tout uni comme du temps de Napoléon, ou
bien une petite redingote, maringoaussi
tout d'une couleur, n'ayant qu'une rangée
de boutons sur la poitrine, l'instar du
nouvel uniforme projeté pour l'infanterie
française.
Avec un ministre intelligent et bien
veillant, tel que celui qui se trouve main
tenant la tête des affaires militaires, il
suffirait peut-être d'en faire la demande
pour obtenir cette faveur.
En l'obtenant, l'officier n'aurait plus de
raison de préférer quelques fois, le cos
tume civil l'uniforme militaire, et ce
serait en outre pour lui un moyen d'éco
nomiser et ménager les autres vêtements
de son état. (Article communiqué.)
La reine Victoria a été, Londres, dans
la soirée du 30 mai, l'objet d'une tentative
d'assassinat, qui, fort heureusement, n'a
pas eu de résultat funeste.
MONOPOLE DE L'ENSEIGNEMENT.
M. l'abbé Boekmans, aumônier de la
garnison de Bruxelles, est décédé dans la
nuit du 29 au 30 mai.
On lit dans Y Électeur de la Dyle
On a longtemps révoqué en doute la
contagion de la morve, parce que des che
vaux sains, n'ont pas été atteints en logeant
avec d'autres infectes. La morve aiguë est
contagieuse un haut degré non-seulement
de l'animal l'animal, mais encore de
celui-ci l'homme. Depuis quatre ans, il
a été constaté plus de quarante cas de
morve aiguë développée chez l'homme. La
ville de 4Vavre vient de nous en offrir un
nouvel exemple. Un gendarme de notre
résidence vient de succomber cette in
fection.
Le 24, la foudre est tombée sur le
clocher de l'église de Yeerle, canton de
Westerloo, la tour a été entièrement dé
truite. La perte est évaluée 7,500 fr.
Le même orage a causé pour 40,320 fr.
de dégâts dans les communes d'Eynlhout
et Voi t, même canton; 94 hectares de ter
res ensemeucées de seigle froment, trèfle
et colza ont été ravagés.
Ed. Artan, capitaine aide-de-camp
du prince Frédéric de Hollande, avait été
forcé par l'établissement de sa santé
venir respirer l'air natal, arrivé en Bel
gique, il y a un peu plus d'un an, il vient
de succomber la longue maladie dont il
était attaqué.
On a parlé, il y a quelques jours, de
l'exhumation faite du nommé Ilannaert,
mort subitement Woluwe-S'-Lambert,
MM. Pasquier et Goorissens, chimistes, ont
été chargés de faire un rapport. D'après
leur déclaration, il a été reconnu que les
intestins étaient intacts.
Dimanche dernier, la kermesse de
Hoeylaert, deux individus s'étant pris de
querelle au milieu de la danse, une rixe
s'est engagée; l'un deux a reçu un coup de
couteau dans le ventre et a expiré une
demi-heure après. La gendarmerie est la
recherche du coupable.
EXTÉRIEUR.
Le roi des Français vient de nommer
grand officier de la légiou-d'honneur, M.
le baron Van der Capellen, ministre d'état,
grand-chambellan du roi.
On écrit de Leyden, le 29 mai, que le
roi venait de passer dans cette ville se
rendant au château du Loo, où le comte
et la comtesse de Nassau étaient attendus
ce même jour.
Aujourd'hui ont eu lieu avec la plus
grande pompe, en l'église Notre-Dame-de-
Loretle, les obsèques de M. Aguado, dont
le corps a été rapporté en France. Après
la cérémonie, le cortège funèbre s'est di
rigé vers le cimetière du Père-Lachaise.
Nous regrettons presque d'avoir pris l'engage
ment de revenir sur une question rebattue autant
de fois que celle du monopole en matière d'ensei
gnement. Non pas que nous craignions que le ré
sultat de la discussion nous soit défavorable nous
autres catholiques; loin de la. Mais nous voudrions
ne pas abuser de la patience de nos lecteurs. Or,
ne sera-ce pas faire injure a leur bon sens que de
vouloir démontrer l'évidence même? Ensuite, en
parlant de l'instruction publique, comment éviter,
en rapportant quelques faits a l'appui de notre
cause, de blesser la susceptibilité de quelques per
sonnes dont nous honorons d'ailleurs sincèrement
le caractère? On voit donc que notre tâche n'est
pas facile. Mais d'un antre côté nous ne connais
sons rien de plus impatientant que la conduite de
nos adversaires. Lancer a la tête des catholiques
sans la moindre preuve, et cela péiiodiquement,
les accusations les plus graves, traiter leur clergé
d'ambitieux, d'ennemi de l'ordre et de tout pro
grès, mais surtout lui reprocher de vouloir ôter a
ses ennemis tout moyen d'enseigner comme ils
l'entendent, nous le demandons, n'est-ce pas
pousser a bout la patience elle-même? Attaqués
avec tant de passion et de déloyauté, les catholi
ques, notre avis, en ne rompant jamais le silence,
se rendraient la fin complices du triomphe de
l'erreur sur la vérité. Il n'est pas rare de voir les
sophismes les plus grossiers, mais répétés sans cesse
et enveloppés dans des phrases sonores, parvenir
fausser l'esprit des personnes irréfléchies. Et la
presse exagérée sait trop bien que le nombre de
ces hommes est considérable.
Après ce préambule un peu long peut-être,
mais indispensable selon nousqu'on nous per
mette de présenter quelques considérations, d'ex
poser avec simplicité quelques faits, qui absoudront
les catholiques, aux yeux de tout homme non pré
venu, du reproche de vouloir détruire la liberté
de l'enseignement. Le Progrèsdans son n° io4,
a formulé l'accusation en ces termes Partout
le parti catholique a organisé un système d'en-
seignement a lui; par ses intrigues il a empêché
l'état d'en élever un qui puisse soutenir la
Concurrence. Quelques provinces et communes,
indignées de cette incurie du gouvernement et
de la législature, ont fait les plus grands sacri-
fices pour ne point laisser tomber l'enseignement
tout entier entre les mains du clergé; mais ce
n'est que dans quelques localités qu'une pareille
lutte existe, et encore paraît-elle si fortàcrain-
dre h nos adversaires, que tous les moyens,même
l'abus des choses les plus saintes, sont mis en
usage pour nuire aux établissements commu-
naux.
Examinons la valeur de ces assertions. Il est
vrai, nous l'avons remarqué déjà, les catholiques,
depuis que le congrès belge a proclamé la liberté
de l'enseignement, se sont empressés d'user de leur
droit; et qui donc oserait leur en faire un crime?
Nous avouerons encore avec la même franchise
que lenrsétablissements se sont- vus peuplés d'une
jeunesse nombreuse. Nous ne craignons même pas
de convenir que le clergé catholique s'est efforcé
et s'efforcera toujours d'éloigner les jeunes gens
de ces institutions où la foi de leurs pères non
moins que leur innocence court les plus grand-
dangers. Mais quand nous disons que les catholi
ques emploient tous les moyens qui sont eu leur
pouvoir afin de s'attirer la jeunesse, nous prions
qu'on veuille bien examiner sans prévention le
nombre et la nature de ces moyens. En dernière
analyse ils se réduisent tous a un seul, la persua
sion. S'il était constaté que quelques membres du
clergé catholique se fussent permis d'employer
des voies différentes, nous n'hésitons pas le
déclarer, ils auraient agi contrairement aux prin
cipes de leur croyance. Or, la persuasion exclut
évidemment toute idée de violence ou de con
trainte n'est persuadé que celui qui veut l'être.
Non, le clergé catholique ne mérite pas le repro
che de faire usage de moyens immoraux pour ob
tenir un but quelconque et nous voudrions de tout
notre cœur pouvoir rendre le même témoignage
nos adversaires. S'il est donc vrai que les établis
sements dirigés par le clergé font une rude con
currence aux institutions qui se trouvent sous la
direction de l'état on des communes, il faut s'en
prendre non au clergé, mais aux pères de famille
catholiques. Ceux-ci sont les vrais coupables, en
confiant leurs enfants aux personnes qui ont toutes
leurs sympathies. Mais y a-t-il ici quelque ombre
de monopole? Les libéraux ne sont-ils point par
faitement libres aussi de faire élever leurs enfants
comme ils le désirent? A qui la faute, si, comme
on l'assure, les établissements de l'état n'obtien
nent pas la préférence des pères de famille? C'est
qu'apparemment ceux-ci croient y trouver moins
de garanties pour une éducation qui leur convient
que dans les institutions rivales. Nous en sommes
fâchés pour les libéraux du Progrès, inais tant
que la liberté de l'enseignement ne sera pas un
vain mot, tant que la grande majorité des belges
sera catholique, enfin tant que l'état comme tel, ne
professera aucune religion, nous ne voyons pas
comment il en ponrrait être autrement. Mais,
encore une fois, de la au monopole il y a une dis
tance infinie.
Les aveux que nous venons de faire peuvent-ils
légitimer la crainte de voir bientôt succomber les
institutions de l'état sous les efforts des catholi
ques? Ensuite, a-t-on raison de vanter si fort les
sacrifices que s'imposent quelques provinces et
communes pour ne point laisser tomber l'enseigne
ment tout entier entre les mains du clergé? Nous
répondrons ces questions dans un numéro pro
chain.
Bruxelles, 3 Juin.
HOLLANDE. La Haye, 2 juin.
FRANCE. paris, 2 juin.