalculable vitesse et vint échouer la côte d'Anglet. Que vont de venir les malheureux naufragés au milieu des vagues si menaçantes? Qui osera les secourir, Une jeune femme Angélique Dalbarade. Au récit d'un désastre si lamentable, ne prenant conseil que de son dévouement, elle part d'Anglet l'instant même une heures du matin), arrive en courant au rivage et se précipite dans les flots. Elle lutte contre leur fureur en faisant des ef forts inouïs, et après avoir affronté mille dangers, elle parvient saisir un des nau fragés qui était sans connaissance. Elle espère qu'il sera possible de le rappeler la vie.... Dieu le voulait ainsi; car, lors qu'elle déposa sur le rivage son précieux fardeau, le capitaine de la gabare rouvrit les yeux la lumière. Un tel courage, dans un homme, aurait été admirable; dans une femme, ce courage est sublime. Dans l'attestation donnée Angélique Dal barade, par le capitaine naufragé, M. Ar- naudau, commandant la gabarre la Zoé de Nantes, il déclare qu il doit la vie l'héroïne de Biarritz. Nous ne doutons pas que le gouvernement français ne la ré compense au nom de la nation. C'est Toulouse, le 21 avril, trois heures et demie de l'après-midi, que M. le maréchal Clauzel a terminé sa glorieuse carrière. Il était né le 21 décembre 1772, Mire- poix (Ariége). Sous-lieutenant au régiment royal-vaisseaux (45°), le 14 octobre 1791, 11 parvint au grade de général de division le 18 décembre 1802, l'armée de Saint- Domingue. 11 déploya de grands talents en Italie, en Autriche et plus tard en Es pagne, où il prit le commandement de l'armée après la bataille du Duero. A la seconde restauration, compris dans la proscription du 24 juillet 1815, il par vint se soustraire par la fuite aux pour suites dirigées contre lui, et se rendit aux états-units-d'Amérique. Nommé commandant en chef de l'ar mée d'Afrique, le 15 août 1850; il fut élevé, le 27 juillet 1851, au grade de maréchal de France. 11 a été depuis gouverneur-général des possessions françaises dans le nord de l'Afrique, depuis le 8 juillet 1855 jusqu'au 12 février 1857, le maréchal Clauzel était envoyé la chambre par le collège élec toral de Rethel (Ardennes). On écrit de Montpellier L'état de Marie Cappelle va toujours en s'aggravant. La condamnée, qui, au mo ment de sa dernière comparution devant le tribunal correctionnel de Tulle, était dans un état remarquable d'embonpoint, est tombée dans une élisie presque com plète. Une commission de médecins com posée des professeurs de l'Académie de Montpellier, s'est rendus, sur l'invitation de l'autorité administrative, près de la condamnée, et a constaté, dit-on, une alié nation mentalle, accompagnée par inter valles d'un étatfurieux qui depuis quelques jours nécessite son égard l'emploi de la camisole de force. Marie Cappelle va être transférée, assu- re-t-on, dans l'établissement spécial des aliénés, dirigé Montpellier parle docteur Rech. Aujourd'hui midi M. Ilumann, ministre des finances, a été frappé d'une attaque d'apoplexie. 11 se mettait son bureau pour travailler après avoir déjeûné comme d'ordinaire et avoir donné son audience du matin; aucune indisposition, aucun déragement dans sa santé n'avait fait pressentir cet événement. M. Mouton, chef du cabinet, qui est entré dans son cabinet midi et demi, l'a trouvé étendu par terre et ne donnant plus aucun signe de vie. Le portefeuille des finances va être con fié par intérim M. Duchatel. M. Humann était âgé de 67 ans. II est mort d'uneattaqued'apoplexie foudroyante ce matin six heures. C'est le 5° ministre ui meurt en fonctions depuis la révolution e juillet. Les deux autres sont Casimir Perrier et l'amiral de Rigny. ALLEMAGNE. Francfort, 24 avril. La Gazette dUpsal publie, dans son n# du 4 avril, l'extrait suivant d'une lettre autographe du roi Gustave III, qui a été trouvée dans l'une des deux caisses cache tées, que ce monarque avait envoyées l'Université royale dUpsal, et dont l'ou verture a été faites le 29 du mois passé. Voici la traduction de cet extrait En faisant don de mes papiers la Bibliothèque de l'Université d'Upsal, je crois sauver de l'oubli plusieurs anec- dotes singulières et intéressantes, rela- tives mon gouvernement; car les égards qui sont dus aux personnes vivantes m'auraient obligés de détruire ceux de ces papiers qui auraient pu leur causer des désagréments, mais qui, après un a espace de cinquante ans, ne pourront plus nuire qui que ce soit, et pourront servir donner des éclaircissements aux historiens de l'époque actuelle. Ces papiers se divisent en différentes classes, des mémoires, des bagatelles (sic), et bon nombre de projets, qui m'ont a été adressés. Beaucoup d'entre ces pa- piers contiennent des diverstissements (sic), inventes, au commencement de mon règne, soit par moi-même, soit par mes frères et sœurs, et qui pourront servir faire connaître le goût et les usages de l'époque, il y a des lettres de dames dont j'ai fait la connaissance peu- dant mes voyages dans les autres pays. Parmi ces dernières lettres, il s'en trouve beaucoup de trois dames non moins distinguées par leur esprit et a leurs talents, que par leur rang élevé; a ce sont MmM Armande de Richelieu, com- a tesse d'Egmont; Henriette de Sanghoa, a comtesse de Boufïiers, et Mapé-Sophie a de Noailles, comtesse de la Marque. Tous les papiers en questidii sont dans a le plus grand désordre. Dans le nombre a de têtes couronnées, il s'en trouvent a quelques-unes de la reine doùairièreà^ a mes frênes et sœurs; des rois de France a Louis XV et Louis XVI; des rois de a Prusse, d'Espagne, etc., etc. Beaucoup de mes papiers concernant a la révolution, et il y a aussi^fê*)2ïi*re&- pondance remarquable du conseiller (ty a royaume, comte Scheffer. Si l'on ouvré a tout cela après cinquante ans, et qu'alors) a quelqu'un voulût publief des anecdote^ a relatives mon règne, ousdes choses pu- a rieuses (curiosa), je le verrai^jag skulle se det) avec un grand plaisir.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 3