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D'AFFICHES, ANNONCES, AVIS ET NOUVELLES DIVERSES.
N» 2574.
25me Année.
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INTERIEUR.
7PB.3S, 4 JUIN.
L'abondance de matière nous oblige
de remettre la suite de notre feuilleton au
numéro prochain.
Nous avons eu l'occasion d'admirer le
portrait de Marie-Thérèsecommandé par
les Hospices de Messines, et exécuté avec
bonheur et talent par Mr Bhom. Déjà le
portrait du Roi nous avait donné une
haute opinion des progrès incessants par
lesquels se signale notre excellent artiste.
L'exposition de ce magnifique tableau n'a
pas atteint le bout, par le motif que la
présence des objets pour la tombola des
pauvres distrayait les regards de la pièce
principale et justement remarquable. Nous
aussinous exprimons le vœu que le col
lège échevinal permette au peintre .d'ex
poser en même temps, dans une salle
favorablement disposée, et le portrait de
Marie-Tliérèse et le portrait de Léopold. Il
est désirer que tout Yprois puisse aller
constater le changement merveilleux qu'à
éprouvé la manière de ce peintre conci
toyen. Plus de hardiesse dans l'exécution,
et une vivifiante chaleur dans le coloris,
voilà les améliorations que nous avons
principalement remarquées.
La presse exagérée est toujours la mê
me. Au lieu de discuter avec calme, elle
se répand en invectives et en menaces
toutes les fois qu'il est question de mesures
qui lui déplaisent. On veut donner au pou
voir central sa part d'influence sur les
corps communaux, ce qui semble con
forme au texte et l'esprit de la constitu
tion. Le gouvernement est déjà représenté
dans les chambres et dans les provinces.
Les communes seules ne sont pas liées
suffisamment un centre commun d'ac
tion. Tel est du moins le sentiment de tous
les hommes pratiques. Cette situation, ou
tre qu'elle est uue anomalie, a donné
naissance de graves abus dans quelques
localités; et, ce qui est déplorer, avec la
loi communale actuelle il est impossible
de les réprimer. En présence de ces faits
non contestés, que fait le Progrès? Il tâche
de donner le change ses lecteurs. Il prête
au parti clérical les intentions les plus noi
res, les projets les plus coupables, et,
nouveau Don Quichotte, il se met com
battre sérieusement les phantômes de son
imagination blessée. Agir de la sorte, c'est
assurément bien commode, mais est-ce
bien loyal? Du reste nous sommes peu
touchés de ses menaces et de ses insinua
tions perfides. Le public jugera si c'est la
vérité ou bien la passion qui a tenu la
plume de l'auteur de ces sorties violentes.
Seulement on doit plaindre les personnes
qui cherchent exclusivement dans le Pro
grès, ou dans d'autres feuilles du même
parti, les éléments Nécessaires pour se
former une idée juste des importants dé
bats, qui ont lieu dans le parlement belge.
Dans le même numéro, le Progrès, l'oc
casion de l'extrait d'un article de YÉclai-
reur, lance contre le pape les accusations
les plus graves, et, disons-le hardiment,
les plus injustes. Nous pourrons revenir
sur cette nouvelle preuve de la vénération
de notre confrère pour la religion.
Il n'est aucunement vraisemblable que
l'ordonnance de son excellence le ministre
de la guerre, concernant l'obligation pres
crite MM. les officiers de ne paraître
en public que revêtus de leurs costumes
militaires, serait exceptionelle, et appli
cable une garnison plutôt qu'aux autres.
L'ordonnance ministérielle est trop sage,
trop foncièrement juste, pour ne pas
s'appliquer aux militaires de toute arme,
de l'armée entière.
Qui ne sait, en effet, qu'un officier ba
billé trop souvent en costume civil perd
insensiblement le maintien d'aisance mar
tiale, qui distingue si bien l'homme de son
état. Cela est si vrai, que le garde national,
ou civique, se distingue toujours, cause
de son costume bourgeois habituel, des
militaires de la troupe soldée, dont nulle
part il n'a ni la tenue, ni l'allure guerrière.
Ce fut sans doute, d'après cet inconvénient
qu'en France, en Autriche etc., un mili
taire ne pouvait, même en congé de se
mestre, paraître en public sans être revêtu
de l'uniforme de son régiment. Mais
l'ordonnance, fondée sans doute sur ce
même motif, eût été infiniment mieux
accueillie, si elle eut comblé la lacune
relative au costume de notre armée
lacune résultant du défaut de petit uni
forme pour les officiers.
Il n'y a peut-être que les officiers des
armées belge et hollandaise, qui sont
dépourvus d'un habit de petit uniforme.
En France sous aucun régime ce vêtement
secondaire n'a manqué aux officiers. Sous
Napoléon, l'officier avait outre le grand
uniforme et la redingote, un habit tout
uni, sans couleurs distinctives ni au collet,
ni aux parements, ni la doublure cet
habit boutonné sur la poitrine par une
rangée de boutons n'avait, pour plus am
ples signes militaires, que l'épaulette et la
fanfreluche et le bouton d'uniforme.
En Belgique, tandis que le soldat pos
sède, outre l'habit et la capote, un vêlement
léger, consistant en un gilet manches,
l'officier n'a que son grand uniforme, d'un
bon drap épais, extrêmement joignant et
même un peu étriqué, et puis sa redingote
largement croisée et bourrée, sur la poi
trine; lesquels vêtements sont loin d'offrir
l'officier, hors du temps de service l'ai
sance désirée, surtout pendant les grandes
chaleurs.
En France les officiers de cavalerie et
même les soldats de cette arme avaient
un habit petit uniforme; habillés de la
sorte les officiers pouvaient se dispenser
de se mettre en bottes; le sabre pesant
pouvait en ce cas être remplacé par une
légère épée.
Pourquoi n'accorderait on pas MM.
les officiers la faculté de se pourvoir d'un
petit uniforme léger et commode. Par
exemple, pour l'infanterie, un habit bleu,
LE PROPAGATEUR,
Locution militaire par laquelle on désigne la grenade
ou autre ornement sur Les retroussés des pans de J'IiaJjit
d'ordonnance.